Ah, vous vouliez de la neige ! RALLYE NEIGE ET GLACE 2015

Raymond Collignon    2015-02-15 23:19:06   

RALLYE NEIGE ET GLACE 2015


Ah, vous vouliez de la neige !

Malbuisson couvert de neige, jamais on n’avait atteint de telle quantité de poudreuse sur la jolie cité du Doubs, par endroit la couche atteint et dépasse le mètre, le thermomètre indique -8°...

Vous vouliez de la neige…en voilà !

Cent dix voitures au départ, le record est à nouveau battu, Patrick Zaniroli est content, son succès est mérité. Comme d’habitude, une forte délégation belge s’est déplacée sur son terrain de jeu préféré. On trouve aussi des Italiens, Allemands, Portugais, Luxembourgeois et évidemment une majorité d’amis français avec des équipages de plus en plus affutés. On retrouve de plus en plus de voitures « modernes » Quattro, GTI, Toyota MR, BM 325 IX, Lancia Y10 4X4 et une multitude de Porsche de toutes sortes plus affutées les unes que les autres quasi toutes équipées des fameux pneus « BURZET » ceux qui font la différence.

La Volvo Automag après une bon lifting a repris du service dans la neige après ses six Monte-Carlo, transnight et autres aventures...

La catégorie des « vieilles » d’avant 1965 devient largement minoritaire, quelques Volvo, Alfa, Jaguar, Mini, Porsche 356 PRE A bien boostée de Michel Closjans et une TR4 dans son jus alignée par Milluy et Beguin qui sera malheureusement détruite dans un accident spectaculaire. Ces quelques anciennes de caractère se retrouvent bien esseulées dans un troupeau de jeunettes dont le modernisme est souvent surprenant, il est de plus en plus évident que ces deux catégories ne jouent pas dans la même cour.

Nous participons cette année avec notre brave VOLVO Amazon Automag de 1965. Georges Chalsèche a repris du service comme équipier dans cette voiture qu’il connait bien après les cinq MONTE CARLO que nous avons déjà effectués ensemble avec elle.

La belle TR4 de Franck Millluy et Béguin Laurent sous un parapluie avant leur crash, deux courageux au grand cœur plein de panache.
La même après son crash l’équipage s’en tire sans poblème, il y a un Dieu pour les aventuriers…

Dimanche 1er février… PROLOGUE NOCTURNE

C’est la montée et la descente du col de LARMONT qui déterminent l’ordre de départ. La Toyota MR d’Holvoet domine les débats devant une Lancia intégrale et, pas loin, les Porsche de Deflandre et Vande devançant une étonnante Lancia Y10 4X4 bien boostée des SANSEIGNE…
Quant à notre la Volvo, elle s’avère avec ses « vieux » pneus bien difficile à conduire, après une longue glissade, nous la plantons dans un mur de neige à…500 mètres de l’arrivée, sans trop de mal mais avec une fameuse frousse. Ce sont des jeunes spectateurs qui nous tirent de ce mauvais pas avec un dynamisme bien jurassien. Pour l’ordre de départ du lendemain, c’est raté, nous repartirons en queue de peloton classés seulement 71 ième !

Sous un abris de fortune on change les pneus, notre choix ne sera pas le bon, il fallait des "Burzet" !

Vidéo filmée a bord d’une Audi Quattro, à 0:34 on rencontre la VOLVO plantée dans le mur de neige ...

Lundi 2 février : Première étape vers ARBENT, une jurassienne très difficile.

Il a neigé à gros flocons toute la nuit et cela continue… Nous attendons 11h pour prendre enfin le départ très loin derrière les premiers partis deux heures plus tôt. La première spéciale est bloquée par des chutes d’arbres, on doit attendre que chasse neige et bucherons ouvrent la route. Cela ne nous empêche pas d’être rapidement bloqué par d’autres concurrents. Partir derrière constitue un indéniable inconvénient, les spéciales sont très bosselées, taillées souvent dans des murs de neige de plus d’un mètre de hauteur et, très étroites, empêchent tous dépassements. Le système des « jokers » permet de rattraper les plus grosses pénalités mais on n’en a droit qu’à six et ils sont vite épuisés. Cette première étape est tronquée de plusieurs morceaux et de deux spéciales complètes. On ne peut reprocher cette situation à l’organisateur qui fait vraiment tout pour que les passages sur ces routes forestières, généralement fermées tout l’hiver, soient possibles. Il n’y a pas que la neige qui bloque et, quelques fois, le très puissant chasse neige « ouvreur » rencontre dans les murs blancs des arbres abattus qui, en principe, ne devaient revoir la lumière du jour qu’au printemps.

La Volvo bloquée dans la neige, cela ne sera pas la dernière fois…

La Volvo a bien roulé nous terminons finalement troisième dans la catégorie des vieilles derrière les inaccessibles Closjans/Rorive et la Volvo sœur d’Ansiaux/Javaux. Devant, cela se bagarre ferme, les Français dominent avec les deux Quattro des Torréjon et Martin devançant la Porsche de Baillet poursuivis par les meilleurs Belges.

