« L’ambiance sur les rallyes belges est une des meilleures au monde »
3 février 2007
Legend Boucles de Spa 2007 (10 & 11 février)
Quatres questions à Jean Ragnotti.
Jean Ragnotti pilotera la Renault Alpine Berlinette A110 N°4, vous pourrez certainement la repérer facilement car il n’a pas perdu son style de pilotage.
– Jean, à 61 ans, après avoir remporté de nombreux titres nationaux et trois joutes mondiales, qu’est ce qui vous fait encore courir aujourd’hui ?
« La passion ! Officiellement, j’ai pris ma retraite sportive voici déjà quelques années. Mais je continue volontiers à participer à quelques épreuves juste pour le plaisir, pour m’amuser, en soignant le spectacle sans plus jamais me soucier du classement. D’ailleurs je roule souvent avec la zéro ou en démonstration. Il n’y a plus que deux courses que je fais un peu plus sérieusement : le Tour de France Automobile et Le Mans Classic où j’ai l’occasion de repiloter l’Alpine-Renault A442 Turbo qui a gagné et avec laquelle j’avais moi terminé 5ème en compagnie notamment de Guy Fréquelin. C’était un métier, aujourd’hui c’est redevenu un hobby. »
– Pourquoi avoir accepté de participer aux Legend Boucles de Spa ?
« Il existe plusieurs bonnes raisons. La première est que je garde un excellent souvenir de ma participation ici voici quinze ans aux commandes d’une Renault Clio Gr.A avec laquelle j’avais terminé 6ème, à une seconde de Timmers. Je me rappelle de très belles spéciales, notamment celle sur terre, et d’un engouement populaire comme on en rencontre rarement ailleurs. J’avais déjà pu m’en rendre compte lors de ma victoire à Ypres en 1985 avec la Maxi 5 Turbo. L’ambiance sur les rallyes belges est une des meilleures au monde. C’est convivial, cela correspond bien à mon état d’esprit. Ensuite, j’aime bien le concept des épreuves de régularité comme au Monte-Carlo, même si ici c’est un peu différent, je crois. Enfin, la proposition est venue de Lionel Hansen de Renault Sport. Face à leur motivation, je ne pouvais pas refuser. »
– Avez-vous souvent roulé en course avec ce type de Berlinette ?
« Non. Je ne faisais pas partie de l’équipe officielle Alpine au sein de laquelle on retrouvait Jean-Claude Andruet, Jean-Luc Thérier, Bernard Darniche et Jean-Pierre Nicolas. Néanmoins, à l’époque où je roulais plutôt en circuit, j’ai eu l’occasion de disputer deux Monte-Carlo (1975 et 1976) sur une Alpine A110 privée. Lors de ma 2ème participation, j’occupais la 3ème place du général derrière les Lancia Stratos de Munari et Darniche avant de connaître des soucis d’arrivée d’essence lors de la dernière nuit du Turini. »
– Quelle vision portez vous sur l’évolution des rallyes modernes ?
« Je suis assez critique à l’égard du WRC. J’ai l’impression qu’ils ont voulu progresser trop rapidement. Pour moi, le rallye a perdu de son identité en se rapprochant trop du circuit. Il n’y a plus assez de spéciales, c’est devenu des sprints. En gagnant en professionnalisme, le rallye a perdu en convivialité. Les pilotes ne se parlent quasi plus, ne s’arrêtent plus en reconnaissances pour manger ensemble. C’est devenu trop strict, trop fermé à l’image des parcs d’assistance. Je crois que les gens de mon âge, ceux qui ont connu l’âge d’or des rallyes dans les années 70 et 80 sont nostalgiques de cette époque. C’est d’ailleurs ce qui fait le succès des joutes historiques où l’on retrouve l’ambiance et l’esprit d’antan. »
– La magie des Boucles de Spa et sa célèbre Clémentine opère toujours !