Bikers’ Classics – 2012.

Philippe Haulet    2012-07-11 22:59:06   


Bikers’ Classics – 2012.

Si la pluie est présente vendredi, elle n’a pas empêché les passionnés, participants ou non, d’être à Francorchamps pour ce rendez-vous traditionnel depuis dix ans maintenant !

Pour nous aussi, ce rendez-vous est une marche de plusieurs kilomètres et surtout, l’occasion de rencontrer beaucoup de personnes, connues ou pas, de voir des motos.

Faisons connaissance avec quelques unes d’entre elles.

Frédérique Ankone.

Née le 7 décembre 1981, elle vit en Hollande. Marcel, son papa, pilote très connu dans son pays, a participé à plusieurs G.P. Il participe aux courses de motos anciennes et c’est ainsi que Frédérique vit aujourd’hui à Francorchamps un moment très particulier : sa première course sur circuit avec une moto ancienne. Elle roule sur une Honda RC161 de 1961.

Avant le départ, pas de peur. Elle est sereine. A l’arrivée, elle est satisfaite. Elle n’a connu aucun problème.

Sur la route, Frédérique roule sur une Yamaha R6 de 2002. Elle est à moto par plaisir, pas par passion.

Trois amis norvégiens.

Trois amis sont partis de Norvège à moto. Ils profitent de leur congé de dix jours pour visiter Rimini. Sur le chemin du retour, l’arrêt aux Bikers’ Classics à Francorchamps s’est imposé naturellement.

Nice trip !

Mère et fille.

La maman est commissaire sur les compétitions ‘moto’ depuis trente ans. Les enfants suivent. Depuis sa retraite, le mari est aussi présent pour les voitures. Ce bénévolat fait partie de leurs vies.

Plusieurs noms belges connus.

Stéphane Mertens, Richard Hubin, Michel Siméon, René Delaby.

Team Lavergnac.

Comment Lavergnac ?

Contraction de Laverda et de Cognac.

Qui ?

Fred et Max Collonge, deux frères, Christian Mille et Philippe Marcillan créent le team.

Pourquoi Laverda ?

Fred : « Je roule depuis 31 ans en Laverda. Gamin, j’ai vu cette moto qui m’a plu et je me suis dit « Quand je serai grand, j’en aurai une ». Je n’ai jamais lâché et j’y ai entraîné mon frère. Quand j’ai fait des travaux à la maison, mon frère m’a apporté un gros coup de main et en remerciement, je lui ai offert une Laverda avec laquelle il roule sur les circuits. Il nous a amené sur ces circuits et nous a permis de rencontrer Bertrand Bochot, une des ‘bibles’ Laverda. Bertrand connaît Laverda par cœur et est passionné depuis septembre 1969 ».

Bertrand : « J’ai rencontré Piero et Massimo Laverda au premier Bol d’Or à Montlhéry en 1969. Je roule depuis septembre 1970 en Laverda. J’ai acheté une 750 SF neuve en juillet 1971 et je termine sa restauration depuis peu. Selon Piero Laverda : « Elle est mieux que neuve ». Nous sommes venus à la course sur circuit par passion, aussi par le fait qu’il est impossible de ressentir les mêmes sensations sur la route. Nous recherchons l’esprit qui existe autour de la moto ancienne : l’esprit d’entraide. En moto moderne, c’est chacun pour soi. En ancienne, c’est beaucoup plus amical. La course existe mais sans enjeu et en restant raisonnable. Quelques uns viennent pour gagner, la grosse majorité vient pour le plaisir de montrer sa vieille moto et de rouler sur un circuit connu.

Nous avons évolué vers une compétition plus franche en 2008 grâce à Piero Laverda. Il nous a prêté la moto d’usine SpaceFrame de 1975 pour le Bol d’Or Classic. Piero Laverda est très abordable, nous l’avons invité à plusieurs reprises à Charade et il est toujours venu. Nous avons sympathisé et, pour préparer le Bol d’Or Classic, nous lui avons demandé quelques ‘bonnes’ pièces. Pour cette course, nos 750 sont bien mais manquent de puissance. Piero nous répond que les Laverda 1000 ou 1200 sont mieux armées pour l’endurance et nous propose d’en reparler lors d’une prochaine rencontre. Nous le réinvitons à Charade et il nous annonce que, si nous sommes prêts à nous engager pour le Bol d’Or Classic, il nous prête une SpaceFrame. Nous sommes donc allés en Italie pour préparer cette moto pour la course et nous l’avons essayée sur le circuit d’Adria. Ainsi, nous sommes prêts pour le Bol d’Or Classic. Notre but : qualifier la moto, terminer la course avec la moto intacte. C’est ce qui est fait.

