Les Boucles au soleil ! (Legend Boucles @Bastogne’22)
2022-04-03 17:55:57
LEGEND BOUCLES @BASTOGNE 2022
Samedi 5 mars et dimanche 6 mars un beau rallye très sportif.
Grand ciel bleu sur Bastogne… brise froide et ville presque morte…
Pourtant nous y sommes bien dans cette cité ardennaise qui a déjà vu tant de froidures, neiges, brouillards, coups de vent glaciaux …, lors des célèbres boucles de Bastogne certes, mais aussi en d’autres temps, quand des aventuriers s’y défendaient bec et ongles contre des envahisseurs germains.
Sans les voitures de course et leurs pétarades, même sous cette belle lumière, la ville est triste il lui manque quelque chose.
Mais où sont les fêtards, les passionnés de voitures de course anciennes, les rois du dérapage contrôlé, les nouveaux chevaliers des anciens plaisirs de la glisse ?
Et bien, le croirez-vous ? Ils sont casernés avec leurs drôles de machines dans un vaste bâtiment couvert à l’extérieur de la ville, tels des pestiférés dont la ville n’a pas voulu.
En avant pour l’aventure !
Avec André Claessen, un passionné d’anciennes Volvo, nous avons inscrit l’Amazon 122 S Automag « classic 50 », d’autres roulent en « classic 60 » sans parler des « LEGEND » avec leurs Porsche, Ford Escort, BMW de toutes sortes très performantes que nous laisserons de côté dans cette chronique.
Eux ils roulent au scratch tandis que les « classics » doivent « réguler » aux moyennes imposées en les maintenant à tout moment. Toutes les catégories suivent le même itinéraire autour de Bastogne tout cela réglé comme sur du papier à musique.
Une petite vingtaine de spéciales sur asphalte le samedi et sur terre le dimanche.
Cette année, peste porcine et covid imposant leurs lois, Eric Chapa, responsable du tracé s’était plutôt éloigné des grandes forêts. L’itinéraire sur terre restant aux lisières des massifs forestiers en les pénétrant moins qu’il y a deux ans.
Il n’empêche que les 200 kms de spéciales sont très durs et tortueux, d’autant plus difficile que pour nous, c’est du pilotage à vue.
Dans les parties forestières du dimanche le système « RAC » est utilisé et des flèches fixées aux arbres en bord de chemins indiquent la direction à suivre en prévenant aussi des nombreux pièges.
De trente seconde en trente seconde le samedi, de minute en minute le dimanche. Les fauves sont lâchés !
Nous suivons Robert Rorife… eux aussi en Amazon et précédons Alisson Henrot et Pauline Robert sur une 142 S préparée par Guillaume Glaude. Pauline écrit dans Automag (voir son reportage) et Alisson, un peu timide a un bon coup de volant. Elles finiront par remporter la coupe des dames de cette « virile » épreuve.
Les Glaude nous ont gentiment intégrés dans leur équipe alors que nous roulons sans assistance, ce véritable clan familial est parfaitement organisé, ils suivent plusieurs Volvo dont les spectaculaires et très puissantes 142 qui, à elles seules valent le déplacement pour leurs passages spectaculaires en spéciales.
Ce formidable rallye a une fois de plus mérité largement sa réputation, on ne peut que féliciter Pierre Delettre et son équipe qui y ont cru jusqu’au bout en franchissant un à un tous les nombreux obstacles de cette année entre vicieux Covid et embuches de toutes sortes.
Potins et histoires au cœur du rallye…
L’Ami René Beyers occupe le baquet de droite dans la Volvo de Sébastien Glaude, ce « jeune » récent champion de Belgique a apprécié particulièrement cette expérience « une super voiture d’une agilité surprenante, un super pilote » l’avis d’un vrai spécialiste !
Patrick Lambert gagne d’un poil la catégorie 60 avec Yannick Albert, un nouvel équiper. Joseph, son père, avait à regret cédé sa place dans la BMW 2002. Cette victoire a certainement fait grand plaisir à un des meilleurs Maître du baquet de droite des rallyes belges. Belle performance en tous cas dans cette catégorie 60 très disputée une fois de plus.
Robert Rorife a ressorti son Amazon préparée à l’époque par son papa. Un bon arbre à cames, un autobloquant, un pont court et la suédoise en devient redoutable.
Robert et Monsieur Peigneux vivront ici un « drôle de rallye » puisqu’ils seront interdits de départ dans une spéciale suite à une altercation avec le responsable des départs qui leur avait refusé les 5 minutes de tampons prévues entre les deux catégories « classics » pour éviter qu’elle se mélange dans la spéciale.
Les organisateurs trouveront au problème une solution diplomatique en leur attribuant à chaque fois un temps forfaitaire lors de chaque passage, sans qu’ils ne les parcourent. Cela ne les empêchera pas de monter sur la troisième marche du podium 50 !
Jonathan Lemaire, le président de l’écurie Ardennes, était équipier sur l’Escort de Daco, ils terminent deuxième au général en « Legend ». Il n’en revenait pas des qualités de cette voiture et de son pilote : « A certains moments il y avait tant de notes et cela allait si vite qu’on ne suivait pas. Quel pied, chapeau du plaisir ! ».
Alisson Henrot mène avec Pauline Robert sa 142 Automag sur le podium avec la coupe des dames en main.
Le dimanche avant les étapes sur terre elle stressait « La voiture embarque bien de l’arrière, je vais être prudente … mais on s’amuse bien… » Une ou deux têtes à queue plus tard, ayant mené sa voiture intacte à l’arrivée, elle rayonnait à la remise des prix. Le stress était bien oublié !
Dominique Dufrasne et Isabelle Dogné sur leur Daf, ex-Jean Marc Heinen qui doit en être très fier alors qu’il lutte dans un autre combat, n’ont connu aucun problème… Un équipage soudé d’une belle efficacité : « Nous sommes contents, jusqu’au bout nous avons craint de crever un pneu car la terre était très pierreuse mais cela s’est finalement bien passé, ouf !".
Effectivement rouler avec des pneus neige de série sur ce terrain est assez délicat mais leur résistance est en général étonnante.
Quant à nous, la Volvo Automag a eu chaud en allant flirter avec l’eau d’une rivière à La Roche. La voiture un peu bousculée et pendue dans le trou avec son pilote bloqué dans ses harnais… la vidéo jointe montre l’aventure qui s’est bien terminée mais on a eu chaud ! La voiture n’a pas une gratte et une erreur de pointage d’une commissaire de route nous coûté en plus 2.500 points.
Nous l’avons constaté trop tard pour porter plainte, ce qui aurait été rectifié sans problème… Mais terminer huitième ou cinquième ??? Peu importe, ce qui compte, c’est le plaisir !
Etc, etc… tout le monde a une histoire à raconter…
Les grands rallyes n’arrêtent pas eux-mêmes d’écrire leurs histoires, il suffit de savoir les écouter.
Raymond Collignon
