Drôme Légende : Légende adoptée !

Raymond Collignon    2006-11-03 13:08:00   


Qui ne connaît Nyons, ses olives, son huile aoc, ses vins aux goûts de fruits confits, son vent aussi, ce Mistral qui souffle, s’engouffre dans la vallée du Rhône pour s’étendre, s’épuiser puis mourir dans la Camargue aux Flamands rose ?

les Belges GRONDEL-HAUTAIN, de vrais gentlemen

C’est dans cette petite ville provençale que Fred Cornéo a donné rendez-vous à une soixantaine de passionnés prêts à en découdre dans le cadre de l’European Classic Trophy.

Une majorité de Français mais aussi quelques Belges, Italiens, Monégasques, ont amené là-bas leurs Alfa, Lancia, BM, Porsche, Renault, Volvo et autre sportives, le rallye a la réputation d’être « sport » et c’est ainsi qu’il sera...

CHAVAN de nouveau de très bonne humeur.

Le clan Belge est restreint, trois voitures, Chavan, vainqueur des 24 H de Francorchamps à la grande époque aligne sa Fiat 124 SPORT Spider 18OO, il est accompagné de sa dynamique compagne Myriam Dzwoniarkiewicz, Jean-Pierre Grondel co-piloté par JP Hautain est au volant de son MGA et nous sommes là avec... la VOLVO 122S du Monte qui, après Spa, remet le couvert en attendant que la BM 2OO2 TI, encore capricieuse, soit enfin prête...

Au briefing le Samedi 23 septembre Fred Cornéo est clair : le rallye sera un vrai rallye pour grands garçons mais il faudra être très prudents dans les villages car les autorisations préfectorales sont de plus en plus difficiles à obtenir : quadrature du cercle donc : s’amuser, faire les fous et être raisonnables, tout cela est-il possible ?

une DAUPHINE GORDINI aux couleurs belges

Les test de régularité s’appellent désormais test de sécurité, ainsi, tout le monde est content, le surréalisme n’est pas que Belge en Baronnies !

Le terrain de jeu est pentu, l’ « European Classic Trophy » s’avère être un véritable championnat de la montagne. Pour revenir au rallye nous sommes à nouveau en pays connu, pas loin des étapes du Monte, Saint Perpétue, Dieulefit, Rémuzat, Saint nazaire le désert, autant de noms qui fleurent bon les légendes engendrées par le grand frère.

Les étapes de classement son assez courtes mais très sinueuses , peu fréquentées, elles s’ « auto-sécurisent » naturellement.

"Légende" adoptée, cette chienne a été adoptée par un concurrent alors qu’elle avait été lâchement abandonnée le long de la route. Bonne chance à Légende pour sa deuxième vie.

Après cinquante cinq kilomètres cinq d’épreuves musclées entrecoupées d’un routier rythmé..., nous arrivons vers 13 H à Rémuzat en plein c ?ur des Baronnies. C’est dans cette petite ville que nous posons nos valises.

Une VOLVO 122S à 5 bougies !

Mathieu Vogts, notre mécanicien a fait le déplacement très utilement... pour la première fois de leur longue carrière, les freins de la Volvo nous lâchent !

La Suédoise essaie bêtement d’imiter la Bavaroise en se payant les mêmes maladies : pédale au plancher sans prévenir, au mauvais moment évidemment !

Le diagnostique est rapide : défaillance du servo, cela n’arrive jamais... comme les pannes électroniques dans les voitures modernes !

Mathieu essaie de réparer, après quelques tests, il se rend compte qu’en supprimant le fameux servo, cela fonctionne !

Il utilise une bougie pour boucher un tuyau de dépression et le tour est joué, le
« servus » ne sert plus à rien.

La pédale est très dure, cela ne gène évidemment pas ce sorcier de la mécanique qui, très serein déclare : « T’as qu’à pousser plus fort ! ».

Ainsi équipée, la seule Volvo au monde à CINQ BOUGIES, reprend la route relativement sécurisée...

le "sorcier" Mathieu VOGTS pose la 5ème bougie dans la VOLVO, elle va freiner enfin

Pour la première fois, Adrien utilise un décompteur ATB électronique, nous sommes très étonnés de l’efficacité du système maintenant largement autorisé en rallye de régularité.

Il suffit d’encoder la moyenne exacte et la machine vous indique en permanence à IO mètres près la distance idéale qu’il suffit de contrôler sur le retro trip.

Sortant de nos vieille tables, nous passons d’un coup du moyen-âge au Vingt et unième siècle ! On en arrive même à se demander comment on faisait avant que cette petite machine tout à fait autonome n’intègre nos cockpit.

Avec des freins bien durs mais efficace nous entamons les cinq étapes de l’après midi. Nous sommes provisoirement classé second mais rien n’est fait.

La Volvo retrouve ses marques avec plaisir, particulièrement au col de Muse qu’elle a déjà parcouru tant de fois pour arriver à Saint Nazaire le désert, bout du bout du monde dans son cercle de sauvagerie.

une MATRA 650 sur la route, ce n’est pas courant. Pourtant le préfet l’avait autorisée. Elle détient encore le record de vitesse au tour à Francorchamps à plus de 254 km/h de moyenne (ancien circuit de 14 km).

