Costa Brava Rallye 2OO8, le beau catalan !

Raymond Collignon    2008-03-23 19:05:36   


Llloret de mar ressemble cette fois à son image d’Epinal : soleil, palmiers, ciel bleu, mer turquoise calme comme une belle avant l’orage, promenades du littoral où déambulent les plus heureux des retraités espagnols…

Nous sommes bien pourtant le 29 février 2OO7 et l’Europe du nord frisonne ! Comme à son habitude, mais le succès cela se mérite, Alex Romani a réuni dans ce parfait décors pas loin de CENT CINQUANTE voitures de rallye toute les unes plus belles que les autres. A ces bêtes de course, il faut ajouter une vingtaine de motos et scooter qui devront parcourir le même itinéraires aux moyennes identiques imposées : du délire et du courage !

Soleil, palmiers, ciel bleu, mer turquoise, calme comme une belle avant l’orage...

Pour ce cinquième rallye, Alex a cherché le bon compromis entre les premières versions un peu trop dures avec leurs nombreuses étapes de terre très cassantes et celle de l’année passée où pratiquement tout ce qui était « sauvage » avait été gommé de l’itinéraire.

Première étape l’heure espagnole pour un long marathon !

Après un contrôle technique rondement mené dans la grande salle des sports de Lloret où chaque équipage défile devant le public en poussant sa voiture à la main, moteur coupé, dans la plus pure tradition des grands rallyes dont le RAC qui avait cette coutume, le rallye démarre Vendredi 29 février à 16 heures.

Il y a un monde fou le long de la mer lorsque nous sommes lâchés dans une large avenue fermée à la circulation. Notre Porsche et les autres s’en donnent à cœur joie car même les policiers, pourtant peu tolérants en général en ce pays, nous font signe d’accélérer pour faire le spectacle !

Sandro Munari en discussion avant le départ

Cela démarre fort, même si bientôt le rythme normal du rallye prend le dessus. Cette fois l’itinéraire nous éloigne directement de la mer pour tenter d’aller chercher la neige dans les hautes montagnes pyrénéennes.

Malheureusement, nous ne referons pas le même coup qu’à l’ « Hivern » car les conditions climatiques sont trop douces, nous rencontrerons juste un peu de verglas et un épais brouillard à quelques sommets, rien du tout à côté des conditions de décembre dans les mêmes montagnes !

Ici malgré un découpage nerveux et des étapes très sportives, il est évident que la sélection ne se fera qu’à la seconde, plus question de grands coups d’éclat dans cette meute de spécialistes européens de la régularité ! En plus, les routes assez sinueuses sont relativement larges et ne rendent pas le pilotage très difficile, alors, il faut ronger son frein en attendant plus d’action.

C’est à l’usure qu’Alex veut nous avoir, les étapes de classement se suivent à bons rythmes SILS, COL DE BRASSONS,LA MOLINA,COL DE LA CREUTA, MONTSENY (51,35 km à elle seule) demandent une grande concentration, il y a des changements de moyenne, de nombreuses prises de temps au vol par cellules embarquées, des petits pièges de navigation, tout cela se compliquant a cause de la fatigue qui s’accumule au cours de cette longue nuit.

José Lareppe et Joseph Lambert au départ d’une spéciale

C’est en effet à pratiquement cinq heures du matin soit plus de DOUZE APRES LE DEPART que nous rejoignons Lloret. Nous avons parcouru 14 étapes secrètes en faisant un long aller et retour jusqu’aux Pyrénées. Le point le plus « nord » a été le Collades de Tosses à 2OOO mètres d’altitude , assis pratiquement sur la frontière française que nous ne franchirons pas cette fois.

La Porsche a marché comme un avion de chasse sans le moindre problème, elle retrouve Lloret avec son avenue centrale qui, même à cinq heures du matin, ressemble à un mini Las Vegas où se promènent encore devant les bar les très jeunes filles dont la vertu se jauge inversement à la longueur de leurs jupettes flottant au vent de l’aurore.

