Rondes de Rasteau 2OO7 : Comme une saveur de truffe…

Raymond Collignon    2007-12-09 16:33:26   

Rondes de Rasteau - 24 & 25 nov 2007


MOLLANS SUR OUVEZE, est un de ces petits villages de la Drome provençale aux portes des baronnies. Son charme discret se cache sous les vieilles pierres d’un beffroi ; il crèche pas loin des montagnes, les pieds dans l’Ouvèze qu’on devine plus sauvage encore en hiver. Il y a bien sûr l’odeur de la sempiternelle lavande provençale mais un autre parfum traîne dans l’air… celui de l’âcre odeur d’un trésor noir qui parasite là haut aux racines de certains chênes…

Georges CHALSECHE et Jacques GAUTHIER en pleine discussion à MOLLANS SUR OUVEZE, bientôt le départ

Après une année sabbatique, c’est ici que Jacques Gauthier et son équipe ont réuni une petite quarantaine de voiture pour ce rallye réputé sportif comptant avec coefficient 2 pour le challenge Européen de régularité. Il est bien dommage à ce niveau que les deux challenges « Français », CHALLENGE EUROPEEN et EUROPEAN CLASSIC TROPHY se concurrencent dispersant ainsi leurs forces et leur clientèle à gauche et à droite sur les routes de France et de Navarre. C’est d’autant plus regrettable que les deux organisateurs sont de qualité et offrent à chaque fois de très belle épreuves aux vrais amateurs de rallyes de régularité sportive.

La Porsche de Bilou et Greg, une vrai "groupe IV" d’usine préparée à l’époque pour l’EAST AFRICAN SAFARI

Le nombre restreint de participants est probablement expliqué en partie par cette concurrence même si la qualité y était indéniablement : Fiorito, champion l’année passée, José Lareppe, en tête cette année, François Lalonde toujours à l’attaque, Bilou en préparation du Monte et tant d’autres têtes connues dans cette spécialité. En plus, une véritable colonie belge s’est déplacée pour rejoindre George Dupont qui habite ici. Saturé de grisaille, le grand George est venu chercher à Remuzat la belle lumière de Cézanne qui lui manquait dans le nord.

Le local « Belge » de l’étape aligne avec George CHALSECHE une rutilante Sptifire , les « spécialistes » Robert et Christiane GROGNA on descendu par la route leur Taunus 15MRS coupé, Nicole et Christian LIZEN, autres passionnés de belle mécanique ont amené leur MGB bien coursifiée sous ses dehors très sages, les « Jean-marc » LEROUX et HENNEN sont là aussi avec leur BMW 2OO2 TII. Nous complétons la colonie avec la Porsche AUTOMAG en pleine forme après ses aventures du Pac.

Notre team « classic drive » réminiscence de l’ancienne équipe Gislaved du Monte Carlo

Samedi 24/11/2OO7 : En route pour RICHERENCHE !

Jean Marc Leroux et Jean Marc Hennen ouvrent fièrement le route avec la BM numéro 1.

La mise en bouche est facile, on teste le road book beaucoup plus facile qu’au PAC avec ses schémas clairs et ses distances précises. Nous filons vers Vaison la Romaine par de toutes petites routes très peu fréquentées ; cela sent le « côte du Rhône », ROEX, RASTEAU, TULETTE… on a l’impression de faire la route des vins… en courant !

Et pourtant, ce n’est pas vers la capitale des vins qu’on va… un autre trésor parasite ici la montagne !

Richerenche : Dans les ruelles latérales, il y a son énorme marché "noir" où des centaines de kilos des merveilles se négocient très discrètement sous la cape à « l’arrière des berlines ».

RICHERENCHE est la capitale reconnue de la truffe noire et, cela tombe bien, nous sommes en pleine période de récolte. En plus, samedi c’est le jour du marché de la truffe. Dans la rue principale, battue par les vents, il y a d’abord la partie visible de l’iceberg pour les touristes où l’on vend les truffes à la pièce en les pesant au micro gramme près sur une balance électronique et, dans les ruelles latérales, il y a son énorme marché « noir » où des centaines de kilos des merveilles se négocient très discrètement sous la cape à « l’arrière des berlines ».

