Les Spa 6 Hours, c’est aussi la grand-messe des ancêtres !

Benoît Piette    2016-09-25 19:38:42   

Comme d’habitude, ce fut le samedi qui attira le plus de monde… et d’ancêtres : environ 1200 oldtimers avaient fait le déplacement, remplissant pratiquement tout l’espace qui leur avait été dévolu.


Avec le temps, on observe que la renommée de cette grand messe du véhicule ancien commence à se faire connaître à l’extérieur du royaume : de plus en plus de Néerlandais prennent la route vers Francorchamps et depuis peu, quelques Allemands viennent en voisins…

Le dimanche, jour de repos après la course d’endurance Spa 6 Hours de la veille, le parterre d’anciennes était plus clairsemé : environ 450 voitures étaient présentes.

Un "Warm Up" bien plébiscité

L’édition 2016 a proposé aux propriétaires d’ancêtres de faire quelques tours de circuit avant les courses du WE.
Cette offre a été très bien accueillie : pas moins de 150 véhicules ont participé à cette première.

Parmi elles, une vénérable Citroën Rosalie de 1932 : certes, il ne s’agissait pas du modèle ‘typé course’ de 8 CV « Spécial Yacco » qui a établi en 1933 une série de records d’endurance sur l’anneau de Monthléry, mais une humble 8 CV.

En 1933, une simple 8cv Citroën de série (4 cylindres 1400cc), recarrossée, parcourt 300.000km à 93 km/h de moyenne, en 134 jours, sur le circuit de Montlhéry pour le compte des huiles Yacco, battant ainsi 106 records mondiaux et 181 records internationaux.

Son moteur de 1452 cm³ de cylindrée a été repris de la célèbre Citroën B2 des années vingt, mais ici, il développe 32 ch, ce qui est censé lui permettre de friser 90 km/h…
Fabriquée après la C4, la Rosalie sera la dernière propulsion de la marque au Double Chevron et cèdera définitivement sa place aux Tractions Avant en 1938 .

Avec ses deux essieux rigides, ses freins à câbles et ses trois vitesses, il ne s’agissait évidemment pas de faire tomber le record du circuit, en revanche sa présence sur la piste où roulent habituellement des F1 avait quelque chose d’amusant voire de surréaliste...
Les organisateurs et autres commissaires de piste ne s’y sont d’ailleurs pas trompés et ont accueilli cet ancêtre avec beaucoup de sympathie.

Naturellement, les vitesses actuelles lui sont totalement étrangères : repasser la seconde vitesse pour monter le raidillon, cela vous dit quelque chose ?

Pour ce « warm-up », il était prévu d’effectuer trois tours de piste : las, durant le temps imparti, la Rosalie n’a pu en réaliser que deux !
Ne dit-on pas « Qui veut voyager loin ménage sa monture » ?

Un parking musée

Sur le parking réservé aux ancêtres, quelques véhicules insolites immatriculés au Royaume Uni émoustillaient la curiosité des badauds.

Voici une rare Peerless GT 2 litres. La Peerless Cars Ltd a été créée par deux passionnés Bernie Rodger et John Gordon à Slough, dans le Berkshire (à +/- 30 km à l’ouest de Londres).

Fabriquée en fibre de verre sur un châssis tubulaire avec un pont arrière de Dion, elle est propulsée par une mécanique de Triumph TR3.

D’abord baptisée Warwick , elle est finalement commercialisée sous le nom de Peerless GT 2 litres.

Présentée en 1957 au salon de Paris comme coupé 2+2, elle reçoit un certain succès qui encourage ses concepteurs à en préparer une pour les 24 heures du Mans en 1958.

Cette dernière termine à une honorable 16ème place. Vu ses prétentions sportives, son slogan est tout trouvé : « Sports car for the family man ».
Les commandes affluent mais les délais de fabrication sont hélas très longs et au bout de deux ans, ses créateurs jettent l’éponge après en avoir fabriqué seulement 350 exemplaires.
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Toujours au rayon des raretés britanniques, voici une Gilbern GT. Construite de 1959 à 1967 par la firme galloise Gilbern Sports Cars Ltd de Llantwit Fardre.

Comme pour la Peerless Cars Ltd, cette société a été lancée par deux personnes : Giles Smith et l’Allemand Bernard Friese. Le nom de la société provient de la combinaison des deux prénoms de ses fondateurs.

Il s’agit aussi d’un coupé 2+2 carrossé en fibre de verre sur un châssis de Austin A35 . La Gilbern GT a été propulsée par de nombreux moteurs de différentes cylindrée.

Au départ il s’agissait de BMC ‘A’ de 948 cm³ quelquefois avec compresseur ou d’un Coventry Climax 1098 cm³ ; mais dès 1962, ce seront des moteurs MG qui furent montés avec respectivement des 1500, 1600 puis 1800 cm³.

Pour être complet, signalons aussi que quelques exemplaires seront propulsés par un moteur Ford 2-litre V4 que l’on retrouvait dans la Ford Corsair. Un peu plus de 200 exemplaires ont été construits.

En 1973, la société a arrêté sa production de voitures.
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Voici une mignonne NSU Typ 110 SC.
Construite de 1966 à 67, elle était propulsée par un quatre cylindres refroidi par air de 1177 cm³ délivrant 60 ch à 5600 rpm positionné à l’arrière.

Particulièrement vive pour l’époque, elle ne pesait que 720 kg et pointait à 150 km/h.

Sa silhouette évoque une “ mini Chevrolet Corvair ” de 4 m de long avec laquelle elle partage la même implantation du moteur.

Chevrolet Corvair

Évidemment, toutes ces voitures peuvent provoquer chez certains des tentations…

Pour combattre le vol de véhicules anciens, la FBVA a établi un système efficace pour peu que l’on suive la procédure proposée : chaque propriétaire de véhicule ancien s’est vu remettre à l’entrée un document numéroté dont une partie a été collée sur le pare-brise.

Ce document devait être conservé sur lui mais en aucun cas dans le véhicule. Celui-ci devait être présenté à la sortie : son numéro devait correspondre avec le numéro collé sur le pare-brise.

En conclusion, cette année s’est révélée fidèle à elle-même : en plus des courses aux nombreux rebondissements, cet événement offre à tous un musée automobile unique dans un écrin comme seul le circuit de Francorchamps peut procurer.

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