20è MONTE-CARLO HISTORIQUE. Victoire de Michel Decremer et Yannick Albert.

Invité.    2017-02-12 10:59:40   

20è MONTE-CARLO HISTORIQUE 2017

Victoire de Michel Decremer et Yannick Albert

Même si le parcours traverse toujours les mêmes départements français, l’ambiance suscitée par cette concentration de 330 voitures de sport d’avant 1980 reste unique. Pour cette vingtième édition, le public et une majorité de concurrents espéraient des conditions plus dures.


Le 25 janvier, les premiers départs ont lieu de Stockholm pour couvrir les 2 735 km de l’étape de concentration, suivis de ceux de Glasgow, Lisbonne, Barcelone, Copenhague, Bad-Hombourg et Reims. Dans les Pyrénées, où la pluie a fait place à la neige, la circulation est ralentie à Bourg-Madame par les poids lourds et tous les espagnols qui rejoignent les stations de ski. Malgré ces difficultés, François Descorail a apprécié ce voyage dans sa Porsche 924 Martini de 1977 avec un moteur préparé de 130 cv, un arceau, des disques ventilés à l’avant mais des tambours à l’arrière. "une voiture très confortable en liaison", assure-t-il.

Le patron de Peugeot, Carlos Gomes Antunes, en panne de tripmaster sur les premières spéciales, disputait son 3e Monte-Carlo historique avec une 104 ZS2 ex GR2 qu’il a lui-même préparée dans son garage avec ses copains : moteur 1360 cc, deux carburateurs double-corps de 40 et boite de vitesses de série avec un pont un peu plus court.

Tous les concurrents rejoignent Digne les Bains avant la première épreuve de régularité. Avant de partir pour la boucle de 15 km d’Entrevaux à couvrir à la moyenne imposée de 46,9 km/h, les équipages règlent leur tripmaster.

Alors qu’il était annoncé en moyenne haute dans le programme officiel, Rauno Aaltonen partait et arrivait dans les villes-étapes en queue de peloton, faisant s’impatienter ses fans qui lui faisaient dédicacer des pare-soleil de Mini.

Le meilleur évènement en Europe 

"C’est le meilleur évènement en Europe", s’est exclamé Rauno Aaltonen. "J’aime cet évènement. Pour ma précédente participation, j’avais opté pour la moyenne haute que j’avais eue du mal à respecter. J’ai préféré choisir la plus basse. C’est l’occasion de commémorer le 50e anniversaire de ma victoire. En 1967, durant la dernière nuit, le col du Turini était recouvert de verglas et de neige. La Mini n’avait aucune adhérence." Il conduisait une réplique de Mini d’usine construite en Suède avec un moteur préparé en Angleterre.

Au fil des années, pour réussir une régularité très compliquée avec trois moyennes (haute, intermédiaire et basse) en dessous de 50 km/h avec plusieurs points de chronométrage, les tableaux de bord sont devenus des cockpits d’avion avec des ordinateurs, certains donnant précisément l’avance et le retard.

Assistance à St Agrève. Jean-Pierre Coppola qui débutait en régularité avec Françoise Conconi dans une Berlinette Alpine A110 1860 cc, devait résoudre un décalage de 7 secondes avec l’horloge officielle du rallye, entrainant à chaque contrôle 70 points de pénalités.

Partis de Lisbonne en Ford Escort RS avec un moteur 1600 BDA (225 cv) préparé pour le Safari, les britanniques Xerxes Matten et Clifford Debono ont eu la neige durant le passage de l’étape de concentration dans les Pyrénées.

Alexis Bizarilli (à droite sur la photo) et Denis Goudou sont partis de Barcelone avec un coupé Alfa-Roméo 2000 GTV GR 1. Alexis a participé 15 fois au Monte-Carlo, 11 fois en historique et 4 en moderne avec une Golf GTI et Rallye.

Deuxième participation pour les Suisses Chris Dravec et Urs Eichenberger qui se reposent un peu à Digne les Bains après l’étape de concentration depuis Barcelone en Triumph TR5.

Jason Wright dans la première ZR à Entrevaux traverse les flaques d’eau avec sa Lancia Stratos Stradale.

