Renault, plus de 115 ans de passion sportive (Partie II)

Benoît Piette    2016-06-17 10:32:25   

Renault est aussi un précurseur en matière de suralimentation : grâce à la marque au losange, le turbo a fait son entrée dans le sport automobile.

Que ce soit en rallye avec la R5 Turbo ou en Formule 1, Renault a exploité ce nouveau filon à un point qu’il fournira des moteurs aux autres concurrents de la formule reine.


4. Rallying to victory

En parallèle, Renault poursuit en rallye. La marque remporte le titre Constructeurs du Championnat du Monde des Rallyes 1973.
En 1977, Guy Fréquelin est sacré Champion de France des Rallyes avec l’Alpine A310 Groupe 5.

La Renault 5 Alpine est tout aussi populaire grâce à Jean Ragnotti , deuxième du Rallye Monte-Carlo 1978 puis vainqueur de l’épreuve en 1981 et du Tour de Corse 1985 avec la Renault 5 Turbo.

Renault s’aventure également en rallye-raid avec le Paris-Dakar. Engagée à titre privé, la Renault 20 des frères Marreau s’impose lors de l’édition 1982 du célèbre safari africain.

Renault 20 - 1982
Frères Marreau - Paris / Dakkar

Côté Formule 1, l’investissement de Renault commence à payer.
En 1983, Renault se classe deuxième du Championnat du Monde avec Alain Prost, vainqueur de quatre Grands Prix mais qui termine la saison deux points derrière Nelson Piquet et ses trois succès.

La même année, Renault devient pour la première fois motoriste d’une seconde écurie en s’associant avec Lotus. D’autres fournitures sont ensuite conclues avec Ligier et Tyrrell.

Renault Formule 1 - RE 40 - 1983

Au Grand Prix du Portugal 1985, Ayrton Senna remporte sa première victoire en F1 avec un V6 Renault. Cette saison-là, le Brésilien s’affirme comme l’une des révélations de la discipline.
À la fin de l’année 1985, l’équipe d’usine cesse ses activités pour se concentrer sur son rôle de motoriste.

En 1986, le trio Senna-Lotus- Renault se montre le plus rapide de la grille, le Brésilien décrochant huit poles positions.

5. F1, l’appel de la victoire

Renault retrouve officiellement la Formule 1 à la fin des années 1980, cette fois à la faveur d’un partenariat avec Williams. Dès sa première campagne, la nouvelle association débouche sur deux victoires en Grands Prix, suivies de deux autres en 1990. Nigel Mansell, qui connaît les moteurs Renault depuis son passage chez Lotus, rejoint l’équipe en fin d’année.

Commence alors une extraordinaire période de succès. À la fin de l’année 1991, Williams-Renault est déjà le duo à battre. En 1992, Mansell écrase la saison et offre son premier titre mondial à Renault dès le mois d’août.

Renault - Monaco 1991
Mansell

Ancien pilote Renault, Alain Prost rejoint Williams en 1993. Lui aussi décroche la couronne avant de prendre sa retraite. D’autres sacres suivront, en 1996 avec Damon Hill, puis en 1997 avec Jacques Villeneuve. Williams-Renault est également sacrée chez les Constructeurs en 1992, 1993, 1994, 1996 et 1997.

En 1995, Renault renforce son implication en nouant un nouveau partenariat avec l’écurie Benetton. Michael Schumacher obtient le titre chez les Pilotes, tandis que Benetton s’impose chez les Constructeurs. Avec ses deux équipes clientes, Renault coiffe six couronnes mondiales d’affilée entre 1992 et 1997. Entre 1995 et 1997, la marque au losange remporte 74% des courses disputées.

Benetton-Renault B195 - 1995
Michael Schumacher, Magny-Cours

Renault quitte officiellement la discipline à la fin de la saison 1997. Williams, Benetton , et plus tard la nouvelle écurie BAR , utiliseront des moteurs d’origine Renault badgés Supertec, Mecachrome et Playlife . À Viry-Châtillon, une cellule de développement continue à plancher sur un futur programme F1.

