Mercedes W154 1939 une pépite au musée du circuit à Francorchamps !

Raymond Collignon    2017-04-19 12:07:32   

Lors du prochain grand prix de formule un à Francorchamps, nous assisterons au cinquantième « grand prix de formule un » sur ce formidable circuit, le premier ayant eu lieu le 18 juin 1950.


A cette occasion le « musée du circuit », au sein de l’abbaye de Stavelot, réunira non seulement quelques monoplaces de ces cinquante dernières années dont nous parlerons bientôt mais aussi d’autres voitures de « grand prix » plus anciennes et tout aussi prestigieuses. La première grosse surprise vient de s’y poser. Prêtée par le « Musée Schlumpf » de Mulhouse, avec lequel le musée du circuit de Francorchamps entretient les meilleures relations, une MERCEDES W 154 de 1939 vient d’arriver en terre ardennaise !

Une sortie « de grange » merveilleuse endormie dans les réserves du musée de la cité automobile à Mulhouse, aimablement prêtée à Stavelot.
Une vraie voiture de Grand prix dans son jus d’origine.

La cité de l’automobile de Mulhouse réunit certainement la plus vaste collection mondiale de Bugatti. Les frères Schlumpf, à l’origine de cette initiative avaient aussi acquis plusieurs voitures d’exceptions d’autres marques, en partie exposées dans le musée mais aussi conservées dans les réserves. C’est une de celles-ci, cachée comme un trésor en Alsace, qui vient d’arriver au pays de Saint Remacle. La MERCEDES W 154 de 1939 est une vraie voiture de « grand prix » dont la moindre des qualités est certainement d’être complète et dans son pur jus d’origine. C’est un vrai cadeau du ciel qui est ainsi offert aux amateurs d’histoire automobile. Il est en effet rarissime de pouvoir admirer une voiture comme celle-là présentée sans bluff comme en « sortie de grange » : belle, authentique, prête à faire rugir ses douze cylindres …on croit rêver !

Le châssis aluminium en poutres ajourées, un pédalier tout simple et un levier de vitesse bien guidé 4 ou 5 vitesses.
Flèche d’argent, la légende…

En 1938, aux portes de la guerre, le règlement des « grands prix » change une nouvelle fois. L’AIACR, « association internationale des automobiles clubs reconnus » impose de limiter la cylindrée à 3.000cc aux moteurs suralimentés. Pour s’y conforter et être éligible au « championnat d’Europe des pilotes » (Rudolf Caracciola le gagna en 1938) Mercedes sortit donc un « petit » 3 litres de 12 cylindres en V suralimenté. La carrosserie en aluminium peinte en couleur argentée, montée sur un châssis tubulaire en nickel-Chome- molybdène, participa ainsi à la création de la légende des fameuses « flèches d’argent ». Elle fut pilotée par les grands pilotes allemands Rudolf Caracciola, Herman Lang, Manfred Von Brauchitsch etc...

12 cylindre en V un « petit » 3.000 cc compressé.
Jusqu’à 476 cvs, une fameuse cavalerie !

Gavé par un compresseur à deux étages la W 154 afficha jusqu’à 476 cvs en 1939. Elle fut aussi équipée d’une boite à 5 rapports ZF. Malheureusement la guerre était là et la belle carrière de la W 154 aurait pu se terminer comme pour ses ennemies de chez Auto union. Cependant, aussi incroyable que cela puisse paraître, après guerre elle continua sa vie aux états Unis où elle participa à plusieurs reprises, avec des fortunes diverses aux 500 miles d’Indianapolis… C’est en 1957 que se termina enfin cette belle et longue histoire !

Le moteur vu d’en haut, une terrible cavalerie dominée par Caracciola et les autres.

Raymond Collignon.

La Belle Mercedes W 154 prête à rouler, il ne lui manque que le capot.

A voir au musée du circuit à Stavelot où se dérouleront dès le mois de juin les commémorations du 50 ième Grand Prix à Francorchamps avec, nous l’espérons, de belles anglaises, italiennes et françaises, histoire à suivre qu’on vous présentera bientôt…

Volant en bois, tableau de bord on ne peut plus simple, compte tours, pression d’huile température d’eau…

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