Comme prévu, les écarts entre les spécialistes sont faibles les espagnols Verano- Alvarez dominant les débats avec leur Kadett GTE. Les premiers belges sont cinquième, il s’agit de Lareppe-lambert qui précèdent Reuter -Vandervorst onzième, notre Porsche pointant à une honorable vingt troisième place sachant que rien n’est fait puisque seules une trentaines de secondes séparent les dix premiers.

Samedi premier mars la terre et l’arrière pays catalan, le rallye se durcit.

La Stratos de Munari : elles ont de la gueule ces bagnoles recouvertes de poussière et de boue catalanes

Après cette très longue mise en bouche et une courte nuit nous repartons à 14 heures. Il y a toujours autant de monde ; cette fois, les policiers nous forcent au spectacle « dragster » en nous faisant accélérer trois cents mètres à fond jusqu’à un rond point au delà duquel nous attend malheureusement la civilisation avec ses zone « trente » et ses radars à tous les coins de rue !

Ressemblant plus à l’Ardèche, cette partie du rallye est très intéressante, ce n’est plus la haute montagne mais l’arrière pays de la Costa Brava complètement méconnu des touristes, d’une beauté à couper le souffle. C’est une succession de montagnes couvertes d’une luxuriante végétation cachant à peine la terre ocre, ce paysage ondule à l’infini comme s’il n’y avait plus d’horizon, plus de mer, plus de plaine sur cette terre sauvage…
Hélas la civilisation européenne gagne aussi du terrain ici et les fameuses routes de terre « carrossables » se font de plus en plus rares. Alex en a quand même dégotté quelques unes, juste assez belles et glissantes pour qu’on s’y amuse sans être trop cassantes pour les voitures.

Partant de Lloret, le rallye parcourt deux très longues boucles dans ce terrain de jeu fabuleux. L’épreuve s’est largement durcie et il faut même y aller fort pour passer dans certains tronçons.

Jean Pierre Nicolas et Olivier Sussot prêts à l’attaque avec leur Porsche

Il y a un monde fou partout, à l’assistance de RUPIT les gens s’agglutinent autour des voitures comme à la grande époque. Il faut dire qu’elles ont de la gueule, ces bagnoles recouvertes de poussières et de boues catalanes ! En tête de peloton Sandro Munari et sa Stratos fait le spectacle avec, pas loin derrière, Jean-Pierre Nicolas et Olivier Sussot à l’attaque avec leur Porsche. Je soupçonne aussi Daniel Reuter, le roi du « stick »encore tout excité après ses exploits spadois, d’en remettre aussi une couche devant les spectateurs médusés… Quand à nous, nous n’échappons pas à la séance photos ; les gosses défilent au volant de la Porsche qui se laisse faire gentiment puisqu’elle a tout le temps et ne réclame aucune assistance.

Dans l’excitation grandissante, nous faisons quelques erreurs, notamment à cause de notre « Halda » qui refuse de démarrer au départ d’une spéciale. Nous ne sommes donc pas au mieux du classement d’autant plus que dans la dernière spéciale de la nuit, par fatigue ou manque de concentration, je rate un petit « décomposé » pourtant annoncé par Adrien. Mea maxima culpa, j’écrirai bientôt les dix commandements des rallyemen, le premier sera : « A ton équiper en toutes circonstance tu obéiras quoi qu’il arrive et quelles que soient tes impressions et ton état de fatigue. »Toujours est-il que nous manquons par cette fantaisie une prise de temps nous coûtant 6OO points de pénalité soit une heure complète !

Premiers au challenge Porsche, troisièmes au général : les meilleurs de "l’armée belge" - Daniel Reuter et Robert Vandevorst

L’ambiance n’est pas au beau fixe dans la voiture quand nous regagnons Lloret vers une heure du matin…

Pourtant, le rallye s’est tellement durci que nous sommes encore classé trente cinquième alors que Reuter-Vandevorst sont en troisième position et que José Lareppe, malgré une grosse erreur de navigation heureusement sans trop de conséquence car hors des prises de temps, pointe en septième position.

