Après avoir écumé les rallyes de régularité sur routes ouvertes pendant plusieurs années, nous avions envie d’autre chose, la formule VHRS, « Véhicules historiques régularité sportive », plus rapide, sur routes fermées et connues, nous attirait donc. Les règles sont relativement simples : moyennes de l’ordre de 50 /75 km/H sur étapes spéciales fermées et sécurisées, des voitures relativement « normales », des équipages en tenues civiles, juste un casque et des manches longues, au fond, du vrai plaisir sans les contraintes des rallyes de vitesse !

Saint Laurent du Var : La côte d’Azur et la montagne !

SAINT LAURENT DU VAR est une station balnéaire réputée de la non moins célèbre côte d’azur. C’est là notre nouveau terrain de jeu, il y fait beau, on y joue à la pétanque, les filles sont jolies, les palmiers tendent leurs bras vers un ciel perpétuellement bleu, ces images d’Epinal sont les vraie beautés réincarnées d’un monde presque trop beau. Mais attention, à quelques kms de cet endroit parfait où se concurrencent les effluves marines , les montagnes du Mercantour se dressent encore couvertes de neige en leurs sommets…

VHC, VHRS, Même combat !

Le VHC, « véhicules historiques de compétition », ne constitue pas un plateau suffisant pour amortir les frais d’un vrai rallye de vitesse sur routes fermées. Il suffisait par conséquent d’y ajouter les VHRS « véhicule historique de régularité rapide » pour compléter le nombre. Encore fallait-il trouver un juste équilibre entre tous ces deux types de bolides n’ayant finalement pas le même but. Au départ, il n’y a en effet qu’une dizaine de voitures VHC , autant dire que les 60 bolides « VHRS » s’y ajoutant étaient les bienvenues pour permettre de payer les frais nécessaires à l’organisation de la sécurité dans les plus de 110 kms de spéciales tracées dans la montagne ! On y retrouve quelques vedettes françaises : MORIERE, BORELLI, VERRIER, GILLET, CHINEA, SIDRAC, deux équipages belges dont les, quelques italiens… de bons pilotes aux volants de terribles voitures. Une majorité de Porsche mais aussi pas mal d’Alpine, des Renault de toutes sortes, une Lancia Statos, des Peugeot en pagaille ! Le départ se donne Samedi 3O avril en début d’après-midi.

La pluie orageuse du vendredi a cessé, le soleil brille, transfigurant en « grande bleue » la méditerranée qui mérite enfin son nom. Une à une les voitures quittent Saint Laurent pour s’élancer vers la très belle spéciale de DURANUS… le rallye commence.

VHRS du plaisir et des contraintes.

Habitués à nos rallyes de régularité secrets, nous avons décidé de « réguler à l’ancienne » ce qui implique un train d’enfer à certains endroits et des « lever de pieds » à d’autres. Malheureusement, nous aurons vite compris que le rallye n’est pas organisé dans cet état d’esprit. Sur l’ensemble des deux jours, il n’y aura que quatre prises de temps intermédiaires… Le temps global de la spéciale étant connu en fonction des moyennes imposées et pour le moins qu’on « devine » les rares endroits de prises de temps intermédiaires, il suffit donc de passer la ligne d’arrivée, bien signalée par des panneaux, dans le temps imparti. Le principe de fonctionnement est simple :un routier facile mènent les concurrents de spéciales en spéciales. Les VHC sont classées à la performance pure et les VHRS ont des moyennes à respecter variant entre 55 et 75 kms/h selon les catégories choisies. Cette nouvelle formule permet du grand plaisir aux pilotes car les étapes spéciales n’arrêtent pas de tourner et les « enfilades à fond », sont rares.

