Edmond Pery, les débuts dans le monde du travail. #3

Dimitri Haulet, Philippe Haulet    2021-10-22 13:26:23   

Une vie d’aventures et de passion pour l’automobile. (PART-3)


Souvenez-vous, dans notre précédents articles nous avons parlé de cette passion innée qu’a Edmond Pery pour la "mécanique", il restaure un vieux revolver caché durant la guerre, répare un vélo et l’échange contre un vélomoteur qui, une fois réparé, lui donnera accès à une AMILCAR CGS de 1928 qu’il transforme en petit cabriolet sportif ! Mais les vacances sont terminées... et il faut trouver du travail !

Les clés et les serrures... une porte ouverte vers l’avenir !

Depuis mes 18 ans, je me suis spécialisé dans la fabrication de clés de voitures et de clés pour appartements.
Je me suis fait une bonne clientèle et je me déplace avec une moto Triumph 350cc.

Avant, pendant et après le service militaire, mes soirées sont bien occupées par ma clientèle de clés. La demande est si forte que je construis une machine à reproduire les clés. (NDLR : Edmond se penche un peu vers nous et nous confie : "Cette machine, je l’ai toujours" !!!) Ce travail de serrurier me plaît énormément et est lucratif. Comme je suis bien occupé, je dispose de peu de loisirs.


Alors, comment pouvait-on s’amuser à cette époque ?

La rue Pont d’Avroy avec ses quatre cinémas est le rendez-vous de la jeunesse.

A l’emplacement du Palais des Congrès, "le Mosan" est une salle de dancing le samedi soir. Jo Carlier, virtuose de la trompette anime les soirées avec une vingtaine de musiciens.

La piste de danse est entourée des tables et des chaises où sont assises les familles. Comme le dit Adamo, « Vous permettez, Madame, Monsieur, que je danse avec votre fille ? »...

Ce dancing ferme ses portes à 23heures. Il nous arrive souvent de repartir vers un autre qui est encore ouvert, "l’Eden". L’amusement est toujours garanti.

Parfois, j’évite de prendre la voiture. Les manœuvres avec l’Amilcar sont si pénibles dans les petites rues de la ville ; et comme le service des trams et des trolleybus se termine à 23heures, le retour à pied me prend plus d’une heure.

Les vacances sont finies ! Mon expérience chez Espérance-Longdoz en 1949.

Je termine l’école technique et je suis très bien classé. Les vacances sont finies, il faut maintenant chercher du travail.

Le directeur de l’école technique me trouve un emploi à Espérance-Longdoz (aujourd’hui Arcelor). Je suis convoqué à l’atelier central et reçu par M.Delacroix, le chef de cet atelier qui occupe environ 50 personnes.

Il me présente au contremaître. Celui-ci m’amène d’abord au vestiaire, puis dans l’atelier. Il me place devant un établi et me demande si j’ai appris à limer. Je lui répond par l’affirmative. Il me donne un paquet d’éprouvettes en tôles que je dois ébavurer. Il me signale que ce travail doit m’occuper toute la journée.
Quelques heures plus tard, j’ai terminé et je discute avec les ouvriers occupés dans l’atelier central depuis plusieurs années. Tout de suite, la sympathie s’installe et ils me conseillent de ’prendre mon temps’.
Le chef d’atelier est d’un avis contraire et me demande de m’intéresser à tout ce qui se fabrique dans cet atelier. Mon intention n’est pas de glander et mon travail fini, j’explore toute l’usine.

Comme je viens tous les matins à 7 heures en voiture Amilcar, le chef d’atelier à vélo et son bras droit, avec une moto de parachutistes. Bientôt dans l’atelier, tout le monde ne parle plus que de moi : ’le seul à venir travailler en voiture’ !!

Je m’intègre bien dans cet atelier. J’y travaille sur différentes machines. Mes chefs comprennent que je suis un homme qui s’adapte très vite à toute situation.
L’hiver arrive et ma voiture Amilcar a des difficultés pour démarrer. M. Delacroix fait ouvrir les grandes portes de l’atelier chauffé et ma voiture passe ainsi toute la journée dans l’atelier de mécanique.

Ce geste de M. Delacroix n’est peut-être pas anodin. Il me convoque dans son bureau et explique ce qu’il attend de moi :
« La semaine prochaine, vous aurez un tablier blanc, vous rentrez au bureau de dessin et votre mission consiste à attribuer un temps pour tous les travaux à exécuter ».

À partir de ce moment mes relations avec le personnel vont changer... J’ai 19 ans et je dois imposer à chacun qui travaille dans cet atelier depuis des années, des temps pour réaliser les pièces mécaniques.

Il en est de même pour l’atelier de soudure. Mes chefs sont très contents du travail que je réalise. Ils apprennent que je vais faire mon service militaire qui, malheureusement à cette époque, dure 21 mois.

Je reçois ma convocation pour me présenter à la caserne de la Chartreuse. Je suis donc obligé de quitter l’atelier central, et M. Delacroix me dit à mon départ : « Ne te tracasse pas, après ton service militaire, tu reviendras ici ».

A suivre : Le service militaire.

A LIRE AUSSI sur Automag.be... 

Part 1 : Edmond Pery, mon enfance dans le quartier du Laveu
Part 2 : Edmond Pery, l’Amilcar et la première aventure automobile

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