Deuxième tour d’Ardèche 2015

Raymond Collignon    2015-04-13 22:48:03   

Le Tour d’Ardèche vu de l’intérieur ...


De la pure régularité en Ardèche.

Le Pouzin s’étale sur les deux rives du Rhône séparé par un long pont enjambant les eaux tumultueuses du fleuve. C’est en cet endroit que Bernard Vialar et son équipe ont posé leurs valises pour organiser son deuxième "Tour de l’Ardèche", une épreuve sur routes ouvertes de pure régularité.

Une petite centaine de voitures se retrouvent là, majoritairement françaises les Cidrac, Perin, Soupe et autres Poux, Bigillion et Adam dominent cette troupe de spécialistes équipés du meilleur matériel de navigation blunik, Rally timer et autres systèmes tendant à remplacer les équipiers. Nous sommes quand même deux "Belges" à avoir fait ce long déplacement juste pour le plaisir de parcourir à nouveau ces sauvages routes ardéchoises. Crucifix-Collet, Belges sous plaque luxembourgeoises, ont en effet engagé leur rapide Porsche 911, deux équipages suisses en Porsche et Lancia terminent ce famélique groupe des "étrangers". Notre Porsche, sortie de son hivernage est en parfaite condition, prête à attaquer, même si, finalement c’est une jolie promenade qui l’attend et qu’elle nous donnera une belle frayeur….

La Porsche Automag aux sources de la Loire, au pied du Mont Gerbier de Lonc, pain de sucre minéral à peine sorti de l’hiver.

Un tour complet du Vivarais.

Nous retrouvons les spécialistes de la régularité tous aussi affutés les uns que les autres maintenant que Monsieur Blunik permet d’encoder des moyennes à l’avance, même avec plusieurs modifications en cours d’étape… un vrai jeu d’enfants ! Il est bien fini le temps des "tables" quand c’était encore l’équipier qui dominait le jeu surtout avec, comme ici des moyennes particulièrement basses : trente kilomètres/ heures dans les villages, rarement plus de 45kms/h dans les portions sinueuses… Il est évident dans ces conditions, que tout se jouera à la seconde entre les meilleurs.
On est loin ici de Bastogne ou des boucles de Spa, le sport ici n’est pas celui du pilote !
L’épreuve se déroule en une seule journée, départ le 28 mars très tôt pour revenir à la nuit tombante à Le Pouzin pour la remise des prix après un bon repas typiquement ardéchois…

Josep Maria Carreras de Cabrera, fondateur de BLUNIK, porte même les lunettes solaires estampillées au nom de sa marque, en arrière plan la golf de Perrin est équipée elle d’un système de navigation concurrent, le Rally Timer.

Les grandes spéciales de l’Ardèche…

Qui ne connaît pas le col de la Fayolle, Antraigues sur Volane où traînent encore la "belle montagne "de Jean Férat ", BURZET avec son haut plateau glacé, La Champ Raphaël haut perché cachant encore ses restes de congères dans les fossés ???

C’est à nouveau par là que Bernard VIALAR mène son rallye. Les conditions climatiques sont bonnes, soleil et vent glacial…ici le Mistral règne en maître dans la vallée mais pénètre encore, en changeant de nom, la montagne par tous ses creux.

La région est tellement peu habitée, surtout aux sorties de l’hiver, que sur plus de 100 kms de spéciales nous ne croiserons que deux ou trois voitures ! Les liaisons sont très courtes et les 12 spéciales au total représentent plus de 50 pour cent de l’itinéraire. Bernard Vialar tient à son rallye, il respecte très fort, peut-être un peu trop, ses riverains, dès qu’on approche d’une zone habitée, ne fut-ce qu’un hameau perdu, les moyennes dégringolent vers les 30 km/h. C’est un peu frustrant pour les fous de la pédale de droite que nous sommes mais probablement, en effet, doit on agir de la sorte si l’on veut continuer à organiser ce genre d’épreuves sur routes ouvertes sans rentrer en conflit avec les riverains et les autorités locales.