Dans la première spéciale, la traversée du village de DURANUS à plein gaz dans les ruelles étroites reste un grand moment d’anthologie qu’on ne peut vivre que dans ces conditions très particulières de sécurité. Après avoir compris le système, nous arrivons à passer à peu près dans les temps, cela se joue à la seconde entre les premiers dont nous faisons partie, notre increvable Porsche mène même un moment le train en VHRS !Après avoir parcouru deux fois DURANUS et deux fois UTELLE- LA TOUR SUR TINEE, autre spéciales mythique du coin, nous rejoignons en soirée Saint Laurent pour une étape Show dans un parc industriel que nous ne parcourrons malheureusement qu’une fois.

De chicanes en parkings, en passant par quelques terribles longues courbes, il faut y aller à fond pour passer, les spectateurs adorent, nous aussi ! Au bout de cette journée, nous classons notre Porsche en seconde position juste derrière la 914 des « Verrier », en VHC, la Porsche 911 SC de Gérard MORIERE mène devant la Talbot Lotus de Paul BORELLI, deux très belles voitures.

Dimanche premier mai. Au travail !

Le rallye repart à 8 heures du matin. Direction les Alpes du sud et la spéciale de plus de 22 kms du COL DE LA COUILLOLE. Là non plus, on ne chôme pas en ce jour de la fête du travail ! Les moyennes sont élevées et les « levers de pieds » rares. Extraordinaire spéciale où se mêlent les virages en épingles aux enfilades sur corniche et les descentes tournicotant entre le monde minéral d’en « haut » et les forets humides des creux. Après ce grand moment de plaisir, nous nous enfilons deux fois « GUILLAUME –VALBERG » étape montagneuse rejoignant VALBERG, station de sport d’hiver déjà fréquentée par les premiers randonneurs.

Un repas à Valberg interrompt le rythme… on sait recevoir dans ce pays… les paupiettes sont délicieuses, le jambon de montagne aussi, que dire du parfait rosé qui les accompagne sans excès ?… nous sommes en Provence que diable ! La dernière étape de la journée est un autre grand morceau. Les spécialistes du rallye connaissent les tourniquets de VILLARS-MASSOINS- TOURNEFORT qui porte bien son nom, cela n’arrête pas de tourner ! Après 115kms de spéciales, le rallye se termine déjà, on en aurait bien remis encore une couche ! Nous terminons finalement quatrième à 8 secondes seulement de Jean VERRIER et de sa très efficace 914. Nous avons moins bien réussi cette seconde journée en prenant de …l’avance pénalisante comme nous l’avions déjà fait dans l’étape show le jour avant, les grands gamins ne savent pas se dominer !

VHRS : une très bonne formule à peaufiner encore.

Nous avons vécu là une nouvelle et belle expérience. Pour celui qui veut du plaisir rapide sur routes fermées, il n’y a pas mieux. L’aspect « aventure » des rallyes secrets est quelque peu gommé mais on approche d’un esprit « vitesse » comme aux boucles de Spa Légende. Rappelons cependant qu’en catégorie VHRS il s’agit bien de régularité sportive et qu’il serait certainement judicieux de multiplier les prises de temps intermédiaires dans les spéciales qui ne manquent pas d’endroits secrets parfaitement adaptés à ce petit jeu ! A ce détail près le rallye de Saint Laurent du Var, parcourant un des plus beau site dédicacé au sport automobiles sur routes de montagne, est certainement une parfaite réussite.

RAYMOND COLLIGNON.

Classement VHC :

– 1) MORIERE PORSCHE 911 SC
– 2) BORELLI TALBOT SUNBEAM LOTUS
– 3) GARDAVOT PORSCHE 911 SC
– 4) PAYAN PORSCHE 911 SC

Classement VHRS avec instruments :

– 1) VERRIER PORSCHE 914
– 2) GILLET ALFA ROMEO GTV 200
– 3) COLLIGNON PORSCHE 911

Classement VHRS sans instruments

– 1) RODRIGUES Simca rallye 2. ( 3 au général)

– ANTIBES RALLYE ASSOCIATION