INDIAN, guerre et paix.

Jean Van Der Rest    2002-09-30 09:32:51   

INDIAN, guerre et paix.


Lors des balades de 2 roues, les Indian forcent

’’Scout ’’ 600 1925.

l’admiration, non seulement des autres pilotes, mais aussi celle du public sur les parcours. Lorsque chez nous, l’une d’elles est conduite de main de maître par un américain de pure souche à la barbe blanche comme celle de Steve Yoiung, l’effet produit est à son maximum.
Indian, c’est tout l’inverse de la moto pétaradante des années passées. Dernièrement, dans la traversée de la vallée de la Vierre, le village de Straimont n’est pas sorti de sa torpeur et les biches de la forêt d’Anlier n’ont pas levé la tête au bruit plus étouffé que celui de la tronçonneuse du bûcheron dans ses œuvres. La souplesse de manœuvre des machines, sur les chemins de campagne est de toute beauté. L’impression de sureté qui s’en dégage rejoint celle de sa sécurité au sol. On les voit, on les admire et on en parle. Christian Dupont, grand sorcier du Indian Motocycle Club of Belgium est chez nous le mieux placé pour en parler. Sa passion de motocycliste belge, va de pair avec l’histoire de la marque de Springfield (Massachusetts).
Voici près de 20 ans qu’il roule sur Indian.

Indian 340 B militaire, civilisée.

Tout a commencé il y a plus de 40 ans, après le vol de sa première moto, une Gillet 500 des années 30. Avec une préférence marquée pour les gros cubes, il fixa son choix sur la marque américaine. Choix bien réfléchi, puisque au lieu de tâter de la marque avec prudence, il lui accorda une pleine confiance. Non pas en mots, mais en acte. Au lieu d’une, il fit l’acquisition de deux machines, une ’’Chief’’ 340 militaire et une 350 monocylindre.
La première avait encore ses impacts de balles dans le cadre, quand au réservoir, il était percé de part en part. Christian possédait là, une des milliers de machines que les américains n’avaient pas rapatriées de leur libération de l’Europe en 1945. A l’achat en 1960, l’engin avait tout au plus une vingtaine d’années et la marque 60 ans d’expérience.

La ’’Commémorative’’ du 25ème , 1925.

Quand en 1901, Georghe Hendee et Oscar Hedstrom baptisent leur première moto du nom "Indian", il y a seulement 11 ans que l’armée vient de massacrer 120 indiens et 230 femmes et enfants à la dernière grande bataille de Wouden Knee, le 28 décembre 1890. Geronimo est toujours vivant . Il mourra huit ans plus tard, en 1909. Commercialement, le nom "Indian" allait plaire aux visages pâles américains. De ce côté-ci de l’atlantique, le nom allait nous apporter sa part de rêve. En un peu plus d’un demi-siècle, l’Amérique va recenser plus de 150 fabricants de motos de marques originales. En 1953, il en restera deux : Harley-Davidson et Indian.

La ’’Power Plus ’’ 1000 cc. 1917 et son side.

C’est en 1940 qu’avec bon nombre de modifications techniques, tous les modèles reçoivent ces incroyables garde-boue enveloppants. Dès 1941, seuls les gros modèles "Chief" et "Four" vont les garder. Christian nous confirme que d’après l’étude que la marque a fait faire sur sa propre image auprès du public, par une société d’investigation, il ressort que les caractéristiques principales qui permettent à celui-ci de personnaliser immédiatement "Indian" sont ses fameux garde-boue à jupes, son réservoir en forme de goutte d’eau et sa célèbre selle en cuir. Quand aux "amateurs" d’Indian, ils sont partagés en deux clans, ceux qui adorent les "jupes longues" et ceux qui les détestent. Imbibé et captivé par l’histoire de la marque, Christian Dupont, décide avec Eric Marcel son ami de longue date, de fonder un club belge ’’Indian’’.

Quelques années plus tard, en 94, ils organisent

le "Super Rallye Européen Indian" avec le château de Sombreffe comme quartier général. Si en Amérique, semblable réunion eut rassemblé près d’un millier de machines, notre modeste comité organisateur parvint à en concentrer 220 en ce même lieu. Le club belge comptait alors 40 machines réparties sur notre territoire. Mais l’unité va se défaire et "nos amis flamands" vont faire sécession à l’amiable. La confédération actuelle des deux unités totalise près de 100 motos de la marque. Avec quelques présences françaises, hollandaises et allemandes, se sont 150 unités qui prennent le départ lors de balades. Le cas mérite d’être signalé, pour une seule et même marque, de motos anciennes. Des deux côtés de la frontière linguistique, l’activité première de clubs consiste à la recherche des possesseurs de pièces détachées, étrangers pour la plupart. Une des filières européennes actuelles, en ce temps de paix, est issue de la dernière guerre.

 ? remises à l’authentique.

