Grand Prix de Bruxelles : 1961 - 2011..

Philippe Haulet    2011-09-18 19:44:16   


Qui l’eut cru ?

Remettre sur pied un Grand Prix de Bruxelles 50 ans après celui de 1961, apparaît comme une douce folie et pourtant, Serge Stevens, le ‘Formula Club Belgium’ et de nombreux bénévoles ont réussi ce pari.

Leur volonté : permettre à des pilotes passionnés, amoureux de leur(s) véhicule(s) de rouler au pied de l’Atomium et offrir au public des sensations, des émotions et ce bruit habituellement réservés aux circuits permanents.

Il est difficile d’imaginer les embûches à surmonter pour un tel projet mais le résultat est à la mesure de ces efforts : que de joie et de plaisir parmi les pilotes et les spectateurs.

Ecoutons-les.

Paul Grant.

Les Automobiles Vanderveken existent depuis 1947. Je suis présent avec 2 Cooper Bristol de 1953,ce sont des F2 qui ont participé à la première année du championnat du monde. Les F1 et les F2 roulaient ensemble à cette époque. Leurs anciens propriétaires sont Rodney Nuckey et Horace Gould. Horace Gould est le plus connu car il a roulé par après, sur une Maserati 250F, une très belle auto. Ce sont des voitures bien entretenues dans notre garage évidemment.Depuis 6 ans, nous menons le championnat européen et je suis champion européen depuis 6 ans avec cette voiture N° 19. Je suis pilote depuis 1969. La compétition reste un sport dangereux, surtout avec de telles voitures qui offrent peu de sécurité. Mais il faut en tenir compte et rouler ‘à sa main’. Que de joie, il y a 2 semaines, j’ai gagné le Grand Prix d’Allemagne historique sur le Nürburgring.C’est extraordinaire car je suis devant toutes les autres voitures, notamment des F1.
La voiture d’Horace Gould ( N° 18 ), pilotée aujourd’hui par mon épouse Merry Grant, a une histoire belge. En 1953, Horace Gould veut acheter une Ferrari 500, meilleure voiture à ce moment. Il propose à Jacques Swaters d’échanger leur voiture pour le Grand Prix d’Angleterre, ce qui est fait. Jacques Swaters termine onzième et Horace Gould casse la Ferrari. Donc, cette Cooper a participé à un Grand Prix avec un pilote belge à Silverstone.

Cooper Bristol.

Rodney Nuckey.

Horace Gould.

Maserati 250F.

Ferrari 500.

Philippe Choquet.

Je suis de la région de Mons. Il ya une trentaine d’années, j’ai couru en Formule Ford en espérant une carrière, j’ai été, notamment, vice-champion de karting. Malheureusement, à l’époque comme aujourd’hui encore, l’argent est primordial. J’ai maintenant découvert des gens qui roulent en circuit avec des voitures anciennes, et c’est absolument génial, émouvant. Mon moteur est resté dans un garage pendant 27 ans, j’ai trouvé cette voiture en France, j’ai mis mon moteur dedans et il est parti au premier coup de démarreur. Il roule sans aucun souci, c’est extraordinaire, cette mécanique ancienne ! Ma deuxième carrière est récente, je viens juste de recommencer. J’ai passé 27 ans à attendre ce retour, malgré tout pas trop cher mais le plaisir est immense. Nous fréquentons les circuits de Croix-en Thernois, Mettet, Francorchamps lors des journées libres. Nous avons découvert un tout nouveau circuit en France à Chenevières, très chouette.
Ma camionnette ( Opel Blitz ) est d’époque, 1970. Je la possède depuis ma première ‘carrière’ et elle a été transformée par le propriétaire précédent pour recevoir la Formule Ford. Elle sert à la fois de garage et d’atelier.

Daniel Paridan.