A peine remis du Dakar et du Monte-Carlo moderne, Daniel Eléna et Olivier Campana effectuent un sans-faute en passant à l’heure idéale devant 9 points de contrôle répartis sur 15 km. Les concurrents repartent à Monaco se reposer de deux jours de conduite non stop pour revenir le lendemain matin à Digne et franchir le Corobin.

Ancien apprenti chez un concessionnaire Mazda, Serge Garosi a pu racheter la RX2 à moteur rotatif (unique en France) que son patron avait vendue 35 ans avant.

Plusieurs conducteurs sont surpris par le verglas et endommagent leurs véhicules. Parti avec le numéro 3, Jean-Luc Hasler et Sylvain Blondeau sont les seuls à pointer à l’heure idéale. Les derniers kilomètres de la longue montée du col de Fontbelle sont encore enneigés et une partie de la descente verglacée. Même si la moyenne est faible, dix points de contrôle jalonnent les 20 km.

Deux équipages, les Finlandais Ville et Jukka Silvasti, Ferruccio et Carlo Nessi se classent aux deux premières places avec 90 points de pénalités.

Troisième au Monte-Carlo 1977 avec cette Seat 124 Especial 1800 GR4 (moteur à crabots, autobloquant), Salvator Canellas Gual, ancien pilote d’usine, a montré son talent d’équilibriste.

Plutôt que de rouler au ralenti dans les zones de régularité, Jean Ragnotti qui a démarré la compétition en 1967 avec une R8 Gordini, a montré à son passager de 20 ans, Sébastien Delanney, comment on faisait dériver une propulsion.

Le redoux éclaircit la chaussée.

Les concurrents qui se sont arrêtés à Sisteron, redoutent le col de l’Echarasson, non déneigé l’hiver. Même si la route est fermée à la circulation, Philippe et Victoire Fichet, novices dans le rallye et la conduite sur neige, suivent les rails de glace et se retrouvent nez à nez avec le camion d’un riverain.

Adjoint aux sports à la ville de Digne les Bains et amateur de sport automobile, Bernard Aymes, échange quelques mots avec le propriétaire de la Lancia Stratos.

Petit-fils d’André Chardonnet (importateur Lancia et Autobianchi) qui permit à Bernard Darniche et Bruno Saby de se distinguer en compétition, Sébastien Chardonnet (qui prépare des Autobianchi A112 Abarth GR2 et une Lancia Béta Monte-Carlo GR4) conduisait le coupé Lancia Béta de Christian Van Hecke (moteur 1800 cc de 175 cv). Les deux amis se sont retrouvés sans transmission après le col de Fontbelle et ont du remplacer la pièce assurant la jonction entre l’entrainement de la boite de vitesses et le cardan.

A Valence, le Champ de Mars est illuminé pour attendre les 300 concurrents qui défilent toute la soirée en attendant leur heure idéale de pointage. En Ardèche, la neige, tombée abondamment la semaine précédente, a fondu sur la chaussée et l’étape commune à moins de 50 km/h manque un peu d’animation. Certains spectateurs blanchissent la route en dessous de Lachampt-Raphaël en déplaçant des blocs de glace pour faire glisser les concurrents.

Les vainqueurs négocient l’épingle à Lachampt-St Raphaaël où la neige avait malheureusement fondu sur la route.

Le rallye repartira mardi à Monaco pour la seconde partie de l’étape commune qui repassera par l’Echarasson en sens inverse avant d’aller sur des classiques comme Saint Nazaire-le-Désert-La Motte Chalançon.

Le modèle le plus spectaculaire était sans doute cette Mazda RX7 à moteur rotatif.

Le premier Monte-Carlo classique a réuni une dizaine de participants (comme cette Austin Seven Ulster partie de Glasgow) pour l’étape de concentration. Ils empruntaient le rallye routier mais n’étaient pas soumis à des contrôles de passage ni temps impartis.

Après un peu de repos au port de la principauté, l’étape finale confirmera l’avance des Belges Michel Decremer et Yannick Albert, les plus réguliers avec leur Opel Ascona. Classés à la vingtième place à l’issue de la première épreuve d’Entrevaux, ils sont restés en embuscade sans commettre d’erreurs fatales.

