Rondes en pays Brignolais. Belle balade à Brignole !

Raymond Collignon    2006-12-10 19:00:00   

Rondes en pays Brignolais - 18 & 19 novembre 2006.


Alors que la polémique gronde encore à propos du « PAC », se retrouver à Brignole pour un « vrai rallye de régularité » à un aspect presque surréaliste.

Bien entendu, le pays est très beau aussi, mais ici tout est plus doux qu’en Ardèche, même sous les trombes d’eau que nous finissons par avoir l’habitude de voir tomber sur ce beau midi.

c’est triste Brignole sous la pluie

Une fois de plus, Pascal Aime, Cornéo, Ferrari et les autres nous font le coup du : -« Oh vous n’avez vraiment pas de chance, chez nous, il ne pleut jamais ! ».

Pourtant, c’est bien la même pluie à Brignole qui nous accueille que celle à laquelle nous avions fait nos adieux à Nyons il y a quelques semaines.

Peu importe au fond, cette foutue douche rend les routes glissantes ce qui ne gène pas la BM, nous ne sommes pas là pour le tourisme mais bien pour défendre notre deuxième place à « l’ European challenge trophy » dont ce rallye constitue la dernière épreuve.

Pascal Aime, Fred Cornéo, Nancy, Jean Ferry le Monégasque se sont chargés de son organisation ; ils connaissent la région comme leur poche mais doivent être très prudents car leur rallye se déroule sous haute surveillance préfectorale « pas de vitesses, pas d’alcool, pas de folies ! » ...nous voilà prévenus !

Jean Ferry prend des notes, Fred Cornéo parle, Pascal Aimé surveille... Rallye sous haute surveillance.

Pascal Aimé martèle « C’est une balade touristique sportive, on n’est pas au Pac ici ! » Nous sentons que les calculettes, ATB, trips divers seront les rois dans cette épreuve , la suite de l’histoire nous donnera d’ailleurs entièrement raison... pour éviter les problèmes avec les autorités locales, le rallye sera tracé d’une manière très équilibrée, le plus possible à la campagne en évitant les villages pour ne pas provoquer les riverains et éviter les polémiques.

Les étapes spéciales seront donc relativement courtes en évitant systématiquement toutes zones habitées.

Une bonne soixantaine de voitures sont au départ. Françaises en majorité, nous retrouvons là toutes les belles du coin de la terrible Lancia Stratos des SIDRAC qui feront un formidable classement à la petite Autobianchi de Stéphanie Aimé en passant par les mordantes Alfa, Porsche, BM, Alpine et autres sportives.

une Renault Spider au départ d’un rallye, ce n’est pas courant. Elle a quand meme mis son toit...

Bien sûr, Fiorito est venu avec sa BM 2OO2 TII pour défendre son titre, nous remarquons aussi BILOU alignant ici une 914/6 et les « rois de la régul » Anglais le couple Linwood au volant de leur Alfa Giulia...

Rien que du beau monde donc, la lutte « à la seconde » sera difficile, il n’y aura pas beaucoup de droit à l’erreur pour les équipiers.

Samedi 18/11/2OO6 cela commmence bien !

Incroyable mais vrai, après les tempête de Vendredi, le ciel s’est dégagé. Le contrôle technique se fait en vitesse en profitant des premier rayons de soleil.

Lâchées de minute en minute les voitures filent vite vers Gonfaron. Nous nous trouvons rapidement au c ?ur du massif des Maures encore tout rempli des cicatrices des nombreux incendies qui l’ont défiguré ces derniers temps.

Heureusement, la nature est forte et les chênes liège, noircis, meurtris, reprennent vigueur, pour rien en réalité, puisqu’on ne les dépiaute plus guère pour boucher les fioles de vin modernes maintenant à l’abris de bouchons souvent synthétiques.

Nous sommes en pleines forêts, dans la grande solitude de ces petites montagnes. De temps en temps, apparaissent aux détours des chemins des panneaux faisant rêver « Saint Tropez » « Sainte Maxime ». Malgré les apparences sauvages nous sommes en réalité à un jet de pierre de la méditerranée et de ses cités à frasques multiples.

Ici, pas question de vie superficielle , de boites de nuit, de fausses blondes aux yeux noirs... rien que des pistes cavalière à perte de vue et les silences déchirés de temps en temps par le ronronnement d’un V6 ou d’un quatre cylindres gavé par ses Webers.

