C’est avec un réel plaisir que nous avons promené notre micro dans les paddocks du SUPERBIKER de Mettet...

Nous revoilà à Mettet. Parle-nous de ce que tu as vécu cette année.

Je suis parti vivre et travailler en France dans le domaine U, grand domaine de 55Ha avec 3 pistes de cross, piste de free-ride, piste de vélo de descente. (Freeride)
Il y est possible de louer des gîtes à la journée, à la semaine. Je voulais changer car, en Belgique, il est de plus en plus difficile de rouler à moto.

Comme j’approche de la fin de ma carrière, je veux profiter et rouler au maximum. C’est le cas dans ce domaine. Nous travaillons sur les pistes, dans la forêt, nous entretenons le domaine. Je suis parti avec mon ami Mathieu X et nous avons l’intention d’organiser des stages quand nous en aurons le temps.
C’est une expérience comme un rêve de gamin.

Depuis 3 mois, je suis revenu pour plusieurs événements freestyle, et surtout Mettet que je ne peux pas rater.
Il y a 3 semaines, j’ai eu un mauvais accident en Suisse sur un événement FMX. Dans la rampe, je pars pour un backflip et l’alimentation électrique de la moto se coupe.
Je la lâche et je retombe d’environ 10M de haut sur les pieds, la moto à quelques cm de moi !! Résultat : cheville blessée. J’ai consulté des spécialistes qui m’ont rassuré : rien de grave.

J’ai abandonné les béquilles depuis une semaine. Je n’ai pas encore roulé mais je ne veux pas rater le superbiker.
Je regrette qu’avec la présence du championnat du monde, il n’y ait pas le temps pour la course des motos anciennes. J’y avais participé avec beaucoup de plaisir.

Mais connaître le champion du monde ici lors du Superbiker, quel spectacle !

Je suis née et j’ai grandi à Oret, à 2 km du circuit.
Mon papa a connu le monde du rallye. Il est aussi passionné par la moto, tout comme mon frère, mon aîