Un doux rallye d’Hivern !

Raymond Collignon    2009-01-29 22:55:39   

Septième rallye d’Hivern 13 & 14 décembre 2OO8.


Samedi 13 décembre Départ de Salt la ville exponentielle.

Le 7ème Rallye d’Hivern, dans un décor grandiose ! (Photo racingfiles.com)

SALT est une ville « champignon ». Proche de Girone et petite sœur de Barcelone, elle se développe à une vitesse inimaginable. Là où il y a trois ans à peine nous parquions nos voiture dans un quasi terrain vague s’alignent maintenant hôtels « low cost », constructions résidentielles, galeries commerçantes super branchées où il ne fait pas bon se promener sans porter au bout de son bras le sachet en plastique arborant le sigle des dernières boutiques à la mode. Loin de nous ces contraintes… nos vieilles compagnes parquées sous le pâle soleil ne pensent qu’à une chose : en découdre ailleurs là dans la montagne où les dés ne sont pas encore pipés !

La PORSCHE AUTOMAG arbore fièrement son numéro 1, près de 100 voitures au départ, le rêve tout organisateur.

Alex ROMANI, l’heureux patron du rallye a réuni ici une petite centaine de voiture et une dizaine de motos, avoir tant de concurrents au départ d’un rallye hivernal réputé si dur tient de la gageure. Des Français, Espagnols, Italiens, Monégasques, Suisse, Belge, un beau panel européen où manque un peu de représentation des pays du nord, bien éloignés il est vrai de la rude Catalogne. Les leaders du challenge européens sont tous là : LAREPPE, FIORITO, VERSIGLIA, SAGI, PISTONE mais les meilleurs espagnols MOLINA , TALLADA, SOLER ont bien l’ont bien l’intention de troubler leur jeu. Nous alignons quant à nous notre fidèle 911 avec la ferme intention de bien nous amuser et d’aider Adrien à conserver sa seconde place au challenge européen des équipiers qu’il avait remporté l’année passée.

DEPART A 13 HEURES, LA PORSCHE AUTOMAG A LE NUMERO UN.

L’attente du départ ... concentration au bout du capot...

Notre Porsche arbore le numéro « UN », victoire précédente oblige. Cette position demande plus de concentration car il faut ouvrir la route, tracer la voie pour les autres dans un rallye secret où seul le road book est le maître. Nous n’avons pas grand chose à perdre et nous sommes bien conscients du fait que renouveler l’exploit de l’année précédente sera difficile d’autant plus que les conditions météos ont l’air plutôt bonnes. Il fait juste assez froid pour maintenir au sol quelques plaques de verglas dans les zones d’ombres mais cela n’a rien à voir avec ce que nous avons connu en 2OO7 cette fois, c’est presque le printemps en hiver ! Au niveau de l’itinéraire, nous remarquons immédiatement que l’organisateur a maintenu pratiquement le même que le précédent, traversant la Catalogne vers le nord, nous montons vers les Pyrénées qu’il faudra traverser pour aller voir du côté de BANYULS et du Roussillon si les précipices sur la mer sont toujours aussi escarpés ! Le train est rapide et ne permet aucune erreur.

La PORSCHE s’élance en tête, l’aventure commence devant les spectateurs enthousiastes.

Adrien, très attentif, maîtrise bien son sujet, les conditions climatiques sont effectivement excellentes et il s’avère rapidement que l’épreuve sera cette fois un vrai rallye de régularité, ce qui ne nous convient pas en général. Effectivement, cette impression se confirme, après avoir passé le col d’ARES à 1513 mètres à l’ancienne frontière nous sommes classés septième à quelques secondes du premier, tout se joue comme prévu dans un mouchoir. La nuit commence à tomber, les étapes spéciales se suivent à un rythme soutenu, les routes du côté français sont étroites et glissantes, plus sauvages que leurs sœurs espagnoles, elles caracolent nerveusement dans la pure montagne.

(Photo racingfiles.com)

La Porsche marche bien, elle ne se permet pas la moindre dérobade intempestive la jouant à l’allemande frigide ne demandant pourtant qu’à s’exciter ! Elle doit patienter mais le rythme sportif vient tout doucement d’étape en étape. A partie de BANYULS cela devient génial. Il fait nuit noire, la route est très étroite, elle se faufile dans les vignes agrippées à la montagne qui surplombent la mer bouillonnant plus de cent mètres plus bas. Sans en avoir vraiment le temps, nous nous mettons à rêver au délicieux nectar sucré que ces spectres en d’autres saisons portent au bout de leurs bras morts. Le rallye continue, nous passons et repassons les anciennes frontières, tout va bien à bord, rien à déclarer… les douaniers sont pensionnés depuis belle lurette en notre belle Europe ! A part le « lunch paquet » du début nous vivons sur nos réserves, l’organisateur a prévu quelques haltes revigorantes mais nous n’avons guère le temps d’y traîner. L’air de rien la fatigue s’installe mais le diable Alex Romani s’arrange pour nous tenir éveillé en nous proposant des jeux de plus en plus subtiles.

Les courageux motards au contrôle technique. Ils arriveront pratiquement tous au bout. Par mesures de sécurité, ils sont obligés de rouler par deux.

