Cinq questions à... Patrick SLAUS !

Bob d’Automag    2005-10-02 20:33:00   


Vainqueurs des deux courses au Q8 Truck Grand Prix, Patrick Slaus et son complice Marc Lupant se sont relancés dans la course au titre. Fort d’une expérience de plus d’un quart de siècle dans les courses de voitures à essuie-glace, le premier nommé savoure pleinement cette saison durant laquelle il est revenu à l’avant-scène et il ne manque pas d’idées pour la suite...

Patrick, tu as connu la belle époque du Procar et on te retrouve en BTCS. La comparaison est possible ?

Le parallèle entre ces deux séries est tentant pour autant qu’on s’en tienne à la première période du Procar, à la fin des années 80 : les moyens engagés par les teams de pointe sont assez similaires, le niveau général du plateau est élevé ce qui garantit de belles bagarres, et enfin les budgets demeurent dans des limites raisonnables. Ce dernier point est évidemment capital et doit orienter toute la stratégie des promoteurs des Belgian Touring Car Series pour l’avenir : il faut conserver l’équilibre actuel entre développement technique, coûts et spectacle. D’après ce que j’entends ça et là, les orientations prévues pour 2006 vont dans ce sens. Tant mieux.

Le développement, parlons-en car on connaît ta passion pour la technique : la BMW M3 Silhouette peut encore être améliorée ?

Bien entendu ! Ne me faites pas dire que l’auto va gagner 3 ou 4 secondes au tour, mais elle doit encore progresser, notamment en aérodynamisme. Rien que l’adaptation d’une carrosserie inspirée de la nouvelle Série 3 permettrait déjà un gain intéressant... C’est l’un des attraits de la formule Silhouette : la mécanique restant relativement figée, il faut voir ailleurs, explorer des pistes inédites ; cette recherche constitue l’une de mes principales motivations. Et je peux légitimement me montrer assez fier du travail effectué sur les BMW M3 Silhouette qui n’ont plus grand-chose à voir avec celles qui ont débarqué en Belgique il y a trois ans.

Précisément, la Silhouette a-t-elle encore un avenir ?

C’est vrai que le championnat de France ne se porte pas trop bien mais cela ne signifie pas la fin prochaine de cette catégorie. D’abord, si la compétition disparaît chez nos voisins, cela libérera des voitures qui pourront être engagées sur la scène belge. Mais je constate aussi que le concept même de Silhouette conserve de nombreux adeptes : ne prenons que l’exemple de Renault qui en a repris les principes de base pour élaborer sa Megane Trophy. Par ailleurs, le préparateur français Solution F semble suivre la même démarche puisque, selon mes informations, il construit une quinzaine de châssis identiques qui pourront recevoir diverses mécaniques même si un bloc Nissan est prévu d’origine. Bref, cette approche technique a un bel avenir, en Belgique comme ailleurs.

Parle-nous de ton équipier, Marc Lupant...

Peu de gens le connaissent car Marc est plutôt discret, il ne cherche pas à attirer l’attention. Mais c’est un super gars, gentil, ouvert, qui ne prend pas les gens de haut. Je veux aussi souligner que c’est grâce à lui que trois BMW M3 Silhouette se produisent en Belgique. Il est propriétaire de ces très belles autos et a monté une équipe - à laquelle je collabore et qui compte deux mécaniciens full time - pour en assurer la maintenance et le développement. En tant que pilote, Marc a nettement progressé cette saison et je m’en réjouis évidemment. Mais il n’est pas le seul au sein du groupe de tête, je songe notamment à un Jérôme Thiry qui ne rend plus grand-chose à son équipier Vincent Radermecker. Le niveau général de pilotage dans les BTCS est en tout cas en constante progression.

Terminons-en par la question-piège : qui sera champion le 16 octobre ?

Nous y voilà ! Je redoutais cette question car je n’ai évidemment pas de réponse, d’autant que je ne suis pas un pronostiqueur très perspicace. Même si mathématiquement, Marc et moi gardons nos chances, nous restons réalistes : il faudrait un miracle pour que nous battions les autres candidats sur le fil. Cela ne nous empêchera pas de jouer le jeu à fond et de viser clairement la victoire dans les deux courses. Qui l’emportera de Bouvy-Loix ou Thiry-Radermecker ? Les premiers pourront compter sur une voiture a priori fiable et plus efficace à Francorchamps qu’elle ne l’était à Zolder. Les seconds disposent d’une monture très performante mais parfois ralentie par de petits soucis. J’imagine cependant que leur team soignera particulièrement les détails, raison pour laquelle j’accorderai un avantage minime à l’équipage Jaguar. Mais je terminerai en rappelant que la météo est toujours capricieuse en Ardennes, surtout à la mi-octobre...

Merci Patrick Slaus pour cette interview.

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