Joseph Lambert, Johnny Delhez. Joseph, un peu dérangé, cédera sa place à Robert Vandevorst qui avait du abandonner avec Daniel reuter.

Mardi 3 février : Jusqu’au bout de la nuit.

Nous partons en huitième position dans l’ordre des départs… cela nous change du jour avant ! Les RT souvent tronquées sont très enneigées, il faut rester dans la trace, les grands travers sont interdits. Le fait de partir devant est un avantage évident, on est moins souvent bloqués. Il faut en permanence trouver le compromis entre le patinage et le meilleur grippe souvent obtenu grâce au bon couple du moteur de la Volvo. La journée est longue et fatigante jusqu’à ORNANS, la très jolie ville natale de Courbet dont nous pouvons admirer « l’origine du monde » dans un coin bien caché d’un musée.

Georges Chalsèche dans le froid et ses calculs, dur la vie d’artiste

Les Belges ont repris la tête de la course, Yves Deflandre et Eddy Gully sont impériaux, les amis français perdent le contact plus sur des problèmes de navigations que de pilotages. Il reste encore la terrible étape de nuit à parcourir au départ d’Ornans. Les trois spéciales nocturnes sont plus faciles qu’on ne le craignait, il y a moins de neige, seuls quelques passages tracés quasi à travers une sorte de Toundra blanche imposent la plus grande prudence, il n’y a là aucun droit à l’erreur...

Nous rencontrons quelques problèmes de navigation qui annihilent nos espoirs de remonter au classement en titillant nos deux adversaires de classe. Le « tripy » surveille tout, même nos vitesses instantanées limitées à 30 km/h dans certains villages ! Il faut être très attentif car là aussi les pénalités tombent, pas question de profiter d’un village pour rattraper son retard… Après cette étape de nuit, nous sommes quand même remontés à la vingt cinquième place au général en maintenant notre troisième place des vieilles d’avant 1965. Yves Deflandre et Eddy Gully ont conforté leur leadership, les SANSEIGNE et leur redoutable Lancia Y 10 quatre/quatre ont rendu les armes suite à des erreurs de navigations. Le rallye redevient donc une histoire belge, Jean Pierre Vandewauver et Julien Paisse suivent tandis qu’Holvoet et Mondron ne sont pas très loin. Le règne des Quattro est terminé, les propulsions belges ont repris la main avec panache.

Mercredi 4 février : Le baroud final entre Malbuisson et Pontarlier.

Il reste encore 300 kms à parcourir pour ce dernier jour qui sera hélas aussi tronqué pour cause de neige infranchissable. Dans une des spéciales pourtant parcourues la veille mais beaucoup plus verglacées, notre voiture refuse de monter une longue côte qu’il nous faudra finalement gravir tirés par une Land Cruiser au pilote complètement allumé, regrettant finalement de devoir nous décramponner ! Ayant épuisé nos meilleurs Jokers, nous dégustons cash en prenant d’un coup plus de 2.700 points, soit plus que nos pénalités cumulées avant. Arrivés à Pontarlier après de nombreuses errances, nous apprenons avec étonnement que nous avons maintenu notre position sur le podium des voitures d’avant 1965 largement dominée par la Porsche 356 Pré A de Michel Closjans et Robert Rorive, impériaux !

Michel Closjans et Robert Rorife troisième au général…formidable performance de la Porsche 356 préA en moyenne basse !

Neuf Belges dans les dix premiers, une histoire belge… mais pourquoi ?

Les vainqueurs à l’arrivée, une performance belge…à droite l’organisateur Patrick Zaniroli est content que tout se soit bien passé, une belle aventure se termine, il pense déjà à l’année prochaine, merci à la neige, reine du Jura …

Alors qu’on avait un moment douté, ce rallye sur neige est redevenu une histoire belge. Neuf Belges dans les dix premiers ! Les plus surprenants sont certainement nos amis CLOSJANS/RORIVE qui terminent troisième du général. Une autre performance remarquable est celle d’Alexandre Leens et de Marie Michiels qui terminent dans le top dix avec leur Mini Cooper. Alexandre, spécialiste de la mini reconnu, a refusé de rouler en moyenne basse alors qu’il y avait droit, ce coup de panache mérite d’être souligné. Pour le reste les pilotes belges sont certainement très forts mais il y a tout lieu de croire que ce sont les équipiers très aguerris en notre pays qui font surtout la différence. Il ne suffit pas ici de donner des notes, il faut aussi naviguer, comprendre les modifications du road book, calmer le pilote, contrôler les moyennes sans se tromper, sans s’énerver… Au « neige et glace », une autre invitée joue à la vedette, c’est l’omniprésente NEIGE qu’Alain Lopes va chercher au plus profond des forêts comme un graal et un cadeau des Dieux. Quand tout est fini, c’est d’ailleurs elle qui reprend le pouvoir, le vent souffle, les congères se forment, toutes les traces du rallye s’effacent, la Toundra blanche redevient pour longtemps la maîtresse du jeu…

Raymond Collignon.

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