Ainsi, dans certaines spéciales, plutôt que les sempiternelles moyennes imposées nous recevons au départ des feuilles avec des temps de passage à respecter en fonction des distances mais sans autres informations. Là, cela devient vraiment dur, surtout lorsque l’itinéraire se complique et que l’équipier doit débiter des temps en même temps que des notes de direction se suivant les unes sur les autres. Ainsi l’étape 15 de MARE DE DEU DEL MONT fera référence en la matière. La route y est glissante, très étroite, pentue et sinueuse, pour le spectacle les spectateurs ne s’y sont pas trompés, ils sont nombreux à camper autour des feux allumés dans la nuit. Nous vivons là la quintessence du plaisir que peut donner ce sport : aller vite en secret sans se tromper, chercher la limite sans sortir de la route, enfiler les virages comme des perles en respectant les moyennes.

Départ d’une spéciale dans la nuit, devant : l’inconnu … (Photo Alain Patrice)

A notre grand étonnement, nous sortons de ce grand moment de rallye quasi sans pénalités ! N’ayant qu’eux avec nous, nous avons gardé nos pneus neige alors que tous nos concurrents ont mis les « clous » ce qui peut effectivement apparaître comme plus prudent. Il s’avèrera cependant que nous avons eu raison d’agir de la sorte, en effet les parties humides sont majoritaires et le verglas n’apparaît que par plaques assez rares. Dans ces conditions nos Michelin alpin s’avèrent excellents. José Lareppe équipé de clous ne passe pas dans les temps de même que la plupart de nos concurrents au volant pourtant de petites « tractions » modernes : VW GOLF GTI et SCIROCCO, AUTOBIANCHI, FIESTA et autres MINIS qui devraient être plus à l’aise dans ce slalom montagnard. Carlo FIORITO nous avoue avoir ramé avec son Abarth , SAGI très à son aise en général sur la neige reconnaît avoir été en galère comme jamais avec sa Porsche « cloutée » à la dérive partout…

La PORSCHE des Sagi avec leurs pneus clous qu’ils regretteront bien.

Lorsque vers deux heures du matin nous rejoignons Salt pour terminer cette étape de nuit. Le premier classement publié nous positionne en tête du rallye, bis repetita ? José LAREPPE tire un peu la tête : « Ah si je n’avais pas mis mes clous ! » … De toutes façons, cela n’est pas fini car dimanche il reste trois épreuves spéciales à parcourir en espérant que les conditions climatiques nous seront favorables…

Une MINI dans la nuit, on est proche de Noël (Photo Alain Patrice)

DIMANCHE 14 DECEMBRE LE SOLEIL BRILLE SUR SALT LAREPPE EST REPASSE DEVANT.

(Photo racingfiles.com)

Malheureusement, le soleil brille sur Salt. Nous repartons finalement en deuxième position car pour trois secondes les diaboliques JOSE et JOSEPH sont repassés devant dans la dernière spéciale de la nuit. Ce dernier jour est un véritable « copié-collé » de l’année dernière, la neige en moins. Même la fameuse étape d’OSOR, pourtant un peu neigeuse au sommet, passe facilement. En plus, la dernière spéciale est annulée pour cause de « bêtes sauvages sur la route » ! En réalité, en matière de bêtes sauvages, nous ne verrons guère que quelques moutons ayant confondu le chaud asphalte avec la paille de leurs étables, de vrais citadins, ces patauds ! Nous sommes donc empêchés par ce fait de course de défendre jusqu’au bout nos chance.

Carlo FIORITTO et sa fille, nouveau vainqueur du Challenge Européen (Photo Alain Patrice)

Nous terminons finalement second à quatre secondes de Lareppe Lambert et trois secondes devant la SCIROCCO des espagnols MOLINA- POMARELA. Malgré sa modeste quinzième place, c’est Carlo Fiorito qui a le sourire. En terminant l’épreuve il empoche aussi la première place du challenge européen succédant à José Lareppe à la tête de ce classement très disputé. JOSEPH LAMBERT emporte le challenge des équipiers précédant ADRIEN FELOT, le vainqueur 2OO7 !

Beaucoup de coupes pour les Belges, José LAREPPE remporte le rallye, Joseph LAMBERT son équipier remporte le titre européen des équipiers devant Adrien
FELOT … Nous terminons 2ème du rallye, je suis 4ème du Challenge Européen des pilotes.

Ainsi se termine ce beau rallye au bout d’une (trop) longue saison. Alex ROMANI est satisfait, il a ramené tout le monde à l’arrivée y-compris les courageux motards. Notre ami a déjà la tête ailleurs, sourire aux lèvres, il nous annonce : – « Le COSTA BRAVA 2OO9 se fera sur routes partiellement fermées et avec un catégorie à moyennes rapides de maximum 8O KM/H ! »

A suivre donc pour de nouvelles aventures en Catalogne puisqu’il s’avère, ce qui est quand même un comble, que l’avenir du rallye automobile est probablement celui là : de la régularité rapide en voitures anciennes sur routes partiellement fermées comme aux Legend Boucles de Spa. Souhaitons cependant que le secret de l’itinéraire sera imposé car s’il faut venir reconnaître le parcours pour faire un bon résultat, nous ne jouerons plus dans la même pièce.

Raymond Collignon.

Merci à Alain Patrice pour ses photos.
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Les Résultats !

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