La BM en action, cela tourne aussi à Brignole.

Les premières spéciales sont assez difficiles, il faut même mettre les gaz pour passer dans les temps d’autant plus que la route à l’ombre des arbres est fort glissante. Les organisateurs en 4X4 nous ont prévenus « attention cela glisse, même nous on patine ! » Effectivement la BM reste quelques fois sur place à la sortie des épingles et pourtant ce n’est pas du verglas qu’elle a sous ses pneus quatre saisons !

Malheureusement, nous ne restons pas longtemps dans le massif des maures et, après les deux ou trois premières spéciale, le train devient plus facile, plus « régul ».

Le Road Book est parfait, bien dessiné quelques fois en mètré, quelques fois en non mètré pour nous compliquer un peu la vie. Après une belle matinée de balade sportive nous arrivons au THORONET au c ?ur de la « Provence verte ».

Il y là une abbaye construite en style Roman provençal, malheureusement, nous n’avons guère le temps de la voir cachées sous ses frondaisons, on n’est quand même pas vraiment là pour le tourisme.

Par contre à table, nous remarquons tout de suite que notre ami Pascal Aimé ne rigole pas avec le règlement. Régime sec de rigueur, à part l’eau évidemment, mais l’eau est ce vraiment bon pour la santé ? Un certain Pasteur s’en méfiait en tous cas à juste titre...

C’est quand même le comble, en plein c ?ur des côtes de Provence, nous n’avons même pas droit à « voir » une petite bouteille ! D’aucun diront « mais vous n’êtes pas là pour cela ! » et nous leur répondrons « vous avez raison mais nous avons pris de très mauvaises habitudes sous d’autres cieux, pas très lointains d’ici pourtant...en restant très raisonnables, il n’y a évidemment que nos voitures qui consomment sans modération ! »

Le pire à ce niveau reste de toutes façons à venir puisque le soir nous serons nourris frugalement par les bonne s ?urs de l’hôtellerie de la Sainte Beaume qui nous ont certainement confondus avec des pèlerins abstinents des grands plaisirs !

Ceci étant dit, le rallye est parfait bien équilibré, pas vicieux pour un sous, ce sont donc les « ATB » et autres décompteurs qui sont à la fête !

A ce sujet, Nous remarquons que Fiorito le champion de cet exercice fait quasi tout la travail dans l’habitacle. C’est lui qui contrôle quasi tout, sa charmante fille équipière ne lui débitant plus guère que les distances parcourues.

De là à ce qu’un jour l’équipier n’aie plus qu’à se taire en donnant uniquement les notes...

Nous voilà en tous cas très loin des bonnes vieilles tables de moyennes et des équipiers la tête remplie de chiffres, prêts à tous moments à se tromper en sautant une ligne.

Jean-Claude Sola et Chantal, deux vedettes. Chantal a été équipière de Jean -Claude ANDRUET, et Jean-Claude s’est notamment payé une belle frayeur en faisant des tonneaux dans le virage de Malmédy en R8 GORDINI aux 24h de Francorchamps en 1968, il en est sorti bien vivant !

Pascal Aimé qui n’arrête pas d’inventer des système pour rendre la vie des équipiers plus facile met maintenant au point un système sonore où il suffira, en roulant, de faire coïncider le son « distance » avec le son « temps »...

Dans certains rallyes il serait peut-être intéressant d’imposer le retour aux systèmes de navigation « naturels » en tous cas pour les catégories « experts ». Le problème évidemment restera toujours le contrôle et d’ici à ce qu’au contraire on voit apparaître discrètement de petites GPS dans les voitures, il y a un pas qui risque d’être très vite franchi !

Il est vrai aussi qu’en Belgique, la tradition des rallyes secrets a toujours privilégié les difficultés de navigations de là les fossés qui se creusent de plus en plus entre des rallyes comme les boucles de Charleroi très durs en navigation , le PAC, très difficile en tout et ces grands rallyes de régularité qui se jouent à la seconde sur des routes relativement faciles.

C’est probablement le « mix » de tous ces extrêmes qui enfantera les plus belles épreuves de demain.

La nuit est claire au départ de la Sainte Beaume.