Ancien pilote amateur, Yves Jouanny a longtemps dirigé La Remise à Antraigues-sur-Volane (près d’Aubenas), un restaurant qui était devenu le QG des amateurs de rallye, fréquenté par les pilotes Alpine à la grande époque. Transformé en table d’hôtes, l’établissement évoque la fabuleuse histoire de ce rallye avec une exposition de photos, coupures de presse et films. Les vainqueurs du 20e Monte-Carlo historique ont respecté la tradition en s’arrêtant pour déguster une tartelette aux pommes.

La Remise évoque la fabuleuse histoire de ce rallye.

Yves Jouanny sur le Lambretta de son père.

Lors de l’étape commune en Ardèche, les participants étaient invités à s’arrêter à la Remise à Antraigues-sur-Volane pour déguster une tartelette. Yves Jouanny, qui a débuté l’écriture de ses mémoires, a aménagé l’ancien restaurant en musée vivant du Monte-Carlo.

Johnny Hallyday rattrapé par ses fans en 1967 

Fou de voitures de sport, Johnny est invité à participer au Monte-Carlo aux côtés d’Henri Chemin, directeur du service compétition de Ford France. Parti de Reims, il sera escorté d’une DS avec deux gardes du corps, très sollicités durant le parcours de concentration passant par la Hollande et la Belgique.
A Liège, alors que les fans tentent d’arracher les plaques de la Mustang et de dévisser les antibrouillards, le chanteur doit quitter la ville dans une voiture concurrente.
A Poitiers, il se cache dans le garage Ford cerné par 15 000 jeunes et doit pointer au dernier moment pour éviter les mouvements de foule. Les ennuis mécaniques et les pénalisations routières n’épargnent pas l’équipage. Deux pneus éclatent et le pont arrière doit être changé à Draguignan. Mais "l’idole des jeunes" et son bienfaiteur seront disqualifiés pour un pneu non règlementaire.

Photo : copyright Archives ACM-Récit complet sur www.johnnypassion.com/annees/1967/r...

Retour sur 1967

Trois équipages dans un mouchoir de poche jusqu’à la dernière nuit. 

L’édition 1967 figure parmi les meilleures dans l’histoire du Monte-Carlo. Avec 221 engagés, le rallye avait attiré des people comme Johnny Hallyday et des pistards comme Beltoise-Landereau, Jean-Pierre Jabouille, Pescarolo-Dépailler et Servoz Gavin-Janin, au volant de Matra Djet.
Après l’humiliation de 1966, l’équipe BMC veut prendre sa revanche et peut compter sur des pilotes expérimentés : Aaltonen, Hopkirk et Mäkinen. Face aux Mini, l’équipe Lancia est armée avec Ove Andersson, Sandro Munari, Pauli Toivonen, Hannu Mikkola et Léo Cella tandis que Vic Elford pilote une Porsche 911 S.
La Régie compte sur Jean-François Piot au volant de la nouvelle Renault 8 G 1296 cc et Jean-Claude Andruet.
Le suspense va durer jusqu’à la dernière nuit du Turini. Alors que Vic Elford avait la victoire pratiquement acquise, il ne terminera que troisième derrière Ove Anderson et c’est Rauno Aaltonen qui va lui ravir et signer une belle revanche sur le déclassement de 1966.

1967, R.Aaltonen - H.Liddon, BMC Cooper S

Le 1er Monte-Carlo historique en 1998. 

L’Automobile club de Monaco a l’idée d’organiser un rallye qui réunit 60 voitures de plus de 20 ans. Après une étape de concentration et commune en Ardèche, les concurrents (dont une Ferrari 275 GTB et une Lancia Stratos (ex Christine Dacremont) se retrouvent à Digne les Bains où ils se raccordent au rallye moderne. Après avoir franchi le col du Corobin très enneigé, ils pourront ainsi disputer les spéciales de l’arrière-pays niçois sur route fermée en régularité ou plein gaz.

J.P.Cochois au Monte Carlo Historique 1998

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