Classic Bikes – Chimay.
, 2013-08-01 20:01:34
Ah Chimay !
Encore une fois, la magie opère et crée un espace privilégié de rencontres et d’échanges.
Rencontre sous le soleil entre amoureux et passionnés. Ecoutons quelques-uns parmi les centaines présents, notamment quatre personnes qui évoquent la marque Egli-Vincent.
- Amateur anonyme et éclairé.
« En 1964, j’habite en France et une de mes relations roule en Vincent, achetée neuve vers 54-55. Il se permet de narguer les motards de la Gendarmerie, malgré leurs Terrot 500. La Terrot peut atteindre 120-130km/H et la Vincent, 180km/H.
Il est fou de motos et adore rouler. Régulièrement, il part de Troyes pour la Suisse y acheter des cigarettes.
Je suis en contemplation devant cette moto. Pour moi, elle est la ‘Bugatti’ de la moto. »
http://retrogo.pagesperso-orange.fr...
- Patrick Godet.
« Dans les années 50, Vincent est une marque anglaise et mythique. Moteur V twin de 1000CC, c’est l’équivalent d’une Bugatti ou d’une Hispano-Suiza en moto. Fin des années 60 et début des 70, en Suisse, M. Egli a monté le moteur de la Vincent dans son propre châssis. Le résultat : une Egli-Vincent, moto très sportive avec une tenue de route exceptionnelle. »
http://www.moto-station.com/article...
- Fritz Egli.
« Je suis à Chimay pour accompagner Patrick ( Godet ) qui apporte pour la première fois, sa nouvelle moto, une Egli-Vincent 500CC.
Malheureusement, un problème l’empêche de rouler ici. Nous travaillons ensemble, Patrick prépare le moteur qui va dans notre châssis. La deuxième raison de ma présence est le rallye Egli-Vincent qui s’arrête à Chimay cette année.
Je suis venu dans le monde de moto et de la course parce que j’aime ça, c’est une part de ma vie. J’ai été pilote et je suis fier de mon record à Bonneville en 2009. Sur base de la Suzuki Hayabusa, j’ai adapté moteur et châssis. C’est une moto avec un side-car partiellement profilé. La vitesse moyenne pour l’aller et le retour est de 337km/H, avec une pointe à 341km/H. Je suis né en 1937 et j’ai réalisé ce record à 72 ans.
Jeune en Suisse, j’ai couru en ‘grass track racing’. J’ai travaillé pour une compagnie suisse en Californie et j’ai pratiqué la compétition aux E-U. A mon retour en Suisse, j’ai couru sur la route en championnat suisse national. En 1968, je suis champion de Suisse en ‘open class’ ce qui correspond au Superbike d’aujourd’hui.
J’ai commencé la compétition avec une Vincent et j’ai réalisé très vite, que si le moteur est bon, le châssis ne l’est pas. Après ma première saison, je suis classé en moyenne, entre la troisième et sixième place. Pendant l’hiver, je réfléchis à une solution. Je fais un châssis court qui devient le châssis Egli. Alors, j’ai tout gagné. En 1969, je dois choisir entre la compétition et mon métier de mécanicien de précision pour l’industrie. Je choisis mon métier mais par après, j’ai commencé ma propre affaire : les châssis, avec beaucoup de succès.
Aujourd’hui, je travaille avec douze employés et mon cœur penche toujours pour les motos. Patrick Godet est le seul à pouvoir réaliser nos châssis. La production est limitée, entre cinq et dix châssis par an. Nous nous chargeons aussi de la restauration des motos anciennes Egli. Elles nous arrivent du monde entier. Notre production totale de châssis Egli-Vincent (sans compter les autres, Egli-Honda, Egli-Kawasaki, Egli-Suzuki, Egli-Ducati, etc.) est environ de 220 pièces. Quant aux motos construites livrées complètes au client, elles sont environ 45.
Un mauvais souvenir est le fait que nos châssis ont été copiés partout, avec à un moment, SIX copieurs !