1942, l’Allemagne nazie vient de dénoncer le pacte germano-russe en attaquant l’URSS. L’arrêt de fourniture de pièces et motos allemandes aux soviétiques place ces derniers en difficultés de mouvements et de liaisons sur leurs différents fronts. Se tournant vers les Etats-Unis, l’armée soviétique commande 5000 Indian. Livraisons même partielles sont urgentes. Quelques semaines après la commande, 1800 machines sont chargées et rejoignent l’URSS par mer. L’usine de Springfield qui depuis l’attaque japonaise sur Pearl Harbour a cessé toutes fabrications civiles, mise à fond sur la production militaire. Elle va rapidement faire prendre le même voie maritime aux 3200 machines chargée sur un cargo qui prendra place dans un convoi protégé. Mais les sous-marins allemands attaquent les bâteaux US et rares sont les convois de 30 à 80 navires qui arrivent sans pertes, à rallier les différents ports russes, selon leurs types de chargements. Les longitude et latitude sont connues où gisent les 3200 Indian par 4500 m. de fond. Gisaient, car les sels marins ayant fait leur œuvre depuis plus de 50 ans aujourd’hui, il ne doit plus rester que poussières et souvenirs par ses hauts fonds marins.

Ex-URSS, roulante, mais ’’à revoir’’.

Mais ce qui reste, après deux années de combats des 1800 machines du premier envoi arrivé à bon port, nous revient via la Pologne, accompagné d’un petit stock des sacoches d’origine. Les célèbres sacoches à franges, du plus bel effet sur les "longues jupes" Mais, amateurs, attention ! Ces machines qui nous rejoignent, doivent être revues par un mécanicien compétent, car elles sont ramenées dans leur jus, "roulantes", sans plus. Et, comme tient à nous le préciser Christian, en attirant notre attention sur le fait que les Indian ne sont pas à classer dans la catégorie des jouets à moteurs : "la moto c’est le pied, mais l’Indian c’est les 2 pieds et les 2 mains pour bien la conduire !’"

A bon entendeur !

Jean VAN DER REST
(Photos FAR et coll. Privée)

Vos commentaires

  • Le 14 décembre 2002 à 19:46 En réponse à : > INDIAN, guerre et paix.

    NOUS ROULONS EN WLA AVEC DES POTS POR PLUS DE RENSEIGNEMENT VISITE NOTRE SITE CHEZ WWW.repar.be a+

  • Le 9 janvier 2003 à 23:08 En réponse à : > INDIAN, guerre et paix.

    Si vous cherchez des contacts avec les anciennes Harley’s, le 8 & 9 février se passe la bourse des vieilles motos à Wieze avec une exposition spéciale sur les 100 ans d’Harley.
    Polle
    AMCA member in Belgium
    http://www.antiquemotorcycle.org/

  • Le 19 janvier 2004 à 16:39 En réponse à : > INDIAN, guerre et paix.

    Si j’ai bien lu il serait possible d’acheter une de ses merveilles !
    henri

  • Le 21 août 2004 à 23:35, par Spidi Louis En réponse à : > INDIAN, guerre et paix.

    Oui ?
    Serait-il possible de pouvoir en acheter une ?
    Comment faire ?
    Ce serait mon rêve de pouvoir en restaurer une.... Surtout pour un passionné de mécanique !

  • Le 20 juillet 2006 à 20:49 En réponse à : > INDIAN, guerre et paix.

    ou je pourrait en trouve une dans la regionen belgique et voir un peut les prix

  • Le 16 juin 2007 à 13:32, par carlier En réponse à : INDIAN, guerre et paix.

    bonjour je vend un moteur 1000 indian de 1917 restaure tel 0631131053

  • Le 22 juillet 2007 à 12:56, par carlier En réponse à : INDIAN, guerre et paix.

    C’est un moteur 1000 Indian n° 71M134 de type Power +, d’a peu près 1917.

    Il est entièrement restauré avec des pièces neuves comme :

    les soupapes, les poussoirs, l’axe de basculeur, toutes les bagues sont en bronze
    ainsi que les bagues du vibrequin. Les roulement de celui-ci sont neufs également (double rangées de billes).
    Les segments sont neufs et les roulements de biel sont en bon état.
    Touts les tarodages ont été revus ou refaits.
    Les chemises pistons sont en bon état, la pompe à huile à été revue, la clavette et les joints sont neufs.
    Toutes les anciennes pièces sont fournies (poussoires, soupapes, ...).
    Sur la boîte de vitesses l’axe de fourchette est neuve, et ambréage neuf férrodaux, le carburateur est complet,
    2 jantes, garniture de freins neuves .

    Vous trouverez ci-joint quelques photos.sur http://1000indian.skyrock.com/
    Pour plus de renseignements, veuillez contacter mon père au 06.31.13.10.53, le moteur se situe à Lille.

  • Le 20 avril 2009 à 17:44, par indiangin’s En réponse à : INDIAN, guerre et paix.

    Bonjour,1er men ou se trouve un club d’indian en belbique et comment fait t’on pour la mettre en conformité car j’ai acheter une indian de 2002 au usa merci de me répondre Gino !.

  • Le 20 octobre 2012 à 08:07, par ouananiche 34 En réponse à : INDIAN, guerre et paix.

    Salut a tous ;je cherche un garde boue avant d indian meme abimé.

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