Barry Baltus : le temps du bilan, et préparation 2021 !

Dimitri Haulet, Philippe Haulet    2020-12-30 14:10:51   

L’eau a coulé sous les ponts depuis notre première rencontre en janvier 2016.

Barry Baltus.

Le moment est venu de faire le bilan avec Barry.


2021 le voit arriver en Moto2.

Barry Baltus.

Barry, quelles sont tes impressions pour ces cinq années ?

« Le passage en Moto3 était une étape importante. Fin de la saison 2019, mon avenir était incertain et subitement, tout s’est accéléré : je suis propulsé en Moto3.

Je n’ai pas participé aux tests hivernaux. Ce virus a tout chamboulé et c’est aussi une chance pour moi car, à cause de mon âge, je ne pouvais pas participer aux 5 premières courses. Finalement, j’en ai raté une seule.

J’étais le plus jeune pilote en Moto3 et le serai aussi en Moto2. L’avantage est que j’ai plus de temps pour apprendre.

Pour le début de saison en Moto 2 , j’aurai encore 16 ans alors que le deuxième plus jeune a déjà 19 ans.

Avec un contrat de deux ans, la première année sera pour apprendre sans pression. »

Quel bilan tires-tu de la saison en Moto3 ?


« C’est une saison compliquée. J’espérais de meilleurs résultats. La fin était meilleure sans être ‘top’. Je termine quand même 3 fois seizième aux portes des points.

Par rapport aux résultats en CEV où j’étais bien meilleur que mon équipier Dupasquier, en Moto3, la différence est moindre.

Je suis arrivé 2 fois en Q2 et lui, jamais mais ce n’était pas l’objectif. Tout doit aller vite, il y a peu de temps pour apprendre. »

Le papa précise que cette saison 2020 en Moto3 a été une des plus rapides, sur l’ensemble des circuits pour toutes les équipes et pour tous les pilotes.

Évoquons la saison en Moto2 avec un nouveau team et une nouvelle moto.

Barry Baltus en Moto2 en 2021.

Barry Baltus découvre la Moto2.

« Oui, tout est nouveau. L’électronique que je dois apprendre, un coéquipier qui a beaucoup d’expérience Hafizh Syahrin.

Hafizh SYAHRIN.

Les deux motos sont comme des motos d’usine en phase de développement. En fin de saison 2020, la moto marchait bien. Mon chef-mécano a été plusieurs fois champion du monde avec différent pilotes. Il a travaillé avec Marquez et Zarco, deux bonnes références.

Fin de la saison Moto3, deux jours de test étaient prévus à Jerez avec le nouveau team et la Moto2. L’équipe me laisse une bonne impression. Pour obtenir de bons résultats, le pilote, la moto, le team doivent former un tout en bonne entente.

Le premier jour sous une pluie permanente, nous n’avons pas pris de risques et n’avons pas roulé. Le deuxième jour, je termine 0,2 seconde devant Arbolino qui est vice-champion en Moto3. Je suis à 1,9 seconde du meilleur temps et c’est encourageant.

Quant à la moto, je pensais que l’adaptation serait plus facile. Il y a longtemps que j’ai roulé sur une grosse moto. Physiquement, je termine K.O. après 100 tours sur cette journée.

Syahrin a roulé deux ans en MotoGP. Aux essais, je suis à 0,4 seconde de lui. Son expérience est importante pour développer la moto. Mon premier contact est vraiment bon avec lui et avec tout le team, le boss hollandais, les 4 mécanos espagnols. »

L’entraînement physique ?

« Pour cela, je profite encore du travail de Philippe Lambert. Les salles de sport sont fermées mais comme membre de l’Adeps, je fréquente celle des Spirous.  »

Les études ?

« Comme élève CEFA en mécanique, je travaille chez Michel, ‘Zone Rouge’.

Zone Rouge.

C’est plus facile pour moi qu’une école classique. Avec l’aide de l’Adeps, je bénéficie de facilités. Un jour de classe par semaine et le reste, en entreprise. »


Le papa ajoute :

« Ce sont toujours beaucoup de tracas. Nous devons concilier les déplacements et le travail. La maman n’accompagne jamais.

