De 500 kgs à 35 tonnes et plus, tout le monde les connaît pour les voir, les suivre, les croiser. Tant en villes que sur nos routes, nationaux et internationaux, ils sont bien là.
Avec charge et mission de livrer ou servir, ce sont les utilitaires. A l’intérieur de certains autres, boites, bacs, sacs, colis, engins et outillages auront cédé la place à du matériel électronique de communication. Ce sont les publicitaires. Quels qu’ils soient, sur au moins trois de leurs quatre faces, ils affichent. Marques, produits, croquis ou slogans occupent le maximum des espaces.

Que le véhicule ainsi ‘’décoré’’ soit immobilisé sur une aire de stationnement, déambule en ville ou circule sur autoroutes, l’objectif recherché sera d’assurer un maximum d’impact visuel sur son environnement fixe ou mobile du moment. Quatorze heures par jour et trois cent jours par an font de ces camionnettes, camions et semi-remorques, un des moyens publicitaires le moins coûteux (malgré la taxe annuelle d’affichage par certains pays).
Vus par chacun d’entre-nous, ils ne pouvaient pas passer inaperçus aux yeux des collectionneurs. Leur miniaturisation va permettre l’acquisition, l’addition, la collection, jusqu’à la multiplication en thématiques (multi-marques).

MULTI - MARQUES ?

Oui ! De constructeurs pour certains, de produits pour d’autres. C’est ainsi que pour les premiers depuis le ‘’Banania’’, jusqu’à de nos jours avec ‘’Louis la brocante’’ du feuilleton TV et ses 6 millions de téléspectateurs mensuels, le célèbre ‘’tube’’ de Citroën connaît ses jours de gloire. Sa version miniature métallique a été vendue à plus de 50.000 exemplaires… en
trois semaines. Ces collections constructeurs de miniatures publicitaires sont la plupart du temps associées à l’historique même, de la marque du constructeur. Nous y reviendrons un jour !

Sur base d’autres critères, les marques de produits sont objets d’autres collections. Celles-ci émanent de motivations, parfois professionnelle, souvent affective. Ce sont les marques de produits alimentaires qui l’emportent de loin sur les collections pétrolières et leurs camions-citernes.

Associées à ces collections publicitaires de produits, les anecdotes qui s’y rattachent expliquent souvent une grande part de l’affectif que leur portent les collectionneurs.
Exemple. C’est sur nos routes dans les années 30, qu’une camionnette de la firme ‘’Côte d’Or’’ aux couleurs du chocolat au lait, fit son apparition ornée d’un éléphant doré. Après de nombreuses années de service, elle fut mise au repos dans un angle de la cour intérieure de la chocolaterie, rue Bara à Bruxelles.

Dans les années 50 l’information parvint aux oreilles d’Ernest Wouters, baroudeur-brocanteur-collectionneur de cycles, motos et autos. Motivé par la mise en place d’un musée d’engins mobiles dans sa commune de Falmignoul (Dinant), l’homme décidé qu’il était, sollicita une visite d’usine, en profita pour apprécier le véhicule et ne cessa d’harceler la direction, sans arriver à conclusion. ‘’Ce fut un de mes plus grands regrets et pourtant j’aurais donné ma dernière chemise pour l’obtenir’’, m’a-t-il confié un jour. Ce qui ne l’empêcha pas, quelques années plus tard d’ouvrir ce qui allait devenir notre plus célèbre musée de wallonie – avec plus de 300 unités - en cycles, motos et automobiles (très) anciennes. Pendant des années, avec les Unic, Renault, de Dion-Bouton et autres Brachet-Richard grandeur nature, c’est la ‘’Côte d’Or’’, en photo 30/40 noir & blanc, encadrée, qui orna le mur de la salle ‘’automobiles’’ du musée, face à l’entrée des visiteurs.

