Rallye du Dauphiné 2012. Autour du désert, on maintient le cap.

Raymond Collignon    2012-05-23 21:18:52   

20 avril 2O12 Crest roucoule aux sorties de l’hiver.


Crest roucoule encore aux sorties de l’hiver. En général à cette époque de l’année la petite ville, en mal des touristes estivaux, a plutôt tendance à somnoler gentiment. Cette année pourtant, le deuxième rallye du Dauphiné en perturbe l’ambiance dès ce début de printemps. 80 voitures anciennes sont inscrites à cette épreuve qui évite le mélange des genres en se limitant aux « VHC » et « VHRS ». On retrouve les habituels Porsche mais aussi les Golf GTI, BMW 2002, Opel Kadett et, surtout quelques originales françaises tentant de rappeler qu’en France aussi on a fait de bonnes voitures de rallyes. Ainsi, la très originale Dauphine 1093 d’Arnaud- Morel qui rappelle que Renault, très tôt, a extrapolé de ses voitures populaires des petites bombes très efficaces lorsqu’on les affublait d’un moteur gonflé et de quatre freins à disques… Remarquons aussi la Peugeot 504 coupé Pinin Farina de Frenoux - Fine avec son moteur PRV V6, sa boite 5 et son pont autobloquant une superbe « propulsion » comme Peugeot savait en faire en ces temps- là. Voir encore les Alpines et les rares Matra Djet et Murena, rappelant l’originalité sportive des voitures françaises des années 1970. Une des plus discrètes est certainement la Renault 5 alpine coupé qui finira par remporter l’épreuve inscrite en moyennes basses, ce qui ne ternit en rien sa performance.

La 504 COUPE de Michle FRENOUX et Christian FINE, une belle voiture du temps où PEUGEOT savait encore faire des propulsions …

Autour du désert, on maintient le cap.

Toute cette meute file vers Saint Nazaire le désert, véritable centre névralgique du rallye. L’endroit est particulièrement connu des amateurs de rallyes puisque le fameux Monte Carlo, s’y balade volontiers avec ses spéciales les plus mythiques. La région quasi désertique est parcourue de nombreuses routes sinueuses caracolant de cols en cols sans jamais monter très haut même si elles prennent volontiers des airs de sauvages de montagnardes.

La très belle FERRARI de Philippe GAZO, des problèmes de fiabilité la forceront à de nombreux arrêts.

Le principe du rallye est simple : parcourir deux fois des spéciales sécurisées et fermées à moyennes imposées en 3 catégories : hautes, basse et moyennes en VHRS et en vitesse pure pour les 15 VHC engagées.

La PORSCHE AUTOMAG à l’attaque, à son aise et fiable.

« Le petit Paris, Saint Nazaire le désert et le col de la Chaudière  » sont les trois spéciales du jour. Il faut les parcourir deux fois à moyennes imposées à respecter à tout moment. Nous avons inscrit la Porsche en moyenne intermédiaire. Bien nous en a pris car les moyennes à respecter dépassent souvent les 70 km/h, ce qui, sur ce genre de route, est suffisamment rapide pour faire monter le taux d’adrénaline dans le sang des pilotes. En moyennes hautes, on roule ici pour le fun car elles sont pratiquement impossibles à respecter, même en se crachant dans les mains.

Jean CARO, "l’Ardennais Ardéchois" devant l’ALPINE A310 de Christian BOURQUIN. Ils termineront 19ème, la nuit a été dure.

A fond les manettes dans « Petit Paris »

La descente vertigineuse, excitante et tortueuse qui termine l’étape de « Petit Paris » est à elle seule le parfait exemple d’un endroit où il est pratiquement impossible de passer dans les temps. C’est cependant en ces endroits que l’on prend nos plus grands plaisirs, tous les pilotes sont bien d’accords à ce sujet, on est avant tout là pour s’amuser, les enjeux, en dehors du plaisir, sont en réalité dérisoires…

VERRIER-CHAVAN à l’arrivée, la COCCINELLE va de mieux en mieux.