L’étape du matin a été très courte, à peine une cinquantaine de kilomètres avec une seule étape de classement à Rasteau. Nous nous en sortons bien et, comme par hasard, Fiorito mène la danse devant Lareppe et notre Porsche. Nous repartons donc dans cet ordre pour l’étape de l’après-midi.

RICHERENCHE- ROSANS, les choses sérieuses commencent !

Après une trop longue pause à notre goût, nous quittons Richerenche abandonné de ses riches négociants, le vent est glacial, nous sommes tout contents de pouvoir nous calfeutrer dans nos voitures.

La route nous mène vers les hautes Alpes. Le rythme, très calme le matin, s’accélère un peu, les « spéciales » se suivent de près et la navigation n’est pas si facile que cela. Pas mal d’équipages se font d’ailleurs piéger par une note « délicate ». Le problème en montagne c’est que les notes se suivent quelques fois de plusieurs kilomètres qu’il faut évidemment parcourir avant de se rendre compte de son erreur. Nos amis « Jean- marc » en font les frais, le temps de comprendre le problème et ils se trouvent dans l’obligation de mettre « plein gaz » pour revenir sur le bon itinéraire plusieurs kilomètres plus bas. Hélas, la BM n’apprécie pas le traitement et dans un virage appuyé, elle perd sans prévenir une roue arrière avec son tambour de frein resté attaché. Nos amis s’en tirent avec une belle frayeur mais c’est évidemment l’abandon, la 2OO2 retrouvera la Belgique sur remorque ! Cela nous rappelle qu’avec notre BM nous avons aussi perdu une roue arrière au « Costa Brava »… par chance nous avions pu repartir en claudiquant car dans notre cas, le tambour était resté en place !

Au départ d’une spéciale, le tiercé dans le désordre

Comme il y a deux ans, Jacques GAUTHIER transforme sa promenade de santé du matin en un vrai rallye comme on les aime. Maintes fois nous arrivons tout juste aux départs des étapes de classement. Les routes sont sinueuses et étroites, quelques fois, il faut aller vite pour passer dans les temps impartis, c’est tout ce que nous aimons !

Ce qui a d’étonnant une fois de plus en ces régions pourtant touristiques, c’est que nous roulons dans un véritable désert malgré qu’on soit samedi : pas un seul touriste, pratiquement aucun riverains ne nous croisent ; juste quelques chasseurs en tenues orange nous regardent passer méchamment, prêts à nous tirer dessus comme si nous étions des sangliers avec des numéros sur les flancs !

A la nuit bien tombée, nous alignons les dernières spéciales de montagne autour du « col de Pomerol »et de Rosans. Il y a deux ans, c’est ici que, dans la neige, le rallye avait écrit les premiers mots de sa jeune légende. Cette année pourtant, rien de tout cela, la nuit est claire, les pierres frissonnent sous la lune, la route glisse un peu, mais juste ce qu’il faut pour le plaisir…

Pluie et soleil font l’arc-en-ciel

Malheureusement, un « copier-coller » mal fait dans le road-book perturbe certains équipages et l’étape routière finale doit être annulée alors que nous ne sommes que quelques voitures à être passé dans les temps.

La décision d’annuler, même si elle ne nous convient pas, était finalement la plus juste : piéger les gens sur des erreurs dans le road-book, ce n’est pas le genre de la maison.

Bien plus tard, le classement « ajusté » est publié. Nous apprenons que nous avons quand même pris la tête de cet étonnant rallye mais rien n’est fait car le lendemain dimanche il reste une pleine matinée d’épreuves et…nous ouvrons la route, ce qui n’est pas toujours un cadeau !

Dimanche 25/11/2OO7 : Rosans- Vaison,le verglas fait son apparition !

Nous repartons de ROSANS en première position.

Il fait froid, le brouillard couvre les montagnes, serpente dans les vallées, givre les routes...

