Le Dakar 2005, une victoire a la fois pénible mais respectueuse.

V.G.    2005-01-17 15:52:59   


La 27ème édition du Dakar a été endeuillée par les décès des motards Jose-Manuel Perez et Fabrizio Meoni.

Pourquoi, comment ?? les questions fusent sur les lèvres, mais les réponses ne suivent pas. Fabrizio Meoni n’en était pas à son premier Dakar, il avait l’expérience et la sagesse. Sur le lieu de sa chute fatale, il n’y avait rien ... absolument rien de particulier qui aurait pu provoquer une chute mortelle, et pourtant ...

En hommage à Fabrizio, et Richard Sainct, disparu sur la piste pendant le Rallye des Pharaons, c’est Cyril Despres avec la KTM - Gauloises qui pose la moto bleue sur la première marche du podium, une victoire a la fois pénible et lénifiante.

L’équipe KTM - Gauloises, déjà au départ de Barcelone, s’était promis de monter sur le podium du Dakar en mémoire se Richard Sainct, triple vainqueur du rallye. Mais l’équipe est touchée en plein c ?ur par le décès de Fabrizio Meoni sur l’étape 11. Effondré mais pas abattu, le clan des motos bleues y a vu une nouvelle raison de poursuivre son effort, même dans la douleur, parce que comme le dit Cyril « Fabrizio l’aurait voulu ainsi ».

Fabrizio Meoni & Cyril Despres.

Moto, la KTM bleue est sur la 1ère marche.

Après être déjà monté sur les 2ème (2003) et 3ème marche (2004) du podium, Cyril Despres remporte donc son premier Dakar. le Français avait déjà construit son succès avant le drame qui a secoué le rallye. La veille précisément, lors de la boucle Atar-Atar, remportée de main de maître avec plus de dix minutes d’avance sur Meoni, qui terminait alors sa dernière étape. Auparavant, Despres avait surtout privilégié la régularité, se positionnant sagement dans les cinq premiers de chaque étape avant l’entrée en Mauritanie, son terrain de jeu privilégié. Mais une fois installé en tête du général, après le coup porté à Atar, le favori de l’épreuve n’a plus eu à forcer la cadence. La seule menace qu’il a eu à contrôler est apparue la veille de l’étape menant à Dakar, Marc Coma se rapprochant de lui (3’16) à la faveur d’une pénalité infligée à Despres pour excès de vitesse. Le contrevenant a écarté le danger à la régulière, en attaquant son rival sur sa route vers la capitale sénégalaise, signant une deuxième victoire d’étape cette année.

Les camions DAF de De Rooy père & fils.

Cette 27ème édition a également permis de dessiner à gros traits la physionomie du plateau de motards qui brilleront dans les prochaines années aux côtés de Despres. David Frétigné, 5ème au général, seul à avoir gagné trois étapes et deux fois 2ème cette année, sera certainement parmi ceux qui « feront » les prochains Dakar. L’Australien Andy Caldecott (2 victoires) ainsi que les Espagnols Coma et Esteve, qui constituent la relève de « Nani » Roma, seront aussi là pour les joutes à venir dans le désert. Le classement « première fois » est également instructif, les deux premières places étant occupées par les jeunes Américains de chez KTM - Redbull, Chris Blais (9ème au général, 2 fois 3ème) et le vainqueur de l’étape du Lac Rose Kellon Walch (22ème). David Casteu (13ème au général) remporte le classement marathon, tandis que Ludivine Puy (97ème), mieux classée des deux femmes encore en course au Lac Rose, est surtout à 21 ans la plus jeune motarde jamais arrivée à Dakar.

Mistubishi, la marque aux diamants domine !

En autos, Stéphane Peterhansel conserve son titre et confirme également la domination de Mitsubishi sur l’épreuve.

C’est peut-être en raison d’un sens tactique hérité de son passé de motard que Stéphane Peterhansel a adopté une stratégie similaire à celle de Despres. A la différence près que le tenant du titre autos a placé son accélération juste avant l’entrée en Mauritanie, en deux temps : vainqueur de l’étape Smara-Zouerat, il s’est emparé de la tête du classement général le lendemain en remportant la désormais légendaire étape Zouerat- Tichit. Lors de la suivante, c’est en compagnie de Luc Alphand que « Peter » a enfoncé le clou, la première voiture « non-Mitsu », celle de Kleinschmidt se trouvant déjà à plus de 40’ avant la journée de repos. La cause était entendue, ou presque.