Un bon souvenir est la création de mon propre châssis en 1968. Les essais sont concluants et pour la première course, je gagne et établis le record du tour. Cette année-là, je suis champion de Suisse et les autres coureurs sont venus me commander des châssis. J’ai toujours privilégié l’aspect ‘sécurité’. Un autre bon moment est le record du monde à Bonneville. Mon record tient toujours. Je suis revenu à Bonneville en 2011 mais la pluie a empêché toute tentative. »
http://fr.wikipedia.org/wiki/Egli
http://www.motomag.com/Bonneville-a...
- Christian Bastien.
« Bruxellois, à la retraite, j’utilise journellement les motos anciennes. Je voyage beaucoup. La semaine dernière, j’étais en Normandie pour le meeting français et je suis à Chimay aujourd’hui pour honorer la marque Egli-Vincent.
Ma moto est une HRD Vincent de 1949, 1000cc, restaurée par mes soins, le moteur par M. Godet. Elle marche comme une moto moderne. D’ailleurs mon ami qui me suit avec sa nouvelle Honda avoue qu’il doit ‘ouvrir’ pour me suivre. Je l’ai achetée en 1996, dans un garage en Angleterre, complète mais usée. Elle a demandé un gros travail de restauration. Depuis, la moto a 30.000km et le moteur, 10.000km. Je suis ENCHANTE. Que du bonheur ! De plus, vous venez vers moi avec ma vieille machine et vous n’allez pas vers mon ami avec sa ‘vilaine Honda’…
La moto ancienne à l’image de mon appareil photo argentique Leica, crée le contact et la discussion. C’est une carte de visite et j’y trouve du plaisir. J’aime aussi le côté ‘incertitude’. On part sans savoir si on va revenir … Mais les pannes sont presque toujours réparées sur place et rapidement. Je roule aussi en Norton et en Triumph. »
- Olivier Claisse.
« Parisien, je participe aux courses classiques en France depuis 1984 et je termine troisième au championnat 250CC AFAMAC en 2000. Je suis présent à Chimay depuis 1997-1998, environ une dizaine de participations. C’est la seule course, rigolote, intéressante, avec une aussi bonne ambiance en Europe ! l’IHRO permet de voyager en Europe mais ce n’est pas l’ambiance de Chimay. Avec les différentes catégories, les side-cars, rien de tel n’existe pas en France. Je suis passionné par les courses sur routes. J’aime les circuits permanents mais l’ambiance est tout autre ici. Auparavant, je suis allé quatre fois à Jehonville . Ce qui me plaît, c’est le petit voyage dans l’Ardenne, pas trop loin de la région parisienne et la rencontre avec tous les copains qui partagent les mêmes plaisirs, la même passion. De plus, le parc des motos est toujours très étoffé. Que de belles machines !
Par exemple, la Triumph Daytona 500 des années 60 appartient au secrétaire du ‘Triton Club France’ et elle est entièrement préparée par lui. Le nom ‘Daytona’ vient de la victoire de Buddy Elmore en 1966 sur une Triumph Tiger 100. En 1967, Triumph American Team place 6 pilotes parmi les 10 premiers :
• 1 GARY NIXON
• 2 BUDDY ELMORE
• 7 DICK HAMMER
• 8 GENE ROMERO
• 9LARRY PALMGREN
• 10 EDDIE MULDER
On dit que ce sont des motos de ‘filles’ parce que ce sont des petits ‘500’ mais ils prennent 9000 tours et c’est génial à conduire grâce au poids.
La moto ancienne de course, je connais et j’adore ! Surtout les anglaises, moins les italiennes. J’assure la préparation à 80% avec un copain mécano. Pour le reste, je connais un tourneur, un fraiseur.
Mes motos : une BSA 500 Gold Star de 1957, un peu préparée comme tout le monde, qui marche très bien et une petite Ducati rachetée à un ami pilote qui a décidé de se consacrer à ses enfants. Un confrère roule avec elle. Je pense que tout le monde y trouve son plaisir. Ce n’est pas la valeur financière de la moto, c’est le souvenir affectif de dix ans de courses et de victoires ensemble. Je ne veux pas laisser partir tous ces souvenirs… »
http://en.wikipedia.org/wiki/BSA_Go...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Triump...
- André Bralion et l’AJS.