Un mauvais départ…

Très attentifs et prudent nous croyons bien rouler et finalement nous rendons compte que nous ne sommes pas très bons. Après les deux premières spéciales nous sommes en effet classés vingt deuxième à seulement six secondes des futurs vainqueurs ! Tout au long de ce rallye les différences de pénalités entre les meilleurs resteront infimes. La première partie du rallye se termine au pied du mont gerbier de Lonc, pain de sucre minéral à peine sorti de l’hiver dominant les sources de la Loire.

La boucle Nord et retour vers le Rhône.

Une R4 signée Jean Ragnotti, celle des Viladomat, elle terminera 54eme.

C’est vers Merzenc et Saint jean de Roure que le rallye file pour le seconde boucle après une halte revigorante dans un endroit sauvage aux sources du fleuve qui deviendra pourtant si doux au pays des Châteaux. Nous appliquant, nous réalisons sans gloire un deuxième temps dans la spéciale plongeant vers Saint Martial. Un peu plus loin, sans prévenir, notre Porsche émet un bruit alarmant venant du train arrière. Ce claquement va crescendo et s’aggrave sur les appuis à gauche. Dans la spéciale très montagneuse, longue d’une vingtaine de kilomètres de Saint jean de Roure, nous hésitons plusieurs fois à nous arrêter car les précipices sont en bord de route et le bruit s’accompagne de vibrations.

Que la montagne est belle…

Sorti de la spéciale au regroupement, nous nous penchons à plusieurs sur notre problème sans en trouver la solution. Finalement, on décide de démonter la roue arrière gauche pour avoir accès à la transmission… c’est alors que nous nous rendrons compte que tous les écrous de fixation sont desserrés au point de pouvoir les tourner à la main ! On était donc bel et bien en train de perdre la roue avec les conséquences qu’on imagine dans les endroits où on est passés. Un coup de clé en croix et c’est reparti… ce rallye ne sera décidément pas notre meilleur souvenir même si cela aurait pu être pire en cas de perte de roue en ces lieux escarpés.

Victoire des Briguillon sur leur Porsche devançant Cheynet, Perin et Crucifix.
C’est finalement le couple Brigillon sur Porsche qui gagne ce rallye devant les Cheynet en R5 GT turbo et Michel Perin et madame sur leur Golf à … 2,3 secondes des leaders, un mouchoir de poche !

Une authentique R5 groupe 2 comme on n’en voit qu’en France, celle de Dumond Lamotte, elle terminera 19eme.

On a vécu là un vrai rallye de régularité sur un des plus beaux terrains de jeu de France. Bernard Vialar nous a promis l’année prochaine d’un peu durcir l’épreuve, l’idée est bonne même si nous comprenons parfaitement que l’avenir du rallye de régularité passe par ces excès de prudence. Peut-être faudrait-il, au moins en dehors des villages, lâcher un peu la bride, cinquante de moyenne ce n’est quand même pas le bout du monde surtout quand on sait que les GPS, sur ces mêmes routes, calculent des moyennes plus élevées pour les simples touristes en balade à la découverte de ces somptueux paysages.

Le podium… Bernard Vialar et Jean Caro sont heureux à l’arrivée de ce rallye qu’on aurait voulu plus "nerveux"

Raymond Collignon.

Vos commentaires

  • Le 17 avril 2015 à 10:34, par OVERATH FRANCIS En réponse à : Deuxième tour d’Ardèche 2015

    Bonjour,
    Dans votre compte - rendu, ce serait bien de corriger MERZENC en Mézenc (le Mont du même nom est proche du Gerbier de Jonc, dont vous parlez). Pour la moyenne de 50 imposée, n’est - ce pas suite aux virages incessants et aux troupeaux (moutons, autres) susceptibles de se trouver sur les petits chemins à tout moment ? Là où le rallye passe, la caravanne passe parfois aussi...Amicalement. Francis

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