Après le frugal repas dont j’ai déjà parlé, la nuit bien tombée, les rescapés nombreux entame l’étape de nuit.
Il fait très froid sur la sainte Beaume, on parle même de givre sur la route. Un léger brouillard entoure l’hôtellerie dont nous sommes virés pour laisser la place aux petits-déjeuners des pèlerins du lendemain déjà couchés comme les poules !

Un nouveau classement nous est fourni par Jean Ferry très actif dans son rôle d’ouvreur- calculateur.

Nous sommes troisième à une vingtaine de seconde de Fiorito mais seulement avec trois secondes d’avance sur le quatrième. Tout cela nous confirme que, si le rallye reste du même niveau, il va falloir continuer à se battre à la seconde.

Route de terre dans les Maures. La brume se lève.

Par ordre des numéros, les voitures partent dans la nuit. C’est impressionnant d’entendre au départ les hurlement des moteurs déchirant ce grand silence glacial. Cela démarre en général très fort puis les ronrons se stabilisent quand la moyenne est atteinte.

Le brouillard n’est finalement pas de la partie, juste un peu de givre par endroit, mais vraiment pour dire. Cette très belle étape nocturne fait plus de cent kilomètres, il faut être attentifs aux quelques changements de directions et aux courtes parties du livre de route en non mètré, les moyennes sont par contre assez faciles à respecter.

La nuit n’apportera d’ailleurs aucun changement au classement car après avoir frôlé ou traversé Saint Maximin, Mazaugues et finalement Brignole, tant de noms qui fleurent bon la Provence, nous regagnons nos pénates. Nous restons classés troisième en maintenant nos trois secondes d’avance sur les Monégasques CRETOT et leur Kadett GTE.

Dimanche 19/11/2OO6 un beau Dimanche au soleil :

La mauvais temps est vraiment fini, il fait bleu de bleu sur la Provence verte.

Nous partons de bonne heure, il reste un petit cent cinquante kilomètres à faire autour des vignes de Carcès.

Nous sommes six secondes derrière la Stratos des SIDRAC et trois secondes devant la Kadett des CRETOT. Franchement nous n’avons pas l’habitude de classements aussi serrés. Finalement c’est plus stressant car on ne peut se permettre aucune fantaisie, nous sommes en secret et les prises de temps se font au vol très discrètement, en général une seule fois par étape.

Nous nous payons quelques frayeurs, heureusement sans importances pour le classement.

C’est mieux que notre ami LALOGE avec sa Porsche qui est aller voir de très près les vignes en empruntant un chemin de terre plus digne d’un cabri local que d’une Allemande paumée en ces lieux sauvages !

Les quatre dernières spéciales n’apportent donc guère de modifications au classement général.

Fiorito gagne le rallye et l’European challenge trophy, nous sommes second !

Ce parfait rallye de régularité très bien organisé se termine quand même dans une cave à vin...

C’est le CHÂTEAU DE BERNE ,Côte de Provence réputé, qui nous accueille pour un dernier repas enfin plus arrosé du Dieu Bacchus que ceux qu’on avait servi jusque là à notre bande d’ascètes assoiffés-sportifs- involontaires !

Tout le monde a le sourire Fiorito et sa BM ont « encore » gagné et nous avons maintenu notre écart avec la STRATOS et la KADETT, qui terminent respectivement 6 secondes devant et ...trois secondes derrière !

En remportant ce rallye, Carlo Fiorito remporte définitivement l’European classic trophy dont nous sommes vice champions ce qui n’est pas trop mal.

Remise des prix FIORITO est content. Nous avons le sourire.

Nous continuerons nos aventures le 16 et 17 décembre en Espagne où nous retrouverons José Lareppe et Fiorito pour la dernière épreuve de « l’autre championnat » le challenge Européen de régularité.

Ce Rallye d’Hivern très nocturne organisé par ALEX ROMANI en Espagne s’annonce aussi sportif que le Costa Brava (costa terra !) le règlement spécifie en effet : « il est recommandé de monter des pneus contact et de disposer d’un jeu de chaînes dans la voiture ! »

Tout cela a l’ air un peu gag mais quand on sait le temps qu’il peut faire en Hiver au sud des Pyrénées et qu’on connaît les subtilités divines dont est capable Alex dans ses road book, nous pouvons nous attendre à tout, même au pire !

A bientôt donc pour le nouveau récit de cette autre aventure...

Raymond Collignon.

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