Herock Spa Rally 2018 : Fernémont vainqueur surprise

Jacques Guisset    2018-03-17 00:06:12   

Beaucoup de rebondissements , des sorties , des crevaisons .... Soyez les bienvenus à Spa !


Considéré au départ du Herock Spa Rally 2018 comme un outsider puisqu’il disputait sa première course nationale au volant de la Skoda Fabia R5, Adrian Fernémont a fait bien mieux : le Namurois s’est imposé de haute lutte dans cette deuxième manche du championnat en résistant au rush du favori Kris Princen (Skoda Fabia R5), finalement battu de 5 grosses secondes. La 3ème place est revenue à Michaël Albert (Ford Fiesta R5), auteur lui aussi d’un sans-faute sur une monture qu’il découvrait.

Au terme de la première soirée de ce Herock Spa Rally, Kris Princen était bien parti pour décrocher une victoire qui s’était refusée in extremis à lui un an plus tôt : nanti d’une avance de 17’’1 sur Ghislain de Mévius et de 35’’ sur Adrian Fernémont (lesquels disposaient également d’une Skoda Fabia R5), le Trudonnaire semblait de taille à gérer son avance sur les dix spéciales figurant au menu de la journée de samedi.

Fin stratège, le leader ne tenait pas compte de la météo plutôt clémente et chaussait des pneus ’’full pluie’’ pour disputer la première boucle, sachant qu’il perdrait du temps sur les secteurs asphaltés mais en regagnerait sur la portion en terre de la Clémentine. Le calcul était bon puisque le pilote de la Fabia n°1 rentrait au parc d’assistance nanti d’un avantage de 22’’7 sur Ghislain de Mévius et 26’’9 sur Adrian Fernémont. Plusieurs cadors manquaient à l’appel, à l’image de Cédric Cherain (Ford Fiesta R5 – sortie à Fays), Guillaume de Mévius (Peugeot 208 T16 R5 – sortie dans la Clémentine), Armand Fumal (Citroën DS3 R5 – injecteur) et Frédéric Bouvy (Porsche 997 – sortie dans Combes).

La physionomie des débats changeait complètement au début de la seconde boucle dans la spéciale de Blanchimont : Kris Princen perdait plus de 40’’ sur crevaison et l’addition était nettement plus lourde pour Ghislain de Mévius, retardé de près de 4 minutes après avoir cassé une jante contre un bloc de pierre. Adrian Fernémont se trouvait propulsé en tête au moment d’aborder les trois ultimes sprints mais l’écart avec Kris Princen restait mince : « Avec 13’’7 d’avance, je ne me fais guère d’illusions », commentait le leader avant de s’élancer pour le triptyque Fays-Clémentine-Maquisard. « Même si je parviens à limiter les dégâts sur le tarmac, Kris va me coller plus de 20’’ sur la terre de la Clémentine. Une 2ème place derrière un gars du calibre de Princen pour un premier rallye sur la Skoda, ça serait déjà chouette... »

Au fond de lui, le sociétaire du team SAN Mazuin restait toutefois décidé à vendre chèrement sa peau. Dans Fays, il ne perdait que 2’’3 et surtout, il ne concédait que 5’’1 à son poursuivant dans la Clémentine. De quoi lui assurer un viatique de 6’’3 pour aborder la superbe descente du Maquisard. Gérant la situation comme un vieux briscard, le meneur ne laissait que 1’’1 à son rival et grimpait pour la première fois sur la plus haute marche du podium d’un rallye national : « Je ne réalise pas bien ce qui m’arrive », expliquait-il à sa descente de voiture. « Ce rallye était compliqué et stressant mais je suis parvenu à rester concentrer et à éviter toute erreur. Sans forfanterie, je suis très fier d’avoir évolué au niveau d’une référence comme Kris Princen ! »

Cedric Cherain partira une nouvelle fois à la faute ...

Beau joueur, celui-ci était le premier à souligner les mérites du vainqueur : « Il aurait fallu quatre chronos supplémentaires pour que j’espère le déloger de la première place et je le félicite sincèrement. Après ma crevaison, je n’ai plus vraiment cherché le dernier carat car il ne servait à rien de risquer le tout pour le tout. Cela dit, même si la médaille d’argent constitue une bonne affaire dans l’optique du championnat, je reste un peu sur ma faim car je prends toujours le départ d’une épreuve pour la gagner ! »

Guillaume de Mevius : Sortie dans la Clémentine , mais l’avenir se révèle prometteur .

