Dans le baquet de droite d’une APAL Porsche !

Daniel Pigeolet    2013-11-29 15:34:52   

Dans le baquet de droite avec Didier Van Der Stock, au Tour de Belgique.


Lorsque fin octobre, je reçois un coup de fil de Pierre Leburton (je suis à Budapest avec mes enfants), je ne m’imaginais pas participer à une belle aventure.
 Question : "es-tu libre mi-novembre pour le Tour de Belgique avec Didier Van Der Stock ?"
 Réponse : "non, je roule au Belgian Classic Tour avec Jean Goffi".

A mon retour, j’apprends que ce rallye FBVA est annulé et reporté en 2014.
Et c’est là que tout à commencé.

Mardi 5/11 réunion au Cinquantenaire, je fais plus ample connaissance avec Didier et le courant passe immédiatement. Nous ferons le Tour avec sa magnifique Apal Porsche de 1959. Le n° 1 nous sera attribué. Quel honneur pour moi, qui tout petit (oui je sais, je le suis resté), fin des années 50, je rêvais, avec mon Papa, devant ces voitures au, déjà, Tour de Belgique. Quelle époque !!!

Mais lançons-nous dans la course.

Vendredi 15 : la rencontre avec la belle !

Départ d’Haversin (Ciney) vers Court St Etienne où habite Didier. Dans le noir, je fais connaissance avec la « Belle », mais la route vers Zolder étant longue, nous nous mettons en route rapidement. Nous devons être sur place pour 09h00.
Premières constatations : voiture en très bon état, bien assis, mais instruments de navigation mal installés et bruit de moteur et échappement très présents. Il va falloir hausser la voix.

Nous sommes à pied d’œuvre pour les formalités diverses. Commence alors une longue attente pour la régularité sur le circuit.

16h30, nous y sommes et nous pouvons dire qu’ii y a du stress dans la voiture.
Il faut préciser que Didier fait son premier rallye en tant que pilote, que c’est notre première association et que nous nous élançons en premiers.

Après la reconnaissance, nous décidons d’un temps de 1’15 par secteur. Cela nous réussi puisque sur les 6 secteurs nous ne prenons que 3,54 points transformés en 25,52 après correction avec le temps de l’équipage le plus rapide : 60è position.
Nous sommes contents, l’osmose est bonne dans la voiture. Le plus dur reste à venir.

Nous voici partis vers Francorchamps pour périple de plus de 200 km en passant par Kann (Riemst) pour une première spéciale qui va faire beaucoup de dégâts. Un double panneau Excepté Circulation Locale va nous piéger (pas vu chef). Nous sommes déconcentrés, la lampe de lecture est en panne et je cherche désespérément ma lampe frontale dans mon sac. Nous y grillons nos 5 jokers (5 plus mauvais temps effacés), mais en sortons avec les honneurs 87,91 points.

Malheureusement, la traversée de Visé pour la côte de Richelle se fait dans une circulation infernale. Nous y laisserons 11 minutes. La montée de la côte se passe mal également, l’épingle droite pas vue, le demi-tour impossible dans le flot de voitures et de nouveau le jackpot 75.52 points.

En route pour les côtes de Trooz, Soiron, Trasenster et Barisart. Le moral remonte puisque à la fin de cette 2è section nous remontons à la 27è place. Pénalités 2,95/ 12,00/28,32/17,54. De nuit et avec des phares très mal réglés, bravo Didier.

Après une halte à Chaudfontaine pour nous restaurer un peu, la 3è section du jour va encore nous être favorable : nous terminons les trois tests de régularité avec 25,18 points, mais aussi nous voyons que nous sommes en avance à deux prises de temps : le trip se bloque par moment. Aie. Nous restons 27è.

Vite au lit à Spa, car demain samedi nous ouvrons à nouveau la route et le circuit de Francorchamps est prévu à 08h00 précise.

Samedi 16 : la grand-mère tient tête aux plus jeunes.

Très grosse journée avec environ 350 km vers les Ardennes, le sud du pays et finale en nocturne sur le Circuit de Mettet.

Gag le matin, lorsque nous reprenons la voiture dans le parking sous-terrain du Radisson. La mise en route du moteur et son résonnement mettent l’alarme de l’hôtel en route !!! Certaines personnes n’ont pas eu besoin de réveil, mais viiiite filons en douce.

A Francorchamps, il fait très froid et le brouillard givrant couvre la région. Le commissaire en place au départ, nous recommande de ne pas monter sur les vibreurs, ils sont verglacés. Didier, à toi de faire. Le tempo choisit est encore prudent et nous réussit encore. Après le deux tour et 8 prises de temps, seulement 7,67 points de pénalités qui corrigées avec le temps du plus rapide deviennent 30,29 points, soit la 34è place sur le circuit. Avec une telle grand-mère et des pneus de vélo, nous sommes très contents et Didier encore plus, il a bien pris la mesure de la voiture.

Au programme : Gouvy, Houffalize, Martelange, Marbehan, Léglise, Florenville, Noirefontaine, Mouzève (haut lieu des anciens Tour), Houyet et sa course de côte, Celles et son célèbre décomposé de Noisy et Mettet.

