RetroMeus’Auto au Lac de Madine : il pleut, il pleut Bergère !

Benoît Piette    2016-07-02 09:58:59   

Considéré comme un des plus grands rassemblements français de véhicules anciens, le RetroMeus’Auto se déroule sur le site du lac de Madine au sud-ouest de Metz, pas très loin de Pont à Mousson en Lorraine française.


Depuis sa création il y a déjà 31 ans, cet événement de l’automobile classique porté à bout de bras par les « Bielles Meusiennes » a toujours été orienté vers la voiture populaire : à savoir celle que vous avez nécessairement croisée en vous rendant à l’école ou à la caserne quand vous étiez encore milicien.

Qui se souvient encore de la Talbot Horizon ?

N’essayez pas d’y découvrir une Ferrari Daytona ou une Rolls-Royce Silver Ghost, vous en seriez pour vos frais !
En revanche, si la Renault Dauphine ou la Simca Aronde vous épate, vous serez vite aux anges !

De nombreux clubs avaient fait le déplacement et exhibaient quelques modèles disparus depuis longtemps du paysage automobile.

Cette année, les Peugeot 203 et 403 étaient mises à l’honneur. Alignées comme à la parade, une belle brochette de ces voitures réputées indestructibles vous accueillaient.

Un peu plus loin, une bonne centaine de stands proposaient de nombreuses pièces, outils, ou automania aux visiteurs trempés comme une soupe…

Les engins agricoles n’avaient pas été oubliés

De même que les utilitaires...

Tout au long du WE, et en toute convivialité, de nombreuses animations gravitant autour de l’automobile étaient proposées et une restauration rapide était possible.

Saluons ces quelques courageux qui ont planté leur tente pour y passer tout le WE !

Le Fardier de Cugnot

Mais le clou du spectacle valait vraiment le déplacement : les organisateurs avaient fait venir une réplique du Fardier de Cugnot. Conforme à l’original, il a été construit dans le village de son inventeur, Void-Vacon . Considérée comme le premier véhicule automobile de l’histoire (si on exclut l’engin à vapeur de 1681 du Père Verbiest), il a été conçu en 1770 par Nicolas Joseph Cugnot, ingénieur militaire, et était destiné à déplacer les pièces d’artillerie.

D’une longueur de 7,32 m avec un empattement de 3 m, cet engin de 3,2 tonnes ne possède que trois roues. La roue avant est à la fois motrice et directrice : il s’agit donc d’une traction avant !
Son angle de braquage ne fait que 30° de butée à butée. Quant à son diamètre de braquage, il fait 28 m  !
Son châssis en bois peut supporter une charge utile de 5 tonnes.

Son impressionnante cuve située en porte-à-faux à l’avant est constituée d’une chaudière d’une capacité de 175 litres d’eau chauffée par un foyer alimenté en bois.
Grâce à un distributeur rotatif, la vapeur produite alimente tour à tour deux pistons placés à l’aplomb de la roue motrice.
Par l’intermédiaire d’une courte chaîne, la bielle de chaque piston entraîne alternativement un secteur d’une roue à rochet associée à la roue avant, un peu à la manière d’un pédalier de vélo.

Par son système inédit de transmission, Nicolas Cugnot a transformé un mouvement linéaire alternatif en un mouvement rotatif continu.

Comme pour tout engin à vapeur, son temps de mise en œuvre est relativement long : il faut compter une bonne grosse heure avant que la montée en pression de la vapeur soit vraiment efficiente (environ 2 bars). Pour l’atteindre, son foyer aura déjà brûlé environ trois brouettées de bûches bien sèches.

Son autonomie de fonctionnement était d’un peu plus d’une heure et demi. Compte tenu de sa vitesse moyenne de 4 km/h , le fardier était donc susceptible de se déplacer sur une distance d’environ 6 km…

Mais la conduite n’est pas de tout repos pour le ‘chauffeur’  :
 Le poids démesuré de la cuve sur l’avant fait soulever l’arrière du fardier lorsqu’il n’est pas chargé.
 Solidaire de la roue avant, cette lourde cuve en porte à faux peut déséquilibrer le véhicule dans les virages.
 En outre sa consommation est d’environ 100 litres d’eau

Ce prototype compte donc encore de nombreux défauts avant son utilisation “opérationnelle”. Raison pour laquelle il ne sera jamais employé et sera finalement exposé dès 1801 au musée des Arts et Métiers de Paris.
N’empêche qu’il restera pour les générations futures la première tentative de se déplacer de manière autonome sans avoir recours à la traction animale.

Malgré un temps désastreux, ce rassemblement a su attirer de nombreux amateurs de véhicules anciens non seulement de France mais aussi des pays limitrophes.

Datsun 1200

Mais hélas, peu de Belges...

Grâce à une organisation bien rodée par trente ans de d’expérience, cet événement mérite vraiment que les clubs d’oldtimers s’y intéressent en plaçant déjà la prochaine édition sur leur agenda.

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