Le podium était complété par Michael Albert, auteur d’un parcours aussi solide que constant sur la Ford Fiesta R5 dont il disposait pour la première fois : « Ce week-end, il fallait rester sur la route et éviter de prendre tous les risques. Cette approche a payé et au bout du compte, un podium à Spa, c’est plutôt pas mal, il me semble ! »

Finalement 4ème, Ghislain de Mévius faisait contre mauvaise fortune bon cœur : « Au moment où j’ai été retardé, j’étais en bagarre avec Adrian Fernémont... Donc, j’avais une belle carte à jouer. Tant pis, ce sera pour la prochaine fois. »

Le top 5 était complété par Patrick Snijers, vainqueur en GT sur sa Porsche 997 et satisfait d’avoir effacé de belle manière son entrée en matières ratée au Haspengouw. L’ancien champion de Belgique devançait Pieter-Jan Michiel Cracco, auteur d’un parcours convaincant sur sa Ford Fiesta R5, et le Luxembourgeois Yann Munhowen, meilleur représentant du camp Mitsubishi sur son Evo8. Le pilote grand-ducal précédait au classement absolu un Grégoire Munster étincelant au volant d’une petite Opel Adam R2 et souverain chez les Juniors : « Je me suis fait plaisir sur un parcours plutôt délicat et j’ai inscrit des points précieux au championnat des Juniors : que demander de plus ? J’espère que cette première victoire en appellera beaucoup d’autres... »

En HBRC , toujours un régal de retrouver ces anciennes gloires d’antan ...

Enfin , en VHRS : Dès la première soirée, les futurs vainqueurs se sont installés aux avant-postes. L’annulation de deux RT (problèmes des... clous dans Mont-Rivage puis neutralisation de La Reid-Theux après la sortie d’un équipage BRC) n’a rien changé à l’affaire puisqu’au moment de ranger les voitures au parc, Lambert-Lambert (BMW 2002 Ti) menaient la danse avec 103,2 points devant Baugnée-Noelanders (Ford Escort RS Mk1 – 120,3), Delhez-Chapa (Ford Escort RS Mk1 – 132,2), Monseur-Hanquet (BMW 325i – 260,3) et Ransy-Hastir (Mitsubishi Colt Turbo – 287,2). Deux équipages candidats à la victoire manquaient à l’appel, Fievez-Lys (Audi 80 GLS – pompe à essence) et Schoonbroodt-Gehlen (Ford Escort RS Mk1 – embrayage), brefs leaders après le RT2.

Samedi, les meneurs signaient un nouveau sans-faute, toujours suivis par les mêmes adversaires. La situation en tête n’évoluait donc guère sauf pour la 5e place dont s’emparaient les Français Ambrosini-Abel (Audi 80 GTE) après le RT6 où Ransy-Hastir encaissaient près de 500 points d’un coup. Mais le premier passage dans la Clémentine sonnait le glas des espoirs du tandem tricolore, contraint à l’abandon et remplacé au classement par Van Houdenhove-Gengoux (Opel Manta GTE).

Le RT11 (Blanchimont) voyait la disparition de Delhez-Chapa, victimes d’une panne d’embrayage. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, Furlotti-Hansoulle (Opel Manta i200) étaient propulsés à cette 5e position décidément très convoitée... que retrouvaient Ransy-Hastir en fin de parcours, après les pénalités subies par Furlotti-Hansoulle pour pointage en avance aux CH10C et CH13.

La messe était dite et les derniers kilomètres n’apportaient plus aucun changement à la hiérarchie d’une épreuve dominée par Patrick et Joseph Lambert : « C’est toujours gai de de disputer en rallye en famille », commentait tout sourire le second nommé à l’arrivée. « Malchanceux aux Legend Boucles où j’avais en revanche gagné ma catégorie avec Yves Deflandre, mon fils était très motivé au départ de ce Herock Spa Rally où il m’avait demandé de l’épauler. Toutefois, la tâche ne s’annonçait pas évidente car notre BMW 2002 Ti est moins affûtée que les montures de certains adversaires, notamment les Ford de Gaëtan Schoonbroodt ou Etienne Baugnée, et nous savions qu’elle serait mise à rude épreuve sur des RT empruntés auparavant par les voitures modernes. Au final, tout s’est parfaitement déroulé : nous avons mené durant quasi toute la course, à part après le RT2 où Gaëtan Schoonbroodt et François Gehlen ont brièvement occupé la 1ère place. La victoire après de bons moments entre père et fils : que demander de plus ?

Navigué par Yves Noelanders à bord de sa Ford Escort RS Mk1, Etienne Baugnée décroche la médaille d’argent tandis que Gaëtan Monseur-David Hanquet, excellents de bout en bout avec leur BMW 325i, complètent le podium. Ils devancent Jean-Noël Van Houdenhove-Baptise Gengoux, ultra-réguliers – c’est le but du jeu... – sur leur Opel Manta GT/E, et Gilles Ransy-Emilien Hastir dont la petite Mitsubishi Colt Turbo apporte une touche supplémentaire de variété au groupe de tête. Une fois de plus d’ailleurs, le peloton engagé en VHRS a fait le bonheur des passionnés puisque sur les vingt-quatre voitures classées à l’arrivée de ce Herock Spa Rally 2018, on recense une vingtaine de modèles différents, de l’Audi Quattro à la Simca 1000 en passant par la Saab 99 EMS, la Lancia Delta Integrale, la DAF 55 Marathon et bien d’autres.

Une bien belle édition que ce Herock Spa Rally 2018 ... Entre critiques de certains concernant les spéciales sur le circuit de Francorchamps et les neutralisations ... Auriez vous fait mieux ???

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