Inutile de vous dire que le tout se fait sur de petites routes bien grasses et sinueuses.
RT 10 60,77 pts/RT 11 43,54 pts/RT12 7,67 pts/RT 13 47,90 pts. Cela peut paraître beaucoup, mais les routes sont vraiment grasses et la prudence est de mise.
Comme nous ne prenons pas de pénalités sur le routier, le classement à mis journée à Léglise nous place 19è place inespérée au départ.

A peine ½ heure pour se restaurer et souffler un peu que la deuxième section se dessine devant nous. Nous nous rapprochons de ma région.

RT 14 9,67 pts/RT 15 1,18 pts/RT 16 19,44 pts/RT 17 16,00 pts/RT 18 22,42 pts.
Pas de fautes en navigation, mais la voiture montre son maximum dans le sinueux et le dénivelé. Nous pensons que le freinage avoue certaines faiblesses : broutage à l’arrière lorsque la voiture tourne (???)

A Mettet, il fait bien noir lorsque nous nous élançons sur le circuit. Je connais un peu pour y voir roulé trois tours avec Baudouin Lempereur dans sa magnifique Ford RS 200 de 300 cv. Didier est complètement déboussolé sur ce circuit sans point de repère. Nous en rions encore, je lui donnais un top lorsqu’il devait tourner. 75 points de pénalités, normal pour nous.

Mal installé dans la voiture, je suis éreinté à la sortie du circuit et n’espère qu’une bonne douche et un lit douillet. Pour cela, il faudra encore patienter une heure, car liaison jusque La Hulpe où le Dolce nous attend.

Dimanche 17 : boue et tracteur ...

Tôt levé pour connaître notre classement et heure de départ : bonne surprise, nous sommes 15è : INATTENDU ET HEUREUX. Malgré les tronçons de CH en CH très courts, parfois 4 minutes, nous ne prenons qu’une minute de pénalité de ma faute : une mauvaise addition 34 + 20 n’a jamais fait 55. Mea culpa.

Au programme, nombreux CH (contrôles horaires) très courts, par exemple 4/4/3 minutes et 4 RT le matin, plus le circuit de Mariembourg.
Nous allons nous battre pour conserver notre classement dans les 15 premiers.

RT19 dans la région de Nivelles, dans les campagnes. Je remarque que le trip débloque complètement : je dois me recaler très souvent. Aie !!!
Mais nous ne savions pas encore ce qui nous attendait. Au détour, d’une route boueuse, en bord d’un champ de maïs, nous nous trouvons nez à nez avec un fermier qui positionne son ensileuse en travers de la route. Plus question de passer, vous roulez comme des fous, etc. J’ai beau lui expliquer que nous roulons à 50 km/h de moyenne, rien n’y fait. Il a appelé la police. Je téléphone à R. Vandevorst, lui passe le fermier et attendons. Six autres voitures nous rejoignent quand le fermier avance sa machine et nous laisse repartir. Dans l’aventure nous prenons 10 minutes de retard dans l’RT et 5 minutes au CH. Comme il s’agit d’un fait de course, c’est la malchance qui nous frappe et réduit nos efforts à néant 488 pts de pénalité et chute au classement. Le moral en prend un coup.

RT 20 après réclamation 7,67 pts/RT 21 24,52 pts/RT 22 13,54 pts
A Mariembourg, vu la configuration du circuit, Didier fera de son mieux et le mieux sera de trop, puisque nous terminons les deux tours avec de l’avance : 16.59 pts.

Pour la dernière section, nous revenons vers Ciney et ma région. Trip éteint, nous allons devoir faire preuve de précision et rouler au roadbook en se fiant aux distances de signe à signe. Entre les deux, la bouteille à encre.
Sur le routier, toujours zero point, mais en RT la cata.
RT 23 34,39 pts/RT 24 156,37 pts/RT 25 430,25 pts/RT 26 30,09 pts

Dans la 24 et surtout la 25, sans indication de distance, nous prendrons une mauvaise route et bien entendu, c’est à cet endroit que le signe suivant est à +/- 2 km. Le temps de faire demi-tour et le résultat s’envole.

Dommage pour Didier qui s’était bien adapté à la conduite de l’Apal, bravo à l’Apal d’avoir tenu le coup, à part les freins qui nous ont alertés samedi.

Bravo aussi aux organisateurs qui ont eu le courage et "l’inconscience" d’organiser une telle épreuve.
A l’année prochaine.

Daniel Pigeolet.

Vos commentaires

  • Le 17 décembre 2013 à 20:56, par stephane G. En réponse à : Dans le baquet de droite d’une APAL Porsche !

    Merci Daniel pour ton témoignage ! Ça donne envie pour l’annee prochaine !!!
    A bientôt pour nos joutes sur les routes du THRF....

  • Le 16 juillet 2014 à 07:38, par Noel Messersi En réponse à : Apal Porsche

    Bonjour Daniel je suis possesseur d un coupé 1600 Apal ;et je recherche un fabricant ,de plexisglace de phares Merci d avance Cordialement Noel

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