Malmédy, la bourse qui monte !

Benoît Piette    2014-10-13 13:20:34   

Ces 4 et 5 octobre derniers s’est tenu la « Malmédy Oldtimer Bourse ».

Le succès était au rendez-vous : d’ailleurs, la longueur de l’embouteillage sur la N62 /68 était suffisant pour témoigner de l’ampleur de l’engouement pour cette sympathique bourse.

Ford Consul Capri - 1961

Les parkings dédiés aux voitures anciennes ne désemplissaient pas.

D’après le guichet d’entrée, le samedi, pas moins de 70 % des voitures présentes étaient anciennes ! Le dimanche, le temps incertain a diminué leur nombre, mais leur parking était quand même bien rempli !

Compte tenu de ce constat, les organisateurs avancent le chiffre de 1900 véhicules sur le WE, ce qui bat le record de 2013 (1750).

Cette année, conscients de la petitesse des halls d’exposition, les organisateurs avaient fait dresser un chapiteau pour accueillir quelques stands supplémentaires.

L’expérience s’est révélée concluante car elle sera renouvelée l’année prochaine, mais cette fois le chapiteau sera accolé aux bâtiments de Malmédy Expo.

Saluons aussi l’initiative d’une garderie pour enfants : celle-ci fut plus fréquentée le dimanche (généralement, le dimanche est dédié aux visites en famille alors que le samedi est plus couru par les propriétaires d’oldtimers).

Comme d’habitude des véhicules peu communs avaient fait le déplacement, voici une Stanley Steamer Montain Wagon de 1913.

Construit aux États-Unis, ce minibus, unique en Belgique et déjà centenaire, fonctionne à la vapeur comme les locomotives de jadis. Mais alors que ces dernières nécessitent une pression de vapeur de 14 à 16 bar, la Stanley exige 31 bar, soit le double !

Stanley Steamer Montain Wagon - 1913

Cette voiture ne possède que deux rapports : une marche avant et une marche arrière et basta...
Pour rouler avec cet engin, le conducteur ou plutôt le “chauffeur”, doit s’armer de patience car il lui faudra - si tout va bien - une bonne heure de préparatifs :

 Après avoir rempli la chaudière de ses 60 litres d’eau, il faut allumer avec une torche la veilleuse qui chauffera l’arrivée du combustible.
 Environ 15 minutes plus tard, la température est atteinte mais à l’aide de la torche, il faut encore réchauffer les gicleurs du brûleur principal.
 Puis, on ouvre le robinet d’arrivée de l’hexane (C6H14), un hydrocarbure liquide et très volatile qui bout à environ 70 °C. Il servira de premier combustible pour que la chaudière atteigne la pression de 250 PSI (17, 2 Bar) soit 140 °C (pour se faire, la Stanley dispose d’un petit réservoir de 10 litres de cet hydrocarbure).
 Une fois cette température atteinte, on coupe l’arrivée d’hexane et on passe au pétrole, le second carburant, pour atteindre la pression de fonctionnement soit 450 PSI (31 Bar).

Stanley Steamer Montain Wagon - 1913

Vous voilà enfin paré pour la balade. Dans un nuage de vapeur, les 2,5 tonnes s’arrachent en silence pour atteindre la vitesse supersonique de 40 km/h !

La conduite de l’engin nécessite une attention de tous les instants : il faut régulièrement faire l’appoint en eau dans la chaudière et ne pas se fier à sa jauge qui a la fâcheuse tendance de s’entartrer.
Le réservoir de 250 litres se videra ainsi au bout de 100 km.

A l’instar des locomotives, il faudra donc s’approvisionner en chemin car les 120 litres de pétrole vous donnent une autonomie d’environ 240 km (consommation : environ 50 litres aux cent)

Stanley Steamer Montain Wagon - 1913

Rappelons que les Stanley ont eu leurs heures de gloire au début du siècle précédent : en 1906, une Stanley pilotée par Fred Marriott a atteint à l’ Ormond Beach (Floride) la vitesse incroyable pour l’époque de 127 miles à l’heure (203 km/h).

Stanley Steamer Rocket - 1906
Fred Marriott in the Stanley Steamer Rocket. Photo : Richard H. LeSesne/Wikimedia

De l’autre côté de l’Atlantique, les voitures à vapeur étaient plutôt l’apanage de la marque française Serpollet . Ces dernières ont brillé dans les courses du début du siècle en remportant trois fois consécutivement la Coupe Rothschild...

Serpollet "Oeuf de Pâques" - 1902

Après la première Guerre Mondiale, l’évolution rapide des moteurs à combustion interne ont rendu les voitures à vapeur obsolescentes.

Leurs constructeurs se sont tournés alors vers les véhicules utilitaires et les moteurs industriels mais hélas, l’apparition des moteurs diesel sonna définitivement le glas pour ce mode de propulsion.

Voici une Devin 1967 propulsée par un moteur Volkswagen.

Petit constructeur américain, Bill Devin a produit dans les années 1950 et 60 des voitures de course avec carrosserie en polyester.

Devin - 1967

Les moteurs provenaient de General Motor (Corvair, Chevrolet), VW, Porsche et même de chez Panhard.

Dans un même registre, mais nettement plus proche de Malmédy, voici un petit stand dédié à Apal.

Apal Corsa

Lancée en 1960 par Edmond PERY et Bruno VIDICK, la société APAL (Application Polyester Armé Liège) a construit des carrosseries à tendance sportive sur base de Volkswagen.

Surtout connue dans les années 1970 pour ses buggys montés sur des châssis de VW Coccinelle, APAL a proposé dans les années 1980 des répliques de la Porsche 356 Speedster également sur base de châssis de Coccinelle.

Apal Corsa

Vers 1990, la firme met un terme à ses activités automobiles et en 2008, sa faillite a été prononcée par le tribunal de commerce de Liège.

Un club reprend à présent le flambeau afin que le souvenir de cette marque liégeoise perdure.

Apal Corsa

La voiture présentée sur le stand est une rare Apal Corsa propulsée par un 1679 cm³ de VW 411.

Les portières en élytres n’ont jamais été très pratique pour se glisser à bord… ;-)

Le club Peugeot a présenté une jolie brochette de Peugeot de tous âges dont quelques véhicules coursifiés.

Sur le parking, un magnifique coupé Borward Isabella montrait ses plus beaux atours.

Borgward Isabella Coupé 1957 - 1961

Équipé d’un quatre cylindres de 1493 cm³ développant 75 ch. à 5200 rpm, il pointait à 150 km/h pour une consommation de 9,5 l/100 km.

Ce coupé a été produit de 1957 jusqu’à la triste faillite de la marque brêmoise en 1961.

Comme d’habitude, voici quelques tracteurs anciens parfaitement restaurés. Pour l’année prochaine, à l’occasion de la dixième édition du "Malmédy Oldtimer Bourse", les organisateurs recherchent une ou des marque(s) belge(s)…

De nombreux stands étaient présents signalons celui-ci dédié aux garages… sympa non ?

En conclusion, même si c’est très loin pour la plupart d’entre nous, la Bourse de Malmédy est devenue au fil du temps un rendez-vous incontournable pour les amateurs de véhicules anciens, la présence d’un stand de la FBVA constitue explicitement sa reconnaissance.

Vos commentaires

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.