Dimanche 2 mars pour la frime et le plaisir !

Ce long rallye n’est pas encore fini… il y a encore les fameuses étapes « Show » autour de Lloret.

Tourniquer à plein pot dans de grands slaloms sur terre, ce n’est pas vraiment notre tasse de thé, encore moins celle de la Porsche. Pourtant, il faut reconnaître que ces épreuves très particulières font aussi partie du Costa Brava…

Fiat 131 ABARTH - Equipage Xaus Vega - Vives Tallo. C’est eux qui parlent de l’armée belge en campagne...

La cerise sur le gâteau à ce sujet est certainement le TRAM URBA DE LLORET, un slalom en pleine ville où on fait quand même du quarante cinq de moyenne entre les haies spectateur derrière leurs barrières nadar. Qu’on le veuille ou non, on finit par prendre goût à cette folie.

Finalement on est déçu que le rallye soit déjà fini alors pourtant qu’il s’agit du plus long rallye de régularité de la saison repris au challenge européen, il faut reconnaître que, envoûtés par tous ces plaisirs aux odeurs d’huile et de poussière, nous devenons vite en manque de ces drogues.

Le classement les Espagnols TALLADA-BAGO dominent un grand rallye.

Le hasard fait que ces amis espagnols, Tallada- Bago grands vainqueurs du rallye, partaient juste devant nous. Comme nous étions lâchés de trente secondes en trente secondes et que nous n’avions jamais rattrapé les feux de la Golf GTI même des dans les tronçons les plus durs, alors que nous dépassions des voitures parties plus d’une minute devant, nous nous doutions bien qu’ils étaient des « bons », la preuve ils ont gagné haut la main !

Les vainqueurs Tallada - Bago : un équipage rapide et régulier

Une voiture solide, une bonne connaissance du terrain, un équipage rapide et régulier, une concentration de tous les instants, voilà donc le cocktail réuni par ces catalans fidèles à ce genre d’épreuve qu’ils terminent d’ailleurs souvent aux places d’honneur.

Quand à l’ « ARMEE BELGE » comme nous nommait gentiment l’équipage XAUS VEGA-VIVES TALLO sur Abarth 131, elle s’en tire plus que bien puisque Daniel Reuter et Robert Vandevorst se maintiennent sur le podium à la troisième place devant Lareppe- Lambert septième, Adriaens –Gully neuvième, Lux –Wéry dix huitème et nous à la traîne à la trente deuxième position. Seuls HORGNIES- THIRIONET, en Porsche cette fois, ont du abandonner après avoir connu à leurs tours les affres d’un contact peu diplomatique avec la maréchaussée locale…

"A ton équipier en toutes circonstances tu obéiras quoi qu’il arrive et quelles que soient tes impressions et ton état de fatigue" - L’équipage est content quand même de terminer son 1er Costa Brava !

Trois équipages belges classés dans les dix premiers… c’est vrai que cette « armée belge en campagne » quand elle se déplace, ne le fait pas pour rien, bravo à ces aventuriers du rallye dont l’excellente réputation européenne se développe un peu plus chaque jour au delà de nos frontières.

Raymond Collignon.

Classement :

  • 1er TALLADA GINES-BAGO MIGUEL VW GOLF GTI MK I
  • 2è VERANO MARTIN- ALVARES PESTANA OPEL KADETT GTE
  • 3è REUTER- VANDEVORST PORSCHE 914/6 Ier challenge Porsche.

Autres résultats sur : www.rallyclassics.org

A lire aussi :

 Costa Brava, Costa Terra !

 Rallye Costa Brava : Le beau Catalan !

 Club Rally Classics
 Pl. Països Catalans, 47
 08410 Vilanova del Vallés - Barcelona.
 Tel. +34938458630
 fax. +34938458544

 Website : Rallye Costa Brava Historique

Vos commentaires

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.