Cette année 2020, à cause du virus, je ne suis allé sur place que 5 fois. Pour le reste, Barry a dû partir seul avec ses deux valises. Il s’est bien débrouillé pour l’avion, le taxi, preuve d’une grande maturité pour un jeune de 16 ans. »

Barry, comment vis-tu une adolescence différente de celle de la plupart des jeunes ?

« Je suis conscient d’avoir une vie différente de celle des jeunes de mon âge. Certains commencent leur vie à 20 ans, d’autres à 16 ans. Un jour, il faut se débrouiller seul. »

Revenons à ta passion.

« Pour les entraînements à moto, circuit et supermotard, j’ai la chance de disposer du circuit de Mettet.


Bientôt, nous partons pour l’Espagne (Valence) pour y rouler avec ma moto d’entraînement.

Avec le team, j’ai 2 jours d’essai à Jerez et au Qatar en mars. La compétition démarre le 28 mars.

4 châssis sont présents : Kalex, Speed-Up, MV Agusta et NTS.

Au départ, NTS fabrique des bras oscillants pour Suzuki en MotoGP. Le patron de NTS décide de préparer sa propre moto. Trois châssis sont en développement et entament la 4ième saison.

La moto commence à être au point mais l’évolution est constante. Preuve de ses qualités, à Valencia, Bendsneyder a réalisé un chrono à 0,6 seconde de la pole.

C’est plus facile pour les autres constructeurs. Par exemple, si 17 pilotes roulent sur Kalex, 17 rapportent leurs impressions, leurs commentaires. Chez NTS, nous sommes deux, donc moins de datas pour développer le châssis.

Par contre, on ne peut pas toucher au moteur Triumph, 765cc, changé toutes les 3 courses.

Pour mes premiers essais de novembre, le chef-mécano voulait une moto basique pour que j’apprenne, que je découvre. »

Barry Baltus.

« Personnellement, 2021 est une saison d’apprentissage. Faire de bons résultats le plus tôt possible mais sans brûler les étapes. Je veux rouler, m’amuser sans penser au chrono.

Le rapport poids/puissance en Moto2 m’est plus favorable. En Moto3, j’étais 10kg plus lourd que mon coéquipier et c’est handicapant.

Nous sommes 5 rookies, Arenas, Arbolino, Ogura, Vietti et moi, soit les premier, deuxième, troisième et cinquième du championnat Moto3 2020.

Je ne peux pas encore penser au circuit qui me convient le mieux car le pilotage entre Moto3 et Moto2 est très différent. Les trajectoires sont différentes.

Ainsi, j’ai déjà bénéficié de l’aide de Syahrin qui m’a montré les traces de passage en fin de journée. Alors, j’ai gagné 6 à 7 dixièmes sur les 15 derniers tours.

De plus, pour cette saison, je vais découvrir plusieurs circuits : Qatar, USA, Argentine, Australie, Japon, Indonésie. »

Un mauvais souvenir ?

« En Red Bull Rookies Cup à Jerez, je mène le dernier tour et je tombe à quelques virages de l’arrivée.

A Assen, je tombe aussi à 50 mètres de l’arrivée. »

Un bon souvenir ?

« En CEV, la victoire à Estoril.

La première sortie des stands en Moto3 le vendredi matin.

Les premiers tours en Moto2.  »

Le dernier mot ?

« Cette année 2020 laisse un goût amer. Pas de spectateurs, pas de contact avec les autres pilotes, manger seul dans un coin. Ambiance inhabituelle peu favorable aux rencontres et discussions.

Je remercie encore Zélos, mes parents, tous ceux qui me soutiennent et sans qui, rien n’est possible. »


Nous avions le souvenir d’un garçon un peu timide et très à l’aise sur sa moto.

Quelle évolution !

Bien sûr, à presque 17 ans, il s’est développé physiquement. Il a aussi acquis assurance, présence, maturité.

Voilà un jeune homme bien dans son casque, sa combinaison et ses bottes.

Souhaitons-lui d’atteindre son objectif : s’amuser à moto et prendre ce qui se présente.

Barry Baltus - Facebook.

Dimitri Haulet.

Philippe Haulet.

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