« Je viens de Chièvres. Depuis 1946, je suis dans le domaine mécanique. En 1945, mon père et mon oncle sont associés et gèrent ensemble le garage ‘Saint-Christophe’, pour motos et voitures. En 1947, mon père a une AJS 350 et il veut la 500 pour partir en vacances. Mais la livraison tarde et il achète une Norton ES2 disponible chez l’importateur. Pour mes 18 ans, mon père ne veut pas que je roule avec une moto puissante et me paye une Puch 250. Je pars à l’armée pour un engagement de trois ans. Je fais Chièvres-Liège aller et retour chaque semaine. J’achète l’huile pour ma moto chez M. Mineur, concessionnaire Matchless AJS et metteur au point des motos Matchless de Mingels. C’est là que je vois la moto identique à celle que je possède maintenant, une AJS d’occasion, 22.000BEF, en 1955. M. Mineur peut reprendre ma Puch pour 10.000BEF. J’en parle à mon père qui trouve le montant de la reprise trop bas. Je recontacte le vendeur qui monte à 12.000BEF pour la reprise mais cela ne satisfait pas mon père.
Avec ça, tu vas te tuer, tu roules déjà à fond de caisse avec la 250 !
Devant son refus, j’achète une Simca Aronde d’occasion et j’abandonne la moto. Mais le virus est réapparu en 1976.
J’achète cette moto AJS 500 à un ancien client de mon oncle. Un cousin trouve la petite annonce et je vais à Cointe l’acheter pour 12.000BEF. Je reçois aussi le Cromwell. La restauration est terminée en 2001. J’ai fait 54.000km à son guidon. Je suis très content. Nous sommes ici en famille.
Mon fils roule sur Triumph Trophy de 1998, moto moderne et mon petit-fils sur ma Norton. C’est une passion qui se transmet par les gènes…
Mon fils vient de terminer Liège-Aurillac-Liège pour des motos d’avant-guerre, 33 participants au départ et à l’arrivée, 3199 km au compteur, 9 jours de promenade. »
« Le petit-fils préfère les anciennes, pourquoi ? »
« Pour le plaisir de rouler avec le grand père, de refaire tourner ces moteurs, de se retrouver entre amis et ‘restaurateurs’ de vieilles mécaniques, de rouler sur une moto reconstruite par mes soins et de savoir réparer au bord de la route »
- Marcel Holbrecht – Royal Enfield.
« A 56 ans, la moto est mon hobby depuis 43 ans. Mobylette puis , à 18 ans, petite cylindrée. Je suis passionné par les anglaises et cette marque date de 1893 et est un peu particulière. Une succursale est créée en Inde et lorsque la production en Angleterre se termine, elle continue en Inde. Il s’agit sans doute, d’une des premières délocalisations. La marque est bien vivante et un ‘twin’ est dans les cartons pour 2014, rappel de la Meteor et de la Constellation des années 50.
La mienne est une Royal Bullet 5OO de 2012 avec 11.000km. Je suis ‘super-content’.
Auparavant, j’ai roulé sur Aermacchi Ala Verde, Moto-Guzzi V7 Sport 750, BMW/5, BMW/6, Triumph Bonneville 750.
Je regrette parfois, la conduite dangereuse de certains motards ou automobilistes. Par contre, que de bons moments avec les voyages, notamment Belgique-Sicile, 6.000km à son aise, environ 300km par jour. C’est une autre façon de voir la vie… »
http://fr.wikipedia.org/wiki/Royal_...
- Xavier Dufresnoy.
« Je suis à Chimay pour la 19ième fois. J’ai commis l’erreur de ne pas venir pour la première édition mais il faut dire aussi qu’il y avait peu de publicité. Auparavant, le départ n’était pas au même endroit, nous étions bien moins nombreux dans le parc et les machines anciennes ‘authentiques’ étaient plus nombreuses. L’ambiance a toujours été sympathique, comme à Jehonville.
Je roule sur une BSA Goldstar, je ne possède que des BSA, dix dont deux de route et le reste de course. Avec le championnat de France, side-car et autres catégories solo, cela représente beaucoup de courses entre mars et octobre. J’estime aussi qu’il faut ménager les épouses. De plus, la course demande une concentration optimale et l’esprit tranquille. J’ai roulé en moto-cross historique, notamment à Ortho et puis à Marche avec Yves Campion. Donc, moto-cross, circuit moto et side-car, cela occupe beaucoup de dimanches. Il faut aussi réaliser qu’une maintenance est importante et essentielle. Par exemple, les BSA Goldstar 500 mono en usage routier sont fiables. Vous enlevez le phare, le kick, vous roulez en course et vous devez démonter le moteur une à deux fois sur la saison.