En parallèle, Renault brille en rallye tout au long d’une décennie notamment marquée par la victoire d’une Maxi Mégane au Tour de Corse 1997.

6. Un retour en F1

Une fois de plus, l’absence officielle de Renault sur les grilles de départ est de courte durée. Début 2001, le Losange annonce le rachat de l’écurie Benetton pour revenir en tant que constructeur à part entière. Renault fournit cette saison-là des moteurs à Enstone avant que la structure ne renaisse sous le nom de Renault F1 Team l’année suivante. Le site châssis reste basé au Royaume-Uni et travaille en étroite collaboration avec le département moteurs de Viry-Châtillon.

En 2003, Fernando Alonso décroche en Malaisie la première pole position de l’équipe. Le jeune Espagnol fait encore mieux en Hongrie où il signe le premier succès du Renault F1 Team. L’année suivante, Jarno Trulli offre la victoire à Renault lors du rendez-vous le plus prestigieux de l’année : le Grand Prix de Monaco.

En 2005, Alonso est l’homme à battre : il devient champion du monde Pilotes tandis que Renault s’impose chez les Constructeurs avec huit victoires pour l’Espagnol et son équipier Giancarlo Fisichella.

Renault Formule 1 R26 - 2006

Malgré l’important tournant technologique que représente le passage du V10 au V8, Renault poursuit sur sa lancée en 2006. Avec huit succès, Renault lutte face à Ferrari dans la conquête des titres, mais la capacité d’innovation de la marque française l’emporte encore avec un nouveau doublé.

Rompu à l’exercice de fournir plusieurs équipes, Renault signe un partenariat moteur avec Red Bull Racing en 2007. Les monoplaces bleues ne tardent pas à se révéler performantes. En 2010, Vettel sort finalement vainqueur et devient le plus jeune champion du monde de l’histoire de la discipline. L’écurie Red Bull-Renault remporte le titre Constructeurs.

Tandis que Renault recentre son activité sur la fourniture de moteurs, Sebastian Vettel est intouchable au Championnat du Monde, battant tous les records pour décrocher quatre sacres consécutifs jusqu’à 2013. Aux côtés de Red Bull Racing, Renault fournit Lotus F1 Team, Caterham F1 Team et Williams F1 Team.
Tout au long de la période V8, le bloc conçu et développé par les 250 ingénieurs de Viry-Châtillon n’a cessé de dominer en remportant plus de 40% des courses disputées et un nombre record de poles positions.

7. En dehors de la F1

Renault Sport Technologies poursuit le développement de sa gamme de championnats monotypes avec la Formula Renault 2000 et la Clio Cup.
En rallye, la Clio Super 1600 s’impose rapidement avec plusieurs titres internationaux entre 2003 et 2005.

En 2005, la fusion entre l’ Eurocup Formula Renault V6 et les World Series by Nissan mène à la création des World Series by Renault.
Évènements accessibles gratuitement pour le public, les World Series by Renault ont mêlé onze ans durant compétitions de haut niveau, démonstrations de F1 et animations à destination de toute la famille. L’évènement permet notamment à de nombreuses stars de la F1 de percer dans le monde du sport automobile.

8. Le début d’une nouvelle aventure

En 2014, la Formule 1 effectue une véritable mue avec l’introduction d’une technologie moteur d’avant-garde.

Le nouveau groupe propulseur de Renault en F1 combine l’architecture de l’ancienne génération de moteurs suralimentés, de puissants moteurs électriques et d’une batterie de systèmes de récupération d’énergie sophistiqués pour réduire la consommation de 40% tout en offrant un dynamisme et des performances similaires.

Renault continue de fournir Red Bull Racing, l’écurie soeur Scuderia Toro Rosso ainsi que Lotus F1 Team, mais la bataille est rude. Après un examen complet de sa stratégie, Renault annonce fin 2015 son retour en tant que constructeur à part entière.

Dès 2016, le nom Renault sera en action sous l’étendard du Renault Sport Formula One Team.

Tout en rendant hommage aux succès passés, l’objectif affiché est de revitaliser les multiples plateformes du groupe.

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