C’est une grande preuve de confiance car Laverda a construit cinq motos SpaceFrame. Bob, un anglais vend sa machine. Nous avons essayé de l’acheter mais c’est trop cher, nous n’avons pas pu suivre financièrement. Bob nous propose alors celle d’un voisin à Manchester dans un piètre état. Nous partons à deux et le propriétaire nous demande de la faire rouler, ce sera sa satisfaction. Nous la remettons en état et elle reste sa propriété. Malheureusement, lors du Bol d’Or de l’an dernier, une bielle est passée au travers du moteur et cette collaboration s’est ainsi terminée. Notre propre moto attendait depuis plusieurs années et nous l’avons remontée en urgence pour rouler à Francorchamps. Le moteur est neuf et en rodage depuis ce matin.

Un autre projet est en cours : la moto de Christian, baptisée Rénata du prénom de la veuve de Massimo. Cette moto est ainsi appelée car les Anglais aiment donner un nom à leur moto. Nous avons contacté Rénata qui a accepté. Le moteur est acheté en Angleterre et envoyé en Australie chez le préparateur Redax, un des meilleurs préparateurs Laverda au monde.

Christian Mille participe au championnat de France VMA (Vitesse Moto Ancienne) sur une machine extrapolée des 750 SFC, réalésée en 860 cc avec des éléments qui nous sont fournis par Augusto Brettoni, le pilote mythique de Laverda. Il a terminé troisième en 2011.

Toujours en parlant de compétition, Christian et Sabine Raynaud sont champions de France en side-car à moteur Laverda 750. Nous sommes tous passionnés de Laverda. Même si ce sont des motos lourdes et fatigantes, nous sommes persévérants. Il faut payer de sa personne pour réaliser un temps. La nôtre pèse 210 kg pour 100CV. L’avantage des motos japonaises en particulier, est qu’elles peuvent bénéficier des évolutions actuelles. Pour nous, l’usine Laverda n’existe plus depuis longtemps ! Le seul à proposer une évolution pour Laverda est Redax. Ainsi pour le moteur de Rénata, les soupapes sont de Subaru, culasses travaillées avec un intérieur en céramique, vilebrequins allégés et équilibrés dynamiquement, embrayage en kevlar. Vous pouvez être pour ou contre cette évolution, si vous voulez suivre les autres, il faut y passer.

Francorchamps, c’est ‘La Mecque’ de la moto, un des plus beaux circuits du monde, naturel, vallonné, mythique. De plus, cette région ressemble très fort à la nôtre, Charade et Clermont-Ferrand. Dommage que ce championnat ne comporte que deux courses pour l’instant : le Bol d’Or Classic et les quatre heures de Francorchamps. Bientôt, Imola s’y ajoutera avec une course de quatre heures et nous espérons en être ».

www.laverdamania.net

http://laverda-passion.blogspot.fr/...

Phil Read.

« M. Read, comment allez-vous ?
  Je suis si malheureux !
  Pourquoi ?
  Je n’ai pas gagné l’Euro Millions hier… mais c’est toujours agréable de pouvoir rouler à Francorchamps ».

Denis Baudouin.

« Aujourd’hui, je suis à Francorchamps avec ma Moto Guzzi V7 Sport, habillage Magni, préparation spécifique pour le moteur et pour la partie cycle. Je la consacre à rouler sur les circuits d’Europe, Francorchamps, Chimay, Imola, Brno, Catalunya en moto classique. C’est sa deuxième sortie, elle a roulé au Bugatti le mois dernier. Elle est toujours en réglage et je rencontre des problèmes de tenue de route. Elle est de 1972, elle fête ses quarante ans.

La moto, c’est une passion depuis tout petit. Je roule depuis mes 16 ans, la première une Suzuki 125cc, ensuite une Kawasaki 500 H1, des Moto Guzzi. A 18 ans, je me paye une Ariel 1000 Square Four de 1955 que je possède toujours et que j’utilise pour les balades de vieilles motos.

Photo fournie par Denis Baudouin.

La Guzzi est ma deuxième moto de circuit après ma Ducati préparée en MHR.

Photo fournie par Denis Baudouin.

Le circuit de Francorchamps est superbe et je prends beaucoup de plaisir à rouler, … quel que soit le circuit.

Dimanche matin, j’ai enfin réussi à la régler. Avec l’exigence que demande Spa, je suis sûr qu’elle s’adaptera à tous les autres circuits.
Merci, c’est une vraie cure de jouvence, ce circuit ! »

Leo Veeman.

Venu de Hollande, Rotterdam précisément, Leo vit sa passion pour la moto depuis 1968 et a côtoyé Renzo Pasolini. Il participe aux courses de motos classiques avec deux Benelli 500cc, 60 CV. Depuis sa retraite professionnelle, il dispose de temps pour l’entretien et la restauration de motos.

