Ce Grand Prix de Formule 1 qui allait influencer toute ma vie !

Bob d’Automag    2017-07-10 13:14:50   

Christine BECKERS, "La Course ou la vie".


Il était une fois... une gamine d’une quinzaine d’année qui répondait à la sempiternelle question « Que feras-tu quand tu seras grande ? » par : « Pilote de Formule 1 ! ». Les ricanements qui suivaient la laissaient indifférente. C’était décidé, un point c’est tout. Et qu’elle ne se soit jamais mise au volant n’avait aucune importance. Le jour où elle serait dans une voiture de course, elle saurait quoi faire pour aller vite. Evidemment !

Le papa de la gamine ne savait à quel saint se vouer, et surtout pas à Saint Christophe ! Les petits frères aussi semblaient attirés par les voitures, quoi de plus normal. C’est d’ailleurs pour leur faire plaisir qu’il les avait emmenés, avec leur grande sœur Christine, au Grand Prix de Formule 1 à Francorchamps. Jamais il n’avait imaginé qu’elle serait à ce point captivée et marquée par ce dimanche de 1958 qui allait influencer toute sa vie.

Maria de Filippis n’a su que 50 ans plus tard qu’elle avait fait naître une vocation… Christine devenue pilote le lui expliqua, ce qui n’émut pas la vieille dame outre mesure : elle n’était pas du genre démonstratif contrairement à Eliska Junek, l’extraordinaire pilote de Bugatti qui fut en tête de la Targa Florio en 1928, devant le célèbre Nuvolari. Cette Lady tchèque et moi avons partagé notre enthousiasme lors d’une nuit sans sommeil à Prague, et j’eus même le privilège de conduire sa mythique voiture bleue, propriété d’un admirateur italien. Une expérience hors du commun qui fit encore grandir mon admiration pour Eliska.

Maria de Filippis n’a su que 50 ans plus tard qu’elle avait fait naître une vocation…

Il me fallut bien de l’obstination pour arriver à mes fins, mais ni les bagarres avec mon paternel, ni l’angoisse de ma chère maman, ni les moqueries de certains ne me découragèrent. Il apparut que je n’étais pas vraiment douée, je calai des dizaines de fois et mis du temps à comprendre quand et comment changer de vitesse avec la pauvre Coccinelle familiale. Mais quand je participai enfin à mon premier rallye ( la Formule 1, c’était pour plus tard !), le Roi n’était pas mon cousin. La petite NSU Prinz 4 n’avait rien d’une voiture de course… à part le numéro 101 collé sur la portière ! Mais elle ouvrait la porte de mes rêves, et ma première coupe valait tout l’or du monde.

Christine au Monte Carlo 1969

De NSU en Alfa, d’Alfa Romeo en Proto et de Proto en Nascar, de rallye en endurance, de course de côte en course en ovale, j’ai fait du chemin ! J’ai appris à maîtriser mes émotions (et parfois ma déception), j’ai appris l’humilité. J’ai fait des rencontres magnifiques, comme celle d’Ayrton Senna. J’ai connu des chagrins atroces, mon époque était celle de « La course ou la vie ». Titre du livre que j’ai commis pour célébrer les 40 ans de la victoire en 2 Litres de la Chevron de mon équipage féminin aux 24 Heures du Mans, et notre 11è place à cette épreuve sans pareille avec Lella Lombardi, une autre grande dame du sport automobile. J’y raconte aussi l’amitié qui me lie à Mariane Hoepfner, ma plus sportive, rapide et humble concurrente qui m’a convaincue de participer à la Course de Côte Historique du Ballon d’Alsace le 13 aout prochain. Ceci aussi grâce au grand Henri (Pescarolo), intermédiaire chaleureux entre Jean-Paul Humbert de Matra et la petite Christine… mais ceci est une autre histoire !

Christine Beckers

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