ALPHONSE DAHM, 12 années de Motocross

Jean Van Der Rest    2006-02-19 16:06:00   


C’est le cas pour tous les ‘’anciens’’. Prenez l’année au cours de laquelle un pilote motocycliste débuta officiellement, vous en soustrayiez 18 et vous obtenez son année de naissance.

Alphonse DAMH né à Clairefontaine en 1941, ne nous démentira pas.
Il débuta en 1959, alors qu’il venait d’avoir dix huit ans. Ce dix huit ans avant lequel il était interdit de se trouver sur route au guidon d’une moto.

Mais lorsqu’il aborda les circuits à dix huit ans, Alphonse avait déjà près de quatre années d’avance sur ses concurrents. Quatre années de technique motocycliste dans les mains et la tête. A 14 ans, il était entré comme apprenti, chez Jules Tihange garagiste motos et célèbre pilote de compétition. Jules va faire d’Alphonse ce que le père Joseph Wagner avait fait de lui-même en 1922 : un solide mécanicien. Leur entente, allant jusqu’à la connivence dans la préparation de sa moto, fera que quelques années plus tard, Alphonse DAHM héritera d’un surnom qu’il portera fièrement : "le Jules" ! Jules comme son patron qui totalisa plus de 100 victoires en 10 années.

Alphonse "Jules" DAHM, n’ira pas jusque là, car une ligne droite va l’arrêter un jour, brutalement.

HISTOIRE D’UN PIONNIER

Si notre luxembourgeois débute officiellement en gymkhana c’est pour approcher les difficultés du terrain pendant une petite première saison. Nous sommes en 1960, lorsqu’il se frotte à des candidats sérieux avec "sa" Saroléa 500 de cross. Ce sont la famille Wiertz, Joël Robert, André Malherbe (père), les Fraselle, André Gillet et Adam. Que du beau monde !

Une Saroléa 500 de Cross.

Ne disposant pas de journées de liberté - boulot d’abord - notre "Jules" se trouve dans l’obligation de demeurer trop souvent à l’écart des grandes compétitions internationales. Aussi est-il parmi les premiers inscrits, lorsqu’une manche de l’une d’elles se court dans les provinces environnantes. Là, devant souvent près de 10.000 spectateurs (hé oui !) nous le retrouvons généralement dans les 10 premiers à l’arrivée derrière les Malherbe, Schiltz champion du Grand Duché et autre Konz sur sa fameuse Kreidler. Afin de garder la main, hors saison, Alphonse se met aux courses de côtes, de quoi ne pas perdre la main, sur FN cette fois. Autre marque dont son patron Jules Tihange, est à Arlon un des grands concessionnaires avec "La Mondiale" et Saroléa.

En 66, Alphonse "Jules" va changer d’air. Oh, pas loin mais pour se frotter sur leurs terrains à ses voisins qui ne s’en laissent pas conter non plus, il demande et obtient une licence Grand Ducale et de l’autre côté de notre frontière, ce seront les circuits de Medernach, Brouch, Schifflange, Kopstal, Ettelbrück etc... C’est là qu’il va s’opposer en 250 cc à la victoire de Joël Robert, mais sans y parvenir, notre champion international affichant la hargne à gagner que tous ses concurrents lui reconnaissent. (Salut Joël ! On sait que tu es parmi les premiers à lire nos articles sur internet tous les mois, bonne année à toi !)

1967

Alphonse "Jules" Dahm : franchissement d’un pont de rondins.

Après une année dans cet autre monde de gaillards volontaires en tous terrains, il revient "à la maison" et est un des premiers licenciés de l’Association Motocycliste de la Province de Luxembourg (A.M.P.L.). Cette Fédération régionale, baptisée ‘’pirate’’ parce que parallèle à la nationale mais terriblement efficace sur le terrain, est une véritable école de conduite sportive, avec ses saisons de compétitions de plus de 20 week-ends consécutifs (nous en parlerons dans un prochain reportage). La presse belge va pouvoir titrer :

"la supériorité belge s’est confirmée une nouvelle fois"

ainsi que "Barbette de Beaufays en cyclomoteurs, Wagner en amateurs et Malherbe en experts, tous vainqueurs"

ou encore, " Motocross international à Suxy, six courses, cent participants".