Je suis né en 1947 et j’ai été commissaire de stand du R.A.C.B. entre 1971 et 1980. La plupart des voitures ici présentes, je les ai vues en piste, sauf les 2 Cooper de 1953.Mes souvenirs du Grand Prix de Bruxelles sont ceux d’un spectateur, gamin ayant emprunté l’appareil photo 6X9 de son père. DKW, Auto-Union, Emeryson, je les vois encore rouler. Par contre, je ne me souviens plus des visages des pilotes. Mais j’ai une anecdote amusante à vous raconter. En 1973 ou 1974, aux 24 heures de Francorchamps, une Ford Escort d’une équipe anglaise participe, simplement, avec 2 ou 3 petits autocollants. Un pilote en chemise, pas de chapeau, cravate et casque s’arrête à 17 heures et personne n’intervient sur la voiture. Conformément aux instructions, je demande au chef de stand le motif de l’arrêt.
“ But, Sir, it’s tea-time, you know !”.
J’ai hésité à inscrire ce motif sur ma fiche.
“ Of course !”.
Cette fiche monte à la direction des commissaires de stand et mon chef me demande si je suis sûr de ce que j’ai écrit. Cette information est officielle et le speaker Jean Leroy, annonce au public cet arrêt ‘tea-time’ et le fou-rire a été général.

DKW.

Auto Union.

Emeryson.

Alain Plasch.

Ma voiture est une Bugatti type 51 de 1930, 8 cylindres double arbre à cames en tête, compresseur, elle correspond aux F1 de l’époque. Elle est la suite de la 35B. Elle a marqué son temps, voiture extraordinaire à conduire, même encore aujourd’hui, ça reste un plaisir à 200%. Rouler avec elle, c’est un plaisir à l’état pur. Je la possède depuis quelques années. Je participe à quelques compétitions sur des circuits d’époque comme celui de Pau ou d’Angoulème où elle part la semaine prochaine. J’espère que tout se passera bien. Pas de mauvais souvenir, rien que des bons. Je suis marqué par cette voiture depuis que je suis haut comme 3 pommes, rien que le bruit, wouw !
Le jour où je me suis assis dedans et que je l’ai conduite pour la première fois, c’est extraordinaire. Un aboutissement !
Par contre, les pièces sont presqu’impossibles à trouver et il faut reconstruire mais ça fait partie du charme. Je roule environ 1000km par an et à chacun de ces instants, le plaisir est renouvelé.

Bugatti Type 51.

André Plasch.

Je suis présent en famille, avec mon fils et mon neveu.
Les voitures sont des Ballot, c’est mon amour de jeunesse.
Les deux modèles ici présents sont un 4 cylindres 2000cc de 1921 et un 8 cylindres 3000cc de 1928. La plus ancienne, je la possède depuis 1975 environ, je l’ai cherchée très longtemps. Je roule en Ballot depuis 1952. Cette marque a existé jusqu’en 1932 et a été absorbée par Hispano-Suiza. C’était ma voiture d’étudiant et j’ai eu le virus. Mais je peux dire que la 2 L. est une maîtresse exigeante et peu reconnaissante. Il faudrait rouler régulièrement pour la connaître et la comprendre.
La 3 L. est une recréation. L’usine était en mauvaise posture et quand la fin s’annonçait, avec le 8 cylindres, ils ont essayé un modèle de compétition et ont créé 2 voitures. Ces 2 voitures n’existent plus et, grâce à Paul Frère qui disposait d’une documentation énorme et d’une connaissance encyclopédique, nous avons recréé la voiture qui a porté tous les espoirs de Ballot et qui a été leur chant du cygne. Nous roulons régulièrement avec nos voitures. Mon fils roule en circuit mais moi, Je les expose. Il y a un âge pour chaque chose.

Ballot.

Benjamin Mullaert.

La voiture est une AC Bristol, 1959, 2 L., ancienne propriété de Bernard Maître, qui n’a jamais roulé en compétition car elle est restée pendue au mur pendant des années dans son garage en attendant d’être complétement montée. Cette voiture correspond à ses critères. Avec mon père, je l’ai trouvée en 1997, nous l’avons terminée en 2 à 3 ans. Depuis 2000, nous roulons avec la voiture à Chimay, à Montlhéry, lors des manifestations pour véhicules anciens. Jamais de compétition dans le style ‘anglais’. J’ai de très bons souvenirs, mais j’ai construit cette auto avec mon père qui est malheureusement décédé il y a trois ans et demi. C’est donc un projet qui m’est très cher, c’est le fruit de sa passion et moi, je suis tombé, un peu comme Obélix, ‘dans la marmite’. Rouler avec un engin comme ça aujourd’hui, c’est unique, j’oublie tout le reste quand je la conduis. Il n’existe plus rien que la piste et l’auto. Je souhaite maintenant préparer un moteur 2 L. ou 2,2 L. , plus puissant avec l’intention de tâter de la compétition.

