Rallye Costa Brava : Le beau Catalan !

Raymond Collignon    2007-03-24 23:54:00   

Costa Brava 2007


Lloret de Mar n’a pas changé depuis l’année dernière. Les même petit vieux se baladent sur la digue croisant les jeunes paumés qui rentrent à moitié beurrés des dernières boites encore ouvertes.

Dans cette ville impeccablement propre, tout ce petit monde se croise mais ne se mélange pas, le soleil réchauffe les uns indifférents sur les bancs dos à la mer, des relents de nuit blanche emporte les autres vers leurs tanières.

Le rallye de la COSRA BRAVA a de plus en plus de succès, plus de cent cinquante voitures et quelques motos se retrouvent ici à l’ombre des palmiers pour prendre son départ !

Une majorité d’Espagnols, de Portugais, de Français, venus en voisins, mais aussi des Italiens et quelques Belges courageux d’avoir fait cet énorme déplacement qui vaut cependant la peine.

La BM sous les palmiers et le soleil avant l’incendie

En outre de la BM Automag, nous retrouvons Lareppe équipier occasionnel dans sa propre voiture de Nicolas Grillard qui n’en demandait pas tant que d’être pilote de dernière minute , Daniel Reuter - Robert Rorive, Eric van Peer- Joseph Lambert, Raymond Horgnie- Guy Burgnat... excusez du peu, rien que du beau monde dans cette petite colonie de Belges en ribote dans cette belle Catalogne.

Vendredi 23/O2/2OO7 départ pour la première nuit, la BM brûle !

Après de longs contrôles techniques, le rallye s’élance à l’heure Espagnole...

Alex Romani, le maître d’ ?uvre, donne les premiers départs à 16H.

Alex ROMANI, patron du rallye, Francis RAMADIER, patron de GT2i, avant le départ ... Tout va bien !

C’est parti pour une longue nuit ; l’arrivée est prévue à plus de deux heures du matin.

Nous aimons cet horaire Catalan, il permet de rouler un maximum de nuit dans des conditions de sécurité maximales surtout quand il n’y a ni neige ni brouillard ce qui fut le cas cette fois.

Cela démarre dur !

Il y a une circulation incroyable le long de la côte, sans parler des travaux, divers feux rouge etc...ils empêchent pratiquement de respecter la moyenne à moins de slalomer sur les trottoirs ce qui ne fait pas bon genre !

Il y a cinq cent cinquante kilomètres de prévus dont douze spéciales ; pas mal pour une première étape !

La STRATOS n’ira pas loin ...

Quand à nous, nous n’aurons malheureusement l’occasion que de parcourir cinquante petits kilomètres...

Depuis quelque temps, nous sentions une drôle d’odeur dans la voiture, pas électrique mais plutôt roussie.

Au début, nous avons cru à un frein bloqué, en réalité c’était beaucoup plus grave.

Au départ de la deuxième spéciale, la voiture s’est arrêtée dans un grand nuage de fumée.

Nous n’avons jamais vu des spectateurs filer à une aussi grande vitesse quand ils ont vu les flammes s’échapper du capot que je venais d’ouvrir.

Heureusement, sans l’aide de ces braves, nous sommes quand même arrivés à éteindre la belle avant qu’elle ne brûle complètement...

Cela nous a permis de tester les extincteurs à « liquides » bien plus efficace que ceux à « poudre » généralement employés. Franchement, c’est étonnant, alors que les flammes atteignaient déjà près d’un mètre, sous l’effet du liquide miracle, elles se sont pratiquement éteintes d’un coup.

Pour nous, c’était déjà fini... le plancher et une grosse partie du circuit électrique était brûlé ; en plus, notre distributeur électronique avait eu trop chaud, le moteur ne tournait plus.

Adrien avait les semelles brûlées, une forte odeur de roussi traînait partout, nous avions eu beaucoup de chance.

La cause de cet incendie était probablement l’échappement qui, passant trop près de la coque, a fini par embraser l’insonorisation de plancher et ensuite le faisceau électrique sous le tablier avant.

Nous étions à Llafranc, nous nous en souviendrons !

SALVADOR DALI pose dans son cadre à LLAFRANC, la BMW vient de brûler. Il s’en fout.

C’est beau LLAFRANC, avec sa mer, son port, son restaurant où venait Salvador Dali mais c’est aussi triste surtout quand une BM en fumée y abandonne lamentablement tous ses espoirs de réussite sportive.

La nuit se passe bien pour les autres.

Le rallye s’enfonçant plus à l’intérieur du pays, quitte aussi les embouteillages de la côte.

Tout se passe donc mieux pour la suite ;les routes sont étroites et glissantes mais les conditions climatiques sont tellement bonnes qu’on se croirait une nuit de Printemps.

Vers deux heures du matin, les voitures arrivent au compte goutte dans Lloret.

Daniel Reuter et Robert Rorive se classent septième de cette première nuit ; ils sont très heureux car ils croyaient avoir fait plus de gaffes de navigation.

Robert RORIVE et Daniel REUTER prêts pour le super résultat (3ème au général ! ).

Van Peer a lui aussi abandonné, il a été mis hors course par la guardia civile qui a estimé lors d’un contrôle routier que son permis de conduire... Thaïlandais n’était pas valable en Espagne !