Stephan Peterhansel.

Car si les Mitsubishi avaient déjà fait la différence, la bagarre interne à la marque aux diamants a continué jusqu’à la sortie de la Mauritanie, Luc Alphand poussant Stéphane Peterhansel à garder une cadence soutenue et se présentant comme un candidat à la victoire de plus en plus légitime pour les prochaines éditions. Il n’était toutefois pas question de mettre en péril le projet de « Mitsu », surtout que les abandons de Masuoka (moteur cassé) et Mayer (panne électronique) ont incité à la prudence durant toute la fin du rallye.

L’Afrique noire a donc été l’occasion pour les concurrents de briller comme ils avaient commencé de le faire en Europe et au Maroc. L’Américain Robby Gordon, pour sa première participation, et l’Ecossais Colin McRae s’étaient partagés les victoires d’étape sur les tracés rapides d’avant-Mauritanie. Le duel Volkswagen - Nissan, qui était resté bloqué à 2-2, a ensuite tourné à l’avantage de Nissan avec la montée en puissance de Giniel De Villiers et le festival de Vatanen sur l’étape Kayes-Tambacounda. Avec le succès de Kleinschmidt à Kiffa et celui de Saby sur le Lac Rose, le score final est de 5-4, mais l’Allemande garde l’essentiel : sa place sur le podium.

Les camions, Kamaz remporte le titre.

Enfin, la course camions a échappé au quadruple vainqueur de l’épreuve Vladimir Tchaguine, qui occupait la tête du classement général avant qu’une panne d’essence dans l’étape Zouerat - Tichit ne le prive, comme beaucoup d’autres, des plus hautes ambitions. Son rival le plus attendu, Gerard De Rooy y a subi le même sort mais a tout de même tenu a donné des gages de compétitivité pour l’avenir en remportant trois étapes consécutives en fin de rallye. Le titre n’a donc pas échappé à Kamaz puisque le coéquipier de Tchaguine, Firdaus Kabirov, poursuit la série du constructeur russe et égale le record qui était alors détenu par la marque Tatra avec six succès.

Texte : Téléfonica Dakar 2005.

UN SENTIMENT MITIGE

C’est difficile d’imaginer ce que peut ressentir un concurrent du Dakar lorsqu’il arrive au bout. Ça ressemble à la fin d’une tournée des Rolling Stones, à la dernière d’une tournée théâtrale avant les adieux. C’est énorme. Pour comprendre, il faut remonter le film à l’envers. L’aventure commence souvent un an avant : dans le garage, à travailler le physique, le financier. Après, la course amène les misères, les accidents, les pannes, les bonheurs. Et lorsqu’on arrive au bout, c’est une délivrance et aussi une petite mort car, quand on a atteint son rêve, il y a un coup de blues formidable. C’est très particulier ce sentiment que vivent les concurrents à l’arrivée à Dakar. Ça fait partie des grands moments de la vie.

Gérard Holtz.

Classements

Moto :

 1er Cyril Despres - KTM 660 rally
 2è Marc Coma - KTM 660 rally
 3è Alfie Cox - KTM 660 rally
 4è Esteve Pujol - KTM 660 rally
 5è David Fretigne - YAMAHA 450 WR 2WD

Auto :

 1er Stephane Peterhansel - Jean-Paul Cotteret -

MITSUBISHI V60

 2è Luc Alphand - Gilles Picard -

MITSUBISHI PAJERO EVO

 3è Jutta Kleinschmidt - Fabrizia Pons -

VW TOUAREG

 4è Giniel De Villier - Jean-Marie Lurquin -

NISSAN PICK-UP

 5è Bruno Saby - Michel Perrin -

VW TOUAREG

Camion :

 1er Firdaus Kabirov - Aydar Belyaev - Andrey Mokeev -

KAMAZ 4911

 2è Yoshimasa Sugawara - Katsumi Humara -

HINO RANGER FT

 3è Giacomo Vismara - Claudio Bellina - Mario Cambiaghi -

MERCEDES UNIMOG G

 4è Jan De Rooy - Dany Colebunders - Clemens Smulders -

DAF FAV 75

 5è Gerard De Rooy - Tom Colsoul - Arno Slaats -

DAF FAV 75

Le classement complet du Dakar 2005 sur :http://www.dakar.com

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