AC Bristol.

Jean-Jacques Hault.

Ma voiture est une Riley de 1936, moteur 1600CC, entièrement restaurée depuis un an, avec l’arrière complet en aluminium.
Très amusante à conduire, conduite à droite, j’en suis le propriétaire depuis 11 ans. Je travaille depuis 38 ans dans le secteur automobile, je retrouve ici un ami d’enfance, avec qui j’ai joué en courtes culottes, avec des ‘Dinky toys’. C’est pire qu’une passion, c’est une maladie incurable, c’est pire que la cancer et que le sida. Mon père, lui, était passionné de voitures américaines. Il a roulé en compétition mais moi, pas. Je suis très heureux de rouler ici car j’y suis venu en 1962 avec mon grand-père. Aucun mauvais souvenir, essence, batterie et ça démarre au quart de tour. A chaque fois, le plaisir de conduire est présent. Je suis venu de chez moi, par la route. L’avantage des voitures anglaises anciennes est de permettre de retrouver toutes les pièces.

Riley.

Fred De Braey.

Ma Ford GT40 a été construite en 1971, après les origines de Ford, avec le même moteur Ford , V8 de 5 L. , châssis GTD, couleurs Gulf comme la voiture qui a gagné Le Mans en 1968 avec Pedro Rodríguez et Lucien Bianchi. Je suis propriétaire depuis environ 10 ans, achat en Angleterre, restauration pendant 2 ans. Travail assez facile, le seul problème est d’avoir les bons contacts pour trouver les pièces en Angleterre. C’est un rêve d’enfant, c’est un jouet de ‘grand gamin’. Rêve d’enfance car en étudiant, je regardais les 24 H. du Mans à la télévision et je me suis toujours dit que c’était mon rêve. J’ai pu le réaliser même si ce n’est pas celle d’origine. C’est tout comme. Pas de mauvais souvenir mais il y a toujours quelque chose à faire. Peut-être un petit accident dans le Raidillon, à la sortie, je suis parti et ça fait drôle ! On se rappelle de chaque dixième de seconde. La voiture était un peu abîmée à l’avant mais l’hiver était là pour réparer. Le plaisir est permanent mais l’an passé, lors du ‘Le Mans Classic’ , j’ai roulé vendredi soir sur le long circuit et ce fut l’apothéose du rêve d’enfant. Je roule souvent sur la route et les gens prennent des photos. Je pense que je suis ‘flashé’…

Ford GT40.

X.

La petite voiture jaune est un Racer 500, formule inventée après la deuxième guerre mondiale. La compétition automobile était inexistante pendant la guerre et les Anglais ont voulu la redémarrer afin de permettre à de jeunes talents de percer, c’est une forme de course de promotion mais en évitant le piège de l’escalade à la puissance comme pour la formule junior où la plage d’utilisation du moteur est située entre 8000 et 12000 tours/minute, car ça cale en dessous et ça casse au-dessus. Ce n’est pas facile comme formule d’écolage pour un débutant. La formule Racer 500 permet de choisir le châssis, une carrosserie légère et un moteur de moto. Cooper a été le meilleur avec la Manx ( Norton Manx ) et la Cooper JAP ( JAP comme John Alfred Prestwich ). Ma voiture a été construite par un belge de qui j’ignore malheureusement le nom, sur une base de Fiat Topolino de 1938. Je vais probablement immatriculer cette voiture parce que ça roule très gentiment. Le moteur développe 22CV, le poids dépasse légèrement 400 kg et je devrais atteindre le 120 KM/H. Elle est fiable et se conduit tout en douceur.
C’est exactement le contraire du monstre bleu ( Matra F2 ) qu’il faut brutaliser du matin au soir. Pendant des années, cette voiture a été pilotée par le français Jo Schlesser qui l’a ‘cartonnée’ et nous l’avons reconstruite. Je la possède depuis 2 à 3 ans. Ces deux voitures ne procurent que du plaisir.

Racer 500.

Formule junior.

Fiat 500 Topolino.