En side-car, en championnat de France et à Chimay, je roule avec deux machines dont un ‘grandes roues’ champion de France en 1951.
En moto, j’ai une Rocket 3, 750 de 1969. Je l’ai depuis 22 ans et elle vient des USA où elle a roulé en compétition à Daytona avec des roues à bâtons. En France, la moto doit garder le caractère historique.
Voici l’inventaire de mes dix motos et side-cars :
• Side-car A7 de 1950-1951
• Goldstar Clubman Racing de 1957
• Goldstar Racing de 1958
• Victor Grand Prix 441 ex Serge Bacou, ces motos ont été championnes du monde en 1964 et 1965.
• B40 350 de trial
• Spitfire 650 de 1968, moto d’endurance, peut-être dix exemplaires vendus en France, achetée neuve en 68, c’est ma machine de route
• Rocket 3, 750 cadre Rob North, préparée.
• Rocket 3, 750 version touriste
• B50
• Side-car 1969
Quant aux voitures, je dispose d’une BNC , marque française, cycle-car de 1929. Les critères pour être cycle-car : 350kg max, deux places, moteur de 1100Cc max, 3 ou 4 roues. D’autres marques ont fabriqué des cycles-cars : Sandford, Darmont, Morgan. Ils ont existé entre 1920 et 1930. BNC est une marque sportive et est connue par la victoire de Violette Morris (les 24H du Mans) au Bol d’Or automobile en 1927. Avec mon BNC, j’ai participé à l’Age d’Or.
Xavier Dufresnoy
J’organise des rallyes de voitures pour le club BNC, tous les deux ans. En 2012, nous avons parcouru le Cantal, 4 jours, moyenne de 200km par jour, une journée avec 5 cols. Au départ, 25 voitures dont 11 BNC, Salmson, Amilcar CGSS, Darmont 3 roues, Wolseley de Belgique, 2 Alfa-Romeo 8 cylindres de 1930. Il doit rester environ 40 BNC au monde dont une quinzaine en état de rouler. Cette passion demande beaucoup de temps et d’argent. En cas de casse, il faut reconstruire. Heureusement, je connais quelques personnes, un petit cercle d’amis qui procurent une vraie entraide.
Xavier Dufresnoy
Mon BNC je l’ai acheté en 1989-1990, en bon état et je procède à des travaux de restauration ou d’entretien régulièrement. Pour certains travaux, il faut pouvoir compter sur des gens compétents. Par exemple, un sellier du Cantal a refait les sièges, un travail magnifique.
Ma femme, elle, a voulu retrouver la même voiture que ses parents : une Peugeot 202. Je l’ai cherchée et elle roule en 202.
Xavier Dufresnoy
J’ai aussi l ‘Alfa-Romeo Zagato, un des 1000 exemplaires. Je l’ai achetée en Belgique. La France a reçu 80 voitures et la Belgique, 18.
Xavier Dufresnoy
Xavier Dufresnoy
Voitures et motos, pour moi, tout doit rouler. Je ne veux pas d’une exposition statique.
L’ambiance à Chimay est toujours bonne mais je regrette que le barbecue qui réunissait tous les pilotes ne se fasse plus. C’est vrai qu’à cette époque, nous étions entre 50 et 100 pilotes. Aujourd’hui, beaucoup plus. J’apprécie l’esprit d’entraide, de fraternité qui règne autour de nos chères anciennes, motos et voitures. Vous remarquez aussi que j’aime en parler … »
http://en.wikipedia.org/wiki/BSA_B4...
http://www.motos-anglaises.com/moto...
http://gtfrance.free.fr/bnc.html
http://en.wikipedia.org/wiki/Violet...
Mais Chimay présente aussi certaines particularités.
Le développement informatique crypté,
Dans les nuages,
Le lâcher de commissaires,
Sans oublier le service de sécurité
Transporté
Et l’équipe d’intervention TRES rapide …
Dimitri Haulet
Philippe Haulet.