La FBVA : une enquête intéressante

Benoît Piette    2017-11-14 16:59:02   

Au début de cette année la FBVA a lancé une enquête avec l’aide de l’institut d’études de marché et d’audit GFK. Cette société est souvent consultée par les firmes automobiles et possède donc une expertise en la matière.

L’étude avait pour but de faire le point sur le véhicule ancien, et d’en comprendre son utilisation. De même, cette étude permettait de mesurer l’évolution de la FBVA et des ancêtres depuis la dernière enquête qui datait de 2011.


Près de 10.000 réponses ont été dépouillées, ce qui correspond à 25 % des membres de la FBVA. Dans ce cadre, ce jeudi 9 novembre, la fédération a organisé une réunion à laquelle votre serviteur a été convié.

La FBVA représente aujourd’hui plus de 58.000 membres possédant en moyenne plus de deux véhicules anciens par personne.

Quatre membres sur cinq sont affiliés à un club.
Il est à souligner que les raisons de cette affiliation sont surtout d’ordre social : en effet, ce sont les contacts avec d’autres amateurs, la participation à des événements et l’échange d’informations qui sont recherchés.
L’assurance RC, le support technique et les pièces détachées venant bien après.

L’âge moyen d’un membre est d’environ 54 ans et pour une majorité d’entre eux, ils sont retraités ou employés.

Les frais liés à cette passion

Plus de 120.000 véhicules ont été répertoriés par la FBVA, ce qui correspondrait à des dépenses estimées à plus de 300 millions d’euro par an, soit près de 6000 EUR par adhérent.
La plus grande partie de ce budget est investie dans la restauration, l’entretien, le carburant et les pièces détachées.

Comme l’indique le tableau ci-après, la restauration se répartit surtout en travaux de carrosserie, mécanique et de sellerie.

En marge de ces frais certes substantiels, il y a aussi des dépenses liées aux événements (bourses, meetings), aux visites de musées et aux produits dérivés (magazines, films, vêtements, …). Ceux-ci représentent plus d’un cinquième des dépenses annuelles de ces mordus de vieilles mécaniques.

Les professionnels

A ce niveau, il est intéressant de constater que la moitié des membres déclarent faire appel à des professionnels pour leur entretien. Trois amateurs sur cinq en font de même lorsqu’il s’agit de restaurer leur véhicule.
Ce qui prouve combien l’aspect économique lié à cette passion est loin d’être négligeable…

Que collectionnent-ils ?

La FBVA est la fédération de tous les véhicules anciens. Mais ce sont les voitures et les motos qui y sont le plus représentées : sur 10 collectionneurs, 7 possèdent une voiture et 1 une moto.

Comme on peut le voir ci-dessous, les marques automobiles les plus répandues auprès des membres sont allemandes avec dans l’ordre Volkswagen, Porsche et Mercedes. Ce podium teuton totalise plus d’un quart des anciennes !

Citroën vient ensuite, talonnée par MG et BMW (encore une allemande !).

Avec 6 % de voitures, MG devient la première marque disparue représentée dans ce palmarès (du moins en Belgique), elle est d’ailleurs suivie de peu par une autre anglaise également défunte : Triumph . Ensemble, elles totalisent 10 % des collectionneurs.

Quant aux belles italiennes , ensemble elles restent assez marginales avec un classement largement sous la barre des 10 %...

En ce qui concerne les motos, c’est Honda qui est la marque la plus représentée. Notons que les anciennes marques belges Gillet, Sarolea et FN occupent respectivement les cinquième, dixième et douzième places, ce qui est une belle revanche pour ces demoiselles de Herstal !

Notons encore pour les passionnés des rallyes historiques que les véhicules participant à ces épreuves ne constituent que 3 % du panel. Toujours à ce propos, les rallyes de régularité n’intéresse que 10 % de ces passionnés.

Il est aussi intéressant de noter que les véhicules qu’ils possèdent ne sont pas nécessairement ceux qu’ils préfèrent, mais le prix de la voiture de leur rêve est inabordable dans 2/3 des cas !

Les Youngtimers, une percée

Il est intéressant de remarquer que nos véhicules anciens sont pour près de 30 % des “youngtimers”, à savoir, des véhicules postérieurs à 1980.

Ce constat fera peut-être hurler les propriétaires de Tractions ou même de 4 CV, mais ces youngtimers sont les véhicules qu’ont connus les nouvelles générations dans leur jeunesse et ce serait une erreur de les toiser car ce sont eux qui constitueront le nouveau vivier de notre passion commune.