Ah Phuket n’est pas Llorett hein, Eric !

Samedi 24 nouveau départ pour une nouvelle nuit !

J’ai pu trouvé une place dans une voiture balais du rallye. Je me transforme en équipier dans une Mitsubishi Montero dont le rôle est de suivre les dernières voitures et de ramasser les feuilles de prises des temps.

Joe, le pilote est un ami d’Alex Romani ; aussi sympa et efficace que son copain, il fait voler la vieille Mitsu dans tous les sens pour remplir sa délicate mission.

Je me rend compte que ce n’est pas facile de lire les notes en étant secoué de la sorte ...je pense avec respect à ces merveilleux équipiers qui résistent sans sourciller à ces mauvais traitements.

Notre brave MONTERO en avait vu d’autres dans sa vie africaine

Arrivé à la première zone d’assistance, j’apprend qu’un troisième Belge vient d’abandonner, c’est l’hécatombe ! Raymond Horgnie a accidenté sa Manta dont l’aile arrière gauche est complètement détruite, il ne reste donc plus que deux équipages Belges en course.

Nous continuons à suivre l’itinéraire, certaines spéciales sont très étroites comme celle se Saint Privat où nous arrivons même à trouver du vrai verglas il est vrai qu’à plusieurs reprises nous dépassons les mille mètres d’altitude.

J’admire vraiment Joe ; non seulement nous ramassons les panneaux de départ et d’arrivée de spéciales mais en plus nous trouvons encore moyen de faxer les résultats des étapes au départ des endroits les plus perdus dans la montagne.

Les épicières dans leurs boutiques fermées pour le commun des mortels nous attendent entre les saucissons et les fax, elles sont charmantes, elles rigolent en nous voyant nous énerver en introduisant les feuilles écornées dans la machine, elles nous prennent évidemment pour des fous !

Joe envoie les résultats par fax dans la nuit. Derrière lui, l’épicière rigole ...

En réalité, il y a plusieurs prises par spéciale, ce sont leurs résultats que nous transmettons au QG de Lloret.

Ce qui a de plus incroyable, c’est que le système fonctionne sans pratiquement d’erreurs !

En tous cas : adieu à l’électronique et retour au bon oeil humain dont la fiabilité est bien connue ; cela n’est pas plus mal, mais il faut faire confiance...surtout quand les classements se jouent à la seconde !

Vers trois heures du matin, nous regagnons la côte dans sa torpeur.

Daniel Reuter nous attend, il est content, tout a bien marché pour eux ; la Porsche tire le feu et Robert restant un des meilleurs équipiers du circuit l’a parfaitement mené.

Nous sommes tous affamés ; incroyable mais vrai, un « Burger King » avalé à la va vite dans la clinquante lumière d’un de ces horribles établissements nous semble à peu près mangeable...il faut que nous ayons eu vraiment faim pour être tombés si bas !

La MANTA de Raymond HORGNIES est bien endommagée

Dimanche 25, les étapes de terre écourtées, le rallye se termine Fiorito gagne à nouveau !

L’année passée, il y avait encore de très longues étapes sur terre.

Elles étaient évidemment très cassantes mais tellement amusantes.

Cette année Alex Romani en a fortement diminué le nombre.

Le circuit de 4 rodes avec Saint Feliu et le slalom de Water Wolrld, font au total à peine 8 kilomètres de terre, cela change des autres année où il y a eu en a eu pratiquement dix fois plus ... sans parler de la neige.

Le vainqueur FIORITO limite les dégâts sur la terre

Alex doit quand même faire attention à ne pas trop édulcoré son rallye ;il devrait selon moi, garder sa spécificité très sportive pour se différencier des autres.

Ceci étant dit, l’épreuve a été parfaite ; dommage certes que la neige ait manqué mais il est vrai aussi que les autres années avaient été tellement terribles qu’il fallait bien, cette fois, qu’un peu de douceur s’installe sur la Catalogne.

Le podium final...

C’est à nouveau Carlo Fiorito qui gagne ! Ce n’est certes plus un hasard même s’il nous a avoué avoir eu beaucoup de chance après être sorti de la route et avoir commis quelques erreurs de navigation...au bon moment.

Nos amis Daniel Reuter- Robert Rorive, déchaînés le dernier jour, terminent une formidable troisième place juste derrière les Espagnols TALLADA-BAGO.

REUTER - RORIVE ravis !

Bien remontés, LAREPPE- GRILLARD se classent à une très honorable quinzième place, nos amis Français sont hélas relégués assez loin dans ce classement final, Raymond CHINEA- SIGAUD terminant à la soixante troisième place.

Et voilà, la fête est finie.

Il faudra attendre le rallye d’Hivern pour retrouver cette farouche Catalogne, entre mer et montagne, ne dévoilant ses jardins secrets qu’à ceux qui veulent faire l’effort de les découvrir.

Raymond Collignon.

 les résultats sur le site de l’organisation Rally Classics

 

le Rallye d’Hivern 2007, rendez vous en décembre !

 A lire aussi : Costa Brava, Costa Terra !
 Rallye d’hivern 2006, Sans hiver en Catalogne !

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