Jo Schlesser.

Pierre Van Vliet.

Heureux propriétaire d’une des seize ‘Vaillante’. Nous sommes de grands enfants, nous sommes tous des enfants de Michel Vaillant pour les personnes de notre génération. Donc , grands enfants, grands jouets et j’ai pu m’offrir ce jouet. C’est une voiture très ludique, elle a été conçue sans compromis, voiture de course miraculeusement homologuée pour la route, ce qui nous permet de participer à de telles manifestations et sur circuit aussi, bien sûr. Je me fais ainsi plaisir, propulsion, très légère, boîte très courte, gros freins, bref, une voiture de course. Le plaisir est très intense car ce n’est pas dangereux, elle est sous-motorisée, elle pourrait être plus puissante. Je peux aller à la limite d’adhérence, jouer à l’accélération, elle est naturellement joueuse. C’est un bonheur. La mécanique est simple, moteur Peugeot 2 L.,16 soupapes, un peu préparé comme le moteur de la 306 en Procar, un moteur que je connais bien. Le bruit est différent mais c’est voulu, l’acoustique a été travaillée en Italie. Je me suis fait un grand plaisir en allant sur le Nürburgring Nordschleife, grand circuit de plus de 20 km, tout était parfait, l’étagement de la boîte, un vrai moment de grâce et ce circuit est exceptionnel.

Jean Graton.

Alain Dufresne.

Ma voiture est un Racer 500 Lefebvre, de 1952, châssis Simca, moteur BMW de 65cv, qui atteint 160km/h.
Je possède cette voiture depuis trois ans et la restauration a duré un an. Le moteur est 500CC à l’origine, réalésé à 750CC maintenant. La voiture n’a jamais fait de compétition car elle a été terminée trop tard et le pilote s’amusait sur des routes de campagne avec quelques copains qui surveillaient le trafic. Il a ainsi explosé le moteur et a attendu que je rachète le tout. Elle consomme un peu d’huile mais le mécanicien qui s’en occupe m’a garanti que je peux terminer quelques courses et le moteur sera ouvert pendant l’hiver. Le refroidissement est insuffisant, j’ai rajouté des écopes et une pompe à huile avec un radiateur.
Je possède un autre Racer 500, un Julien. Henri Julien a fabriqué les A.G.S. Je possède la première voiture qu’il a fabriquée pour courir. C’est le constructeur lui-même qui m’a vendu sa voiture produite alors qu’il avait 19 ans. Je suis français et j’habite à côté du Mans. Je reviendrai en Belgique car je n’ai pas oublié l’accueil que l’on reçoit à chaque visite. J’ai été frontalier, j’ai travaillé à Roubaix, j’ai pratiqué la course de côte et je suis venu régulièrement en Belgique pour la compétition. La convivialité est toujours présente, c’est toujours un grand plaisir de manger une portion de frites.

A.G.S.

Ces commentaires montrent clairement que cette réédition est une réussite et que les participants comme les spectateurs ont tous pris beaucoup de PLAISIR !

Alors, à l’année prochaine ?

Le lien vers toutes les photos.

Vos commentaires

  • Le 21 août 2018 à 16:15, par Kerstin Emily Steinbrink En réponse à : Grand Prix de Bruxelles : 1961 - 2011..

    C’ est un message pour Alain Dufresne. Je suis la fille de sa soeur Joelle et ça fait 30ans que nous avons plus de contacte.
    Je serais très heureuse si Alain est vraiment mon oncle et me rappondrait...
    Merci à tous...

  • Le 21 août 2018 à 16:18, par Kerstin Emily Steinbrink En réponse à : Grand Prix de Bruxelles : 1961 - 2011..

    C’ est un message pour Alain Dufresne. Je suis la fille de sa soeur Joelle et ça fait 30ans que nous avons plus de contacte.
    Je serais très heureuse si Alain est vraiment mon oncle et me rappondrait...
    Merci à tous...

  • Le 25 août 2018 à 12:41, par Philippe Haulet En réponse à : Grand Prix de Bruxelles : 1961 - 2011..

    Melle Steinbrink,

    Je peux vous aider.

    S.V.P., contactez-moi : Philippe.Haulet(AT)Automag.be

    Merci et bon moment à vous.

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