Avec un âge moyen de près de 54 ans, il est grand temps que le collectionneur actuel envisage le futur de sa passion en y intégrant pour la pérenniser les plus jeunes avec les véhicules qui les font rêver.

Rappelons-nous quand nous avons commencé à rouler en Simca Aronde ou autres Opel Olympia , n’avons-nous pas aussi été confrontés à cette même incompréhension de la part de nos aînés du haut de leur torpédo Delage  ?

Les véhicules des années 60 et 70 représentent la moitié des véhicules anciens répertoriés auprès de la FBVA et seulement 8 % ont été construits avant 1950…

A quoi participent-ils ?

Pour une très grande majorité, ce sont les balades qui sont le plus plébiscitées suivies par les événements concoctés par les clubs. En outre, la plupart ne participe qu’à moins de cinq événements par an...

Notons aussi que leur kilométrage moyen annuel ne dépasse pas les 1500 km, soit un dixième de ce que parcourent par an les véhicules contemporains (sources Febiac) : voilà de quoi relativiser certains propos émanant de certains “autophobes”...

Cependant, ce sondage a révélé qu’un petit nombre de personnes utilisaient leur ancêtre pour se rendre à leur travail, ce qui est illégal.
Nous rappelons ci après que l’usage de son oldtimer est interdit dans les cas suivant :

  • L’usage commercial, soit toute utilisation visant un profit financier commercial ou personnel.
  • L’usage professionnel, toute utilisation en vue de l’exercice d’une activité professionnelle ou de l’exploitation d’une entreprise.
  • Les déplacements domicile-travail, les déplacements depuis et vers le lieu de travail.
  • Les déplacements domicile-école, les déplacements des étudiants depuis et vers un établissement scolaire.

Il est évident que ces utilisations prohibées risquent de donner une mauvaise presse de cette passion.
A l’heure où certains politiciens schématisent à outrance l’utilisation des ancêtres, il serait bon de s’abstenir de mettre de l’huile sur le feu par ce comportement délictueux.

Le contrôle technique

Naturellement, les récentes déclarations du ministre wallon en charge de la mobilité relatives au contrôle technique pour oldtimers étaient sur toutes les lèvres, mais les résultats de l’enquête sont antérieurs à cette communication.

Toutefois, il appert que les refus du CT ne concernent que trois véhicules sur dix. Les remarques les plus souvent observées concernent les feux, les freins, la suspension et le CO.
Reste à savoir si celles-ci ne sont pas liées aux problèmes évoqués dans le tableau ci-après.

L’avenir

Suivant les réponses enregistrées au cours de ce sondage, les principaux défis auxquels le propriétaire d’ancêtre devra faire face sont les zones à faibles émissions (LEZ), les normes d’émissions plus strictes et les disponibilités en carburant.

Cette enquête montre aussi une progression constante du nombre de clubs affiliés à la FBVA et en corollaire, du nombre de ses membres ; preuve s’il en est que cette passion constitue aussi un poids économique non négligeable.
Toutefois, ce sondage reste muet quant à la répartition régionale des membres ainsi que sur les différences éventuelles qui pourraient en découler.

Tous ces éléments prouvent aussi l’utilité d’une fédération qui vient en aide à ses membres pour qu’ils puissent profiter de leur passion dans un cadre légal et sécurisant et rendre ainsi le véhicule ancien en totale adéquation avec le monde d’aujourd’hui.

Vos commentaires

  • Le 22 novembre 2017 à 13:07, par OVERATH FRANCIS En réponse à : La FBVA : une enquête intéressante

    Merci pour ce document, avec une question tout de même :

    Si 18 % des sondés n’ont pas immatriculé leur véhicule, mais que 12 % indiquent parcourir 0 km l’an, cela signifie donc que 6 % roulent (même peu de km) sans immatriculation !
    Et vous vous étonnez des nouvelles mesures envisagées par la région wallonne ?

    Les vrais passionnés payent les comportements de gens qui achètent une ancienne mais pour des raisons qui finissent par pénaliser l’immense majorité des propriétaires :
     espérance de gagner de l’argent facilement sur des "pigeons" lors d’une revente rapide d’un véhicule uniquement acheté dans cet esprit - là (et dont le vendeur n’a souvent aucune connaissance de son historique)
     frime et m’as - tu vu souvent associés à des vitesses très excessives, avec des autos pas faites pour ça
     enfin, vu le succès des ventes d’épaves vendues à des prix exhorbitants et relayées par une presse soi - disant spécialisée (LVA, entre autres), beaucoup s’autorisent, même avec des youngtimers, à faire de même pour des autos qui ont souvent bien peu de passé...et ont souvent été rafistolées !
    Bonne continuation !

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