Départ de ROSANS : « C’est un temps pour les Belges ! »

Carlo Fiorito a vu juste, on se croirait à Haute- Bodeux en novembre pourtant c’est à Rasteau que nous sommes, pas aux boucles de Spa dans l’hiver ardennais !

Il nous reste 12O kms à faire, cette promenade de santé n’est pas si facile que cela car un invité surprise se joint à la fête…le verglas, passant du givre blanc au verglas noir selon l’altitude et l’exposition. Le pilotage demande beaucoup d’attention sur ces routes alpestres encore plus étroites qu’hier...

De petites glisses en petites glisses, nous ouvrons la route, d’abords un peu stressés puis enthousiastes comme des gamins. Il y a cinq zones de régularité très montagneuses sur la matinée : col du Perty,, l’Ousteau de la fond, enfin le col de Popriac avec sa célèbre course de côte organisée en été par le même Jacques Gauthier.

Au mois d’Août quand cela se passe, il paraît qu’il y a des cigales, des filles en mini jupes, du pastis et tutti quanti… ah cela doit changer de ce froid glacial qui garde aujourd’hui les belles au coin du feu !

Nous avons la sensation que tout va bien mais, en réalité nous sommes en train de nous faire remonter par les diaboliques LAREPPE- HAYEZ.

Tous phares allumés, la Porsche AUTOMAG ouvre la route...

Nous avons oublié le patinage que notre Porsche ne peut éviter sur ce verglas malgré toute nos précautions ; nous croyons lire de bonnes indications sur le Halda mais en réalité, elles sont complètement fausses, déboussolées par ces foutues roues qui patinent !

José Lareppe, un des « anciens Belges » les plus rapides en Opel à la glorieuse époque, a ses sondes montées sur les roues avant, une différente par roue svp, … c’est grâce à ce truc de vieux briscard qu’il finit par gagner le rallye en nous remontant sur le fil !

José Lareppe, un des "anciens belges" les plus rapides en Opel - En route vers la victoire

Lareppe gagne et conforte sa première place au challenge européen !

José Lareppe et son jeune équipier Chistoffe HAYEZ gagnent donc méritoirement ce beau rallye qui pourrait quelques fois être un peu plus dur mais qui parcourt un véritable paradis idéalement adapté à ce genre d’épreuve.

Nous maintenons quant à nous Carlo Fiorito et son épouse à quelques encablures en terminant second. Notre team « classic drive » réminiscence de l’ancienne équipe Gislaved du Monte Carlo avec la Porsche de Bilou et l’auto Bianchi de Jean Marie GILLIOCK et Yves MEUNIER emporte la coupe de la meilleure équipe, tout est donc finalement pour le mieux dans le meilleur des mondes…

Quant à nos Belges ils font mieux que se défendre : DUPONT-CHALSECHE septièmes, les GROGNA neuvièmes, les LIZEN douzièmes, beau tir groupé donc !

Robert Grogna prie tous les dieux du vin sur le toit de la 15M RS

Au classement général, du challenge Européen des équipiers, Adrien fait un bond en avant se retrouvant désormais en seconde place provisoire. C’est donc en Espagne à l’HIVERN RALLYE le 14/12/2OO7 que se jouera définitivement ce classement, décidément très disputé jusqu’au bout.

José Lareppe, lui est pratiquement sûr de gagner le challenge des pilotes… ce serait quand même bien que deux Belges finissent par s’emparer des deux trophées à la fois, meilleur pilote, meilleur équipier… pourquoi pas ?

Cela reste en tous cas possible, il « suffit » pour nous de faire un bon résultat en Espagne...

La vie qu’on croque toujours à belles dents prend désormais des saveurs catalanes !

Raymond Collignon.

Classement :

 1. LAREPPE José – HAYEZ Christophe : OPEL ASCONA
 2. COLLIGNON Raymond – FELOT Adrien : PORSCHE 911
 3. FIORITO Carlo – FIERMONTE Fabia : BWM 2002 TII

Suite du classement :
 toprallye.com

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