Le col de Muse est une route très étroite où il faut se battre pour tenir les moyennes, d’ailleurs à partir de ce moment du rallye et jusqu’à la fin de l’étape de nuit, il en sera ainsi, fini la balade, il faut attaquer !

En fin d’après midi, nous regagnons Rémuzat, tout s’est bien passé sinon que nous avons raté un « quittez » au mauvais moment, juste avant le pointage. Nous avons pris une vingtaine de secondes ce qui, dans ce type de rallye se paie cash. Nous sommes redescendus à la quinzième place au général mais... la nuit qui nous est souvent si propice nous attend.

En tête c’est l’Italien Carlo Fiorito qui s’est installé, il conduit très bien sa 2OO2TII et sa fille Vittoria est une championne de la régularité. Son bon résultat nous inquiète car nous savons que cet excellent pilote est un de nos plus redoutables concurrents au challenge Européen. Il faut absolument réagir sachant que dans ce type de rallye remonter veut dire respecter la moyenne en espérant que les autres n’y arrivent pas. Dans des conditions extrêmes de brouillard ou de neige, c’est même possible de creuser de grands écarts mais quand les conditions sont bonnes, les meilleurs passent et chacun reste à sa place.

Vittoria FIORITO prépare sa victoire sur le capot de la BM. A l’avant plan, la SIMCA 1200S des Monégasques MOUFLARD

La nuit, les conditions climatiques sont bonnes !

Le ciel est gris, quelques gouttes se décident à tomber. Les « nordiques » Chavan et les autres se réjouissent, hélas, la pluie reste absente et la troisième étape, de nuit, se passe dans les meilleurs conditions climatiques.

Quatre étapes de classement nous attendent, toutes très sinueuses :Col de Reychasset, Col Saint Jean, Col de Perty, col de Soubeyrand...

Rien que de la belle montagne avec un découpage serré et un routier où il ne faut pas traîner. C’est décidément la nuit que c’est le plus gai et tous comptes faits le plus sécurisant puisqu’on ne rencontre personne. Nous sommes nos seuls ennemis mais tout le monde apparemment connaît ses limites puisque une fois de plus, il n’y aura pas de sortie de route grave au cour de cette belle nuit Drômoise.

la bergère en VTT et son troupeau - DROME authentique

Malgré une Porsche rattrapée dans le Col de Perty qui nous fait perdre plus de trente seconde en nous empêchant de passer, à notre grand étonnement, nous ne faisons pas un mauvaise opération, nous remontons en effet à la septième place au général.

C’est toujours Fiorito qui mène, il sera vraiment impossible d’aller le déloger, il est très fort et ne fait aucune erreur.

Dimanche 24, Fiorito confirme.

Nous nous appliquons au maximum pour les trois dernières étapes. Comme toutes autres, elles sont très bien tracées par Cornéo et son équipe dans un environnement de rêve. Malheureusement, nous avons beau réussir quasi un sans faute, cela ne suffit pas pour venir lécher les échappement de la BM Italienne qui caracole 44 secondes devant.

Le rallye se termine après ce très beau parcours à travers la Drôme. L’équipe de Drôme légende a démontré un savoir faire et un sérieux parfait.

Evidemment, la navigation n’est pas très difficile et tout le « livre de route »de cette longue épreuve tient en dix pages, par contre le « terrain de jeu » est unique : sauvage, désert, sinueux, vertigineux, fou pour les fous ! En combinant les deux on arrive à faire une épreuve aussi amusante pour le pilote que pour l’équipier, le but est ainsi atteint.

Nous terminons finalement à la sixième place, c’est très honorable mais nous avons perdu notre première place au classement du challenge où nous sommes désormais second...derrière Fiorito et devant Pascal Aimé et Stéphanie, tout reste donc possible !

A deux secondes derrière Fiorito les Français Mainier et Plenet placent leur Carrera 2,7, leurs compatriotes Bonnard et Bonnard complètent le podium avec une Lancia HF.

l’équipage Automag au complet !

Chavan termine 17 ième et Grondel 43 ième, ils sont aussi contents d’être là pour la remise des prix aussi conviviale que cette Provence qui ne se donne vraiment qu’aux gens qu’elle aime.

Elle pleure d’ailleurs, la belle, dehors, la pluie violente s’est mise à tomber... trop tard !

Il n’y a plus qu’à remonter par la route les 9OO Kms vers la Belgique pour finir l’aventure, la Volvo est la moins fatiguée de l’équipage, tout va bien !

D’aucun diront qu’il faut être cinglés pour faire cela, c’est possible qu’ils aient raison, mais, vous savez, mon bon Monsieur, les plaisirs égoïstes sont faits pour les fous !

Raymond Collignon.

 Drôme Auto Passion
 DROME AUTO PASSION
 Chemin de la touche 26780 CHATEAUNEUF DU RHONE
 Email : contact@drome-autopassion.org

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