Les résultats après cette première journée terminée largement de nuit parlent d’eux-mêmes. Trois voitures inscrites en « moyennes basses » se classent dans les cinq premières au général qui mélange les trois catégories ! La Renault 5 alpine coupé des « GELL » domine les débats, nous sommes classés huitième à un jet de pierre des deux autres Porsche de MEREL et BRES, nous aimons ces bagarres entre les filles de Stuttgart, une vraie course dans la course !

Ah les nanas ! Coupe des dames pour les "BRULANT", une PORSCHE menée à la baguette par Nadine.

Samedi 21 avril, un petit tour autour de Crest…

La nuit a été courte, le ciel est noir, de fortes bourrasques ballaient les rues de Crest, quelques gouttes tombent, la Drome prend volontiers des airs de torrent montagneux. Un bon nombre de voitures ont déjà abandonné. Dans la catégorie VHC, dominée par la rapide Kadett GTE de POUDREL- GARCON, nos amis Verrier- Chavan font ce qu’ils peuvent avec leur VW classée dixième à plus de 9 minutes des leaders. Derrière la Kadett trois Porsche se tiennent à quelques secondes. Cette dernière journée est courte. Deux spéciales à parcourir deux fois, trente kilomètres seulement entrecoupés de fastidieux arrêts, dommage pour le rythme qu’il faut à chaque fois relancer… Dans la spéciale d’AOUSTE, la Peugeot 205 GTI de Folco-Bolla se paie une terrible sortie de route. Il faut un peu de chance pour s’en sortir dans ce genre se crash mais tout va bien pour eux puisque Bolla lui-même a posté la vidéo du crash sur youtube, impressionnante ! Finalement le rallye se termine sous un grand ciel bleu notre Porsche très régulière a roulé de mieux en mieux. Nous avons même remonté quelques places terminant finalement troisième de catégorie et cinquième au général absolu. C’est la Renault 5 alpine des GELLY, suivie de près par la belle Peugeot 504 coupé de FRENOUX et FINE, qui gagne en vhrs au général. Ces deux voitures étaient inscrites en « moyennes basses » ce qui ne ternit en rien leurs belles performances mais indique bien le niveau de difficulté du rallye.

BOUFFIER-ROISSARD, une R5 ALPINE comme on les aime, très rapide, elle terminera 5ème en VHRS aux derrières des PORSCHE.

En VHC, la Kadett de « POUDREL GARCON » gagne.

Bien pilotée, la Kadett laisse les trois Porsche à plus d’une minute derrière elle. Jean VERRIER et CHAVAN terminent dixième sans le moindre problème mécanique. Chavan a un grand sourire, la voiture se conduit très bien, un véritable festival de sensations fortes, surtout en ligne droite !

La KADETT de POUDREL-GARCON filant vers sa superbe victoire en VHC.

Une belle seconde édition digne de la première !

Les organisateurs de ce Dauphiné n’ont pas changé de cap. Leur rallye reste difficile et sportif. La preuve en est l’excellent classement des voitures inscrites en moyennes basses. La première voiture classée en moyenne haute est la Kadett des « COURT », à plus de 80 secondes de la Renault 5 alpine, ce qui donne une idée de la difficulté de l’épreuve dans la catégorie « rapide ». Il est pratiquement impossible de s’imposer au général dans cette classe. Peut-être faudrait-il imposer des critères de sélection plus sévères pour inscrire les voitures dans chaque catégorie. Par exemple - de 1.300 CC et avant 1965 pour les voitures inscrites les moyennes basses et d’autres critères de cylindrées et d’âges pour les autres catégories, à creuser pour l’avenir car, pour le reste, il faut certainement maintenir l’aspect sportif de ce rallye en gardant les moyennes à respecter à bons niveaux dans chaque catégorie.

Raymond Collignon

POUDREL GARCON, vainqueur en VHC. Très rapide avec leur KADETT laissant les PORSCHE loin derrière.
VERRIER et CHAVAN, 10ème en VHC, la COCCINELLE a tenu le coup …

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