Si les collections thématiques de miniatures publicitaires par marques de constructeurs restent limitées aux productions des fabricants nationaux, les collections thématiques par produits publicités sont multi-nationales, comme en témoigne la photo ci-avant. Dans les vitrines et sur les étagères, Hoover côtoie Nestlé qui voisine les sels Cerebos proche de l’apéritif Suze, alors que BP n’est pas loin de Dunlop et que le chocolat Menier s’accompagne du thé Lipton, etc…

LES PRIX

Les années de 2000 à 2003 furent celles de la flambée des prix. Elles amenèrent d’importantes quantités de véhicules sur le marché, qui provoquèrent de sensibles baisses depuis 2005. Bien entendu, ceux-ci diffèrent selon l’échelle, l’état et la rareté. Aujourd’hui, en bourses de collections, le prix unitaire en séries métalliques 1:43 se situe de 5 à 7,50 euros, en état neuf et généralement sous emballage d’origine. Cette accessibilité relança l’intérêt auprès d’une tranche importante de nouveaux collectionneurs, en activités de nos jours.

La plupart des grandes marques dont Solido, Corgi, Schuco, Matchbox, Norev, Dinky se tiennent dans cet ordre de prix pour les unités produites en grandes séries.
Dans les séries limitées ou les unités récentes, l’offre peut se situer autour de 15 euros. Mais certaines créations spécifiques, telles chez Dinky Toys, le break ID Citroën aux couleurs de RTL, avec cameraman et camera fixe sur le toit, qui a valeur collection de 500 euros.
En bourses, quelles que soient les marques anciennes, de manière générale, les prix au delà de 50 euros des ‘’après 40’’, sont susceptibles de débats.

A l’opposé, au prix d’ 1 euro l’unité, les brocantes sont une pépinière de découvertes de véhicules miniatures en tous genres. Mais … anciens jouets de l’enfant qui a grandi, l’état de ceux-ci nécessite au moins une remise en peinture. L’important étant par priorité l’état mécanique de l’acquisition à ce prix.

Le collectionneur compétent y fait régulièrement d’intéressantes découvertes, surtout lorsque la caisse à jouets est celle d’un papy d’aujourd’hui.

COLLECTIONS SURPRISES

Nous avons découvert récemment à Luxembourg des séries, de nombreux véhicules utilitaires (camions, camionnettes, citernes, pick-up…) comportant des emplacements publicitaires anonymes. L’importateur dispose parallèlement d’autocollants aux dimensions de ces emplacements. Respectant les graphismes publicitaires, ces autocollants qui reprennent des dizaines de prénoms français, anglais et allemands permettent de personnaliser le véhicule qui devient ainsi Transports Florian, Carrosserie François etc….

LES ARTISANALES

Dans les années 50, le plastic a permis la mise en fabrication de petites séries, par moulages. Plus proche du mini-jouet rudimentaire que de l’objet de collection, elles ont leurs amateurs pour cet aspect artisanal. Témoin, cette Milky-Way (made in England 1960) découverte à la bourse aux miniatures, mensuelle du Woluwe Shopping Center (3ème dim.).

Cette autre création artisanale (france +/- 1930) relève du souci de l’annonceur régional de reproduire à son niveau, la technique publicitaire pratiquée depuis l’époque des tri-porteurs, vingt ans après celle-ci. Rarement produit à plus de 100 exemplaires aujourd’hui perdus ou détruits, son prix varie entre 30 et 50 euros. Le Livraison Oscar ci-avant était proposé en novembre dernier à la bourse annuelle du Retromobile de Spa.

LES ACTUELLES

Il en est pour les utilitaires miniatures, comme pour les bandes dessinées ! Les productions de collections continuent. Parmi les sociétés de ventes par correspondances, dans sa série Camionnettes d’Antan, au 1:43, la firme Altaya se distingue par la qualité de ses modèles métalliques, avec une rigueur toute particulière quand au respect des couleurs des créations publicitaires qui les décorent. Succès assuré.

Sous une autre formulation, l’une des premières firmes belges à pratiquer la publicité ambulante fut Delhaize. Fin 2007, dans le cadre d’une action promotionnelle, les clients pouvaient se procurer les reproductions sur boites métalliques, de 3 camions publicitaires au nom de la firme. Stock épuisé

Preuve, si besoin était, que sous ses multiples aspects-collections, le passé automobile est toujours bien présent dans sa diversité.

Jean VAN DER REST