Alain et son Opel GT.

En 1968, j’ai onze ans et j’accompagne mon papa qui recherche une nouvelle voiture.
« Papa, c’est celle-là que je veux !

–  Tu sais compter ?
–  Oui.
–  Combien de personnes sommes-nous à la maison ?
–  Cinq.
–  Combien de places vois-tu dans cette voiture ?
–  Euh…, deux. »

C’est ainsi que l’Opel GT me plaît depuis sa sortie

et que je me dis : « J’en aurai une quand je serai grand. »

C’est sans doute, une des affirmations les plus entendues par les parents.
J’ai attendu d’être grand, même un peu plus...

En mars 2002, je recherche des pièces de Manta chez un copain qui possède une GT 1100cc. Sous une bâche, patiente une deuxième à restaurer que mon ami possède depuis une dizaine d’années sans l’avoir immatriculée.

Mais il a peu de temps pour ce travail et il accepte de me la vendre.

Cette GT 1900cc est ainsi devenue mienne. Je n’ai aucune expérience en carrosserie, un peu en mécanique, due au démontage des vélomoteurs en étant gamin. J’ai pratiqué le moto-cross, un peu de vitesse pure en coupe Kawasaki, le rallye avec un garagiste de Franière. Ma voiture de tous les jours est une Ascona 2000 i. Cet achat me convient, je préfère restaurer une épave car j’ai le temps et certaines connaissances.

Parlons de ma voiture.

Mise en circulation le 15/09/1972, je l’achète en mars 2002.
Toute la restauration est faite à domicile sauf la peinture.

Elle représente 850 heures de travail et dure 19 mois : démontage complet, décapage, remplacement des éléments de carrosserie trop abimés, façonnage à la main et à la roue anglaise des tôles introuvables.

Je crée un système avec des tubes de chauffage et un cric pour basculer la voiture jusqu’à la verticale.

Je décape jusqu’à la tôle et peins ensuite le voile d’époxy comme protection provisoire.
Le remontage un an et demi après le démontage est un casse-tête. Heureusement, je dispose de nombreuses photos.

Enfin, elle est réimmatriculée le 15/09/2003. Depuis, rien n’a bougé. Quelle satisfaction ! C’est la preuve d’un travail bien fait.

Malgré les longues distances parcourues pour certains voyages, je n’ai pas connu de grosse panne. Le seul problème est le remplacement de la batterie à Montluçon en 2010. Je roule environ 3 à 4000km par an.

Quelques inconvénients d’une voiture ancienne :

le dégivrage et le chauffage sont peu efficaces. Par contre, la mécanique est plus simple à comprendre que pour les voitures modernes qui demandent un diplôme d’électromécanicien…

Nous partons sans appréhension,

souvent à deux voitures pour une assistance éventuelle. Un exemple est notre voyage à La Rochelle. Mon ami André casse son échappement et nous tentons une réparation provisoire avec une canette de coca. Trop fragile, elle ne tient pas.

Sur une aire d’autoroute, nous sommes deux à pêcher une boîte de choucroute vide dans une poubelle enterrée. Après nettoyage, elle nous permet de rejoindre un garage Opel où le patron se fait un devoir de souder l’échappement gratuitement !

Rouler en Opel GT est toujours un plaisir.

Pour mon épouse aussi car c’est la seule voiture dans laquelle elle ne souffre pas du dos, même pour de longs trajets.

Parlons aussi du Club ‘Entraide Opel GT’.

Club Entraide Opel GT.

Plus de 300 membres, majoritairement de France,

une trentaine en Belgique, aussi de Suisse, des Pays-Bas, d’Allemagne, d’Italie, un en Guyane et un à La Réunion. Chaque année, un membre organise la réunion dans sa région :

• 2004 : La Charité, Sancerre.
• 2005 : Gasny.
• 2006 : Millau.

• 2007 : Sézanne.

• 2008 : Rochefort.

• 2009 : Seneffe.

• 2010 : Montluçon.

• 2011 : Le Mans.

• 2012 : Chelle.

• 2013 : La Roche sur Yon.
• 2014 : Rambouillet.
• 2015 : Alsace.

• 2016 : Ath.

Si la cotisation est dérisoire, symbolique, le service est très appréciable.

Chaque membre apporte son aide aux autres pour tout besoin qui concerne l’Opel GT. C’est un club ‘bon enfant’ où chacun trouve sa place.
Je peux dire un club ‘pas comme les autres’ pour une voiture ‘pas comme les autres’.

Philippe Haulet.