Automag a suivi pour vous la visite guidée organisée dans le cadre de cette exposition. Le commissaire exceptionnel de l’expo, Mario Laguna, grand connaisseur de cette marque, a tenu le rôle de guide et a partagé avec nous sa connaissance de l’histoire de cette marque.
Un peu d’histoire
En 1941, le gouvernement espagnol l’INI (Instituto Nacional d’Industria). Cette entité de l’état était en charge de la promotion du développement et de l’économie espagnole.
Sous sa houlette furent créées différentes sociétés dans différents secteurs comme l’acier, l’aluminium, l’armement et l’énergie. Pour la mobilité, ses responsables fondèrent d’une part la SEAT, en collaboration avec Fiat, pour les voitures et d’autre part la ENESA pour les camions.
C’est en 1945, donc que fut fondée la ENESA (Empresa Nacional de Autocamiones S.A.) avec à sa tête l’ingénieur-designer Wilfredo Ricart. Ce dernier quitta Alfa Romeo où il travaillait sur les véhicules de course avec un certain Enzo Ferrari.
Les débuts
Wilfredo Ricart reprend, tout d’abord en main la branche espagnole de Hispano-Suiza et sort, en 1946, un camion basé sur le Hispano-Suiza 66G, qui par la forme de sa cabine sera surnommé "mofletes" (joues-bajoues). Ce sera le premier d’une longue série.
Comme emblème il choisira Pégase, la cheval mythique, symbole de force et de rapidité. Le premier camion fut appelé Pegaso et le terme sera repris pour le nom de la marque.
Et nous pouvons admirer un très bel exemplaire d’un Pegaso Comet, modèle qui fut construit de 1961 à 1977.
Et les voitures ?
Mais bien vite, Wilfredo Ricart revient à ses rêves de voitures de compétition et en 1950 il développe un véhicule de sport. Plusieurs véhicules d’usine seront créés, qui serviront aux essais, aux développements futurs et aux présentations en salon.
C’est au Salon de Paris de 1951 qu’un exemplaire sera présenté. Il sera l’objet de tous les regards car ce coupé deux places est aussi capable des prouesses techniques d’une voiture de course.
C’est un de ces exemplaires que nous pouvons admirer ici.
Elle est animée par un moteur V8 en alliage léger à quatre arbres à cames en tête, quatre carburateurs Weber double corps et une distribution à engrenages. Mais comme nous le fait remarquer Mario Lugano sa carrosserie est en acier ce qui par sa lourdeur limitera ses performances.
Par la suite certaines carrosseries seront réalisées par de grands carrossiers tel que Touring Superleggera en Italie, Serra en Espagne et Saoutchik en France.
Arrêtons nous maintenant près de ce superbe cabriolet Z102 Serra Spider. A l’arrière on remarquera les échappements intégrés à la carrosserie et dirigés vers le haut. Cette configuration présentait malheureusement un sérieux défaut. A cause du flux aérodynamique les gaz d’échappements était diffusés dans l’habitacle. Sur les modèles suivant l’on revint bien vite à une sortie classique.
Cette barquette, conçue par Enasa pour la compétition est équipée d’un moteur à double compresseur. Notre guide nous apprend que c’est la première fois que ce moteur est visible en dehors de l’Espagne.
Ce coupé, à la teinte si originale, est également conçu pour la compétition. Son capot de malle arrière est plus large que sur les modèles de route pour faciliter l’accès aux outils.
Et nous terminerons notre tour avec cette Touring Superleggera "Thrill" au look si particulier. Elle présente des innovations aérodynamiques tels que ces renforts métalliques qui éviteront l’écrasement en cas de tonneaux. Elle est également une pionnière en matière de ceintures de sécurité.
Pour aller admirer ces belles ibériques, il faudra vous dépêcher car cette superbe exposition se tient encore jusqu’au 9 décembre.
Info pratiques
Autoworld - Esplanade du Cinquantenaire – 1000 Bruxelles
Ouvert tous les jours – même le lundi – de 10h à 18h
L’entrée au musée est au prix de : 10€/adulte - 8€/senior - 7€/étudiant - 4€/enfant 6-12 ans - gratuit pour les moins de 6 ans