Philippe Weber.

« Je suis né le 18/10/1956, dans le sillage d’un néophyte désargenté. Mon oncle, Jacques Mobers, est un bon amateur de compétition moto mais ‘désargenté’ (comme il se plaisait à le dire). A la fin des années 50 et au début des années 60, il participe à de nombreuses courses en Belgique sur des Itom 50 cc, une moto italienne fort prisée à l’époque. Petit gamin, je découvre l’ ITOM posée contre un mur dans une remise de mon oncle Jacky et immanquablement, je mets son casque ‘bol’, un Cromwell et « Vroum, Vroum », j’ y vais à fond.

Photo fournie par Philippe Weber.

A 14 ans, j’habite la province et je fais mes armes sur une petite Flandria lorsqu’une affaire se présente. J’achète ma première Ducati, une 160 Monza Junior et à Sart-Mélin, je sillonne les petites routes et les chemins de campagne sur ma merveilleuse machine. C’est une sensation extraordinaire, j’ y repense encore aujourd’hui.

En 1975, pour aller à l’école Saint-Luc à Bruxelles, j’achète ma première moto neuve, une Ducati 350 Desmo chez l’importateur, René Van Den Borre, rue de la Pastorale à Anderlecht. C’est le lieu mythique des ducatistes. Deux ans plus tard, je participe à la Coupe Ducati avec cette même moto.

Puis, suit une période de disette du point de vue ‘moto’. Mais je reste fidèle à ma passion et à la marque Ducati. En 1986 lors de l’apparition des premières courses pour motos classiques organisées par le CRMB, je retâte du circuit. C’est en 1997 que j’entreprends la restauration de mes Ducati 160, 350 et 450 qui dorment dans mon garage. Aujourd’hui, je possède une cinquantaine de petits monocylindres dont 20 en bon état. Inutile de préciser que la maison est d’abord un atelier et le dortoir de MES motos ! Je m’intéresse principalement aux monocylindres du début de la marque, vers 1946 jusqu’à la fin de la production en 1975. Ma volonté et mon envie sont de retracer l’évolution des motos Ducati sans souci de la valeur d’une moto par rapport à l’autre. Il est assez facile de trouver les pièces pour les modèles les plus connus. Entre autres, Marc Parfait, un artisan-vendeur fait des ‘miracles’ et possède un réseau remarquable de fournisseurs.

Je regrette seulement que l’argent devienne si prépondérant dans ce monde. Mais c’est malgré tout, un vrai plaisir de rencontrer, de retrouver à Francorchamps ou ailleurs, des gens amoureux de la moto ancienne et animés par LA PASSION, celle de la moto ou une autre. Je recherche ces contacts humains car j’éprouve une très grande nostalgie de cette époque, celle de ma jeunesse, de mes parents, époque qui est surtout celle de mes vingt ans, d’une certaine insouciance et de l’espoir d’un avenir que l’on espérait bien radieux. »

Linto.

Modèle rare présent à Francorchamps. Le moteur est un accouplement de deux moteurs Aermacchi.

Linto

Freddy Spencer.

Rencontré au bord de la piste, avant qu’il ne remonte sur la moto, ‘Fast Freddy’ nous confie sa joie d’être à Francorchamps.
« J’aime le circuit de Francorchamps, mon circuit favori au monde entier. Pour plusieurs raisons, bien sûr, mais surtout parce que j’ai gagné mon premier Grand Prix ici, il y a trente ans (1982). Heureux d’être présent ici ».

Fred Krugger.

« Je suis présent à Francorchamps avec trois motos qui sont comme toutes mes motos, entièrement réalisées par mes soins et toutes, uniques. La blanche est l’Overmile qui a remporté la troisième place au championnat du monde des constructeurs en 2009, inspiration ‘dirt track’ actualisée, 1700CC, 105CV à la roue, 120 N-m, six vitesses, 200kg, freins Beringer. La moto sur la remorque est celle avec laquelle j’ai roulé à Bonneville en 2007 et celle sur la table est un petit projet sur base de Honda CB450, projet peu onéreux à la portée de tout qui peut apporter du temps et quelques compétences. Avec elle, je serai au Yokohama Show, au Japon, en décembre et je roulerai à Bonneville en août 2013 lors de la ‘Speed Week’ ».

Un mot particulier pour Fred Krugger : ses réalisations ne sont-elles pas artistiques ?

K r u g g e r

Est-il besoin de préciser encore une fois, que la passion est ancrée chez tout participant ou spectateur ?

Quant à elles, l’émotion et la beauté sont bien présentes à Francorchamps.

Et quoi qu’en pensent les femmes et compagnes de pilotes, la moto, c’est vraiment fatigant !

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