Dans les contenus, Alphonse Dahm se voyait accorder d’élogieux commentaires tels que : " en catégorie-experts, si la plus grosse cylindrée revenait à François avec des engins de 500 cc. la meilleure performance revenait à Alphonse Dahm. Celui-ci passait en première position à chacun des trois premiers tours. Il aura fallu une série de pépins techniques suivis d’une chute sans gravité pour le reléguer en huitième place au tour suivant. Mais la remontée du garçon fut des plus spectaculaires. A chaque passage, il reprenait une place à ses adversaires. A un tour de la fin, il revint à hauteur de ceux-ci, mais le mur des trois ne lui permit pas de placer sa pointe finale. Il termina quatrième après avoir fait seul une grande partie du spectacle."

Mais pour Alphonse "Jules" Dahm, c’est quelques mois plus tard en cette année 1970, que le spectacle allait brutalement se terminer dans un accident de la route au volant de... sa voiture. Fractures aux jambes, bassin fracturé, côtes cassées lui valurent quatre mois d’hôpital et de nombreux autres de rééducation. Adieu les circuits.

Il ne parlait que de ses bons souvenirs et avec le sourire, comparait les époques en me disant :
 "Fin des années soixante me classant trois fois dans les trois premiers à Ettelbrück, j’ai gagné 22.000 frs. Dix ans plutôt, me classant premier en catégorie 500cc. j’avais gagné... un coq vivant". Dans un cas comme dans l’autre, c’était la victoire d’abord !

Jules Dahm, a fond sur le plat.

Coup de chapeau !

Alphonse raconte :
 "A cette époque là, on s’entraidait. Plusieurs fois, lors de problèmes techniques aux essais, les frères Wiertz m’ont dépanné, soit en me prêtant main forte soit en me passant la pièce de remplacement, sans laquelle j’étais relégué à l’abandon. Mais une fois, le drapeau du départ abaissé, il n’y avait plus de copain. C’était au meilleur, la victoire ! Formidable non ?"

 Ndlr. : La famille de Alphonse ‘’Jules’’ DAHM recherche toutes informations sportives (textes et images) sur son parent. Pour info, joindre la F.A.R. (Féd. Auto-Moto Retro) 0477-95.38.73. Ou envoyez un e-mail à redaction@automag.be. Merci à vous.

Jean Van der Rest.

A lire aussi :
 "Moni Alphonse" - Didier Hanssen, neveu d’Alphonse Dahm

 1,2,3,4,5,6 fois ... Joël Robert

 ANDRE MALHERBE, PERE & FILS

Vos commentaires

  • Le 20 janvier 2006 à 12:22, par René BEYERS En réponse à : > ALPHONSE DAHM, 12 ANNEES DE MOTOCROSS.

    Jean,bel article ,juste une petite remarque Marcel et Jacky Wiertz n’ont jamais été frères mais cousins.Amitiés.René BEYERS.

  • Le 24 février 2006 à 23:30, par Wiertz Jean marc En réponse à : > ALPHONSE DAHM, 12 ANNEES DE MOTOCROSS.

    Bonjour ,
    Juste une question afin de savoir si vous aviez des photos de cette époque.

    A vous dire vrai, Jacky est mon frère ainé et à ce jour il est en France.

    J’aimerais uniquement savoir si vous disposez de photos de ces moments ?

    Merci pour votre réponse

    Jean marc

  • Le 7 mai 2006 à 17:56, par katy En réponse à : > ALPHONSE DAHM, 12 ANNEES DE MOTOCROSS.

    bonjour pourriez vs avoir la gentillesse de me donner les coordonnees d ecoles ou de clubs pour 1 garcon de8ans fou de motocross ? Je ne sais pas a qui m adresser.Il habite à Seraing dans la region liegeoise.Merci tout plein pour lui si vs possedez ces renseignements.Et de ttes facons, ns vs souhaitons le meilleur. Katy

  • Le 28 mai 2006 à 23:33 En réponse à : > ALPHONSE DAHM, 12 ANNEES DE MOTOCROSS.

    salut moi j’ai des photos de l’epoque mais de Marcel (c’est mon oncle... en fait la soeur de mon pere est la femme de Marcel)

  • Le 7 mars 2007 à 12:31, par Denis DAHM En réponse à : > ALPHONSE DAHM, 12 ANNEES DE MOTOCROSS.

    Moi, je cherche tous les documents (photos surtout,mais textes aussi) où l’on peut voir Alphonse Dahm (c’est mon oncle).
    Voici l’adresse mail de ma copine : nadia51@skynet.be

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