Un nouveau défi.

Quel plaisir que de ressortir la Volvo Amazon de son antre pour partager avec elle une nouvelle aventure.

Après six Monte Carlo, un Liège Sofia Liège, Istanbul, Bastogne, Neige et Glace et tant d’autres folies ? La belle suédoise était en manque d’Ardennes. Son vieux pilote aussi !

Une chance en plus de rouler pour la première fois avec Louis Schouters, un jeune équipier, débutant motivé, vrai passionné et qui plus est, stagiaire Expert dans mon bureau d’expertises !

Que veut-on de plus quand, à travers les générations, on rêve encore d’aventures à l’ancienne loin des chemins aseptisés des temps trop « comme il faut » que nous vivons aujourd’hui…

Le « Spring Roads » est encore un vrai rallye de régularité à l’ancienne sur routes ouvertes. Tracé par Robert Rorife en collaboration, son créateur Willy Lux et Eric Chapa un nouveau directeur de course qui y connait plus qu’un brin en la matière.

Ces complices de toujours, avec leur nouveau directeur cette fois, organisent le « Spring roads » depuis plusieurs années. Ils méritent leur succès en construisant année après année leur réputation sur une épreuve exigeante et sportive.

Malmedy une seule ou deux journées à « la carte ».

Nous nous sommes inscrits dans la version « seule journée », très condensée avec ses plus de 350 Kms dont 13 spéciales pas piquées des vers, sous contrôle « Tripy », sévère et rassurant.

Moteur à peine chaud, nous débutons par les « stavelotaines ». Au départ de l’Ecole de Maîtrise automobile dans les bois de Stavelot Francorchamps très sinueux vite suivie de celles de Brume/ Coo/ Basse et haute Bodeux mêlant ses lacets forestiers boueux à un bel écrin montagneux.

Les « équipiers » sont mis tout de suite dans le bain : fléchés métrés, « décomposés », changements de moyennes… condensées sur des tables données au départ avec le Road Book sans avoir trop le temps de se préparer.

Dans les villages rarement traversés, la vitesse maxi est de 35 km/h contrôlée par satellite. Après on se lâche sur des tronçons désertiques où la moyenne n’est pas évidente à tenir…

Les « Self Starts » au départ des spéciales s’enchainent. Nous nous plantons en omettant d’en prendre les départs à la « minute pleine », conclusions : les pénalités pleuvent mais le plaisir est là !

Basse Bodeux me rappelle les grands moments des anciennes « Boucles de Spa », sauf pour les plus futés, les aides Blunik et autres appareils, interdits d’ailleurs, sont délicats à utiliser, seuls les plus grands s’y osent. Nous nous contentons du bon vieux chrono avec le Brantz et les tables à l’ancienne…

A chaque tour de roue, je rajeuni en me rappelant les vrais débuts de ce type de rallye ! De plus, quelques flocons commencent à tomber !

Neige et bourrasques météo hivernale.

Après 158 kms et six spéciales du même acabit nous nous retrouvons à Longlier, au fond du Luxembourg belge, pour une courte revigorante halte de midi.

Lorsque nous repartons, enfin aux minutes fixes , il se met de plus en plus à pleuvoir, finalement la grêle et neiges fondantes s’y mettent.

Dans la Volvo, cela dévient du pilotage sans visibilité trop de buée, début de gel, le chauffage de la brave suédoise montre ses limites. A plusieurs reprises nous avons failli nous arrêter sans plus rien voir… Heureusement il y a des miracles et un petit trou de visibilité dans le pare-brise, essuyé avec un tee-shirt, et c’est reparti la fleur au fusil pour une fameuse après-midi !

Encore sept spéciales secrètes dont une à la carte sont encore parcourues jusqu’à Saint-Vith.

Louis m’épate, plus rien ne l’arrête, de la graine de bon équipier doublé de celle d’un pilote doué et d’un bon mécano…

La spéciale 13 de Deifeld / Saint Vith, de plus en « power stage », est pour nous comme une cerise sur le gâteau au bout de cette journée déjà finie.

Pendant plus de trente kilomètres, le rallye s’y croise, s’y mêle, y tournique, y passe de la terre à l’asphalte, y enchaine les épingles étroites, les loopings et, pour ceux qui aiment « freins à mains » !

La « Volvo 122 S berline familiale sportive » classée huitième, s’est à nouveau avérée, pour une vieille dame de cinquante-neuf ans, très efficace avec sa motricité et son agilité étonnante !

Nous y avons en tous cas pris beaucoup de plaisir comme tous les grands gamins au regard pétillant que nous retrouvons à l’arrivée…

Un peu maso ces « rallye men » dans leurs drôles de machines ?

Oui certes mais, pas fous !

Texte : Raymond Collignon Photos : Christelle Poncelet

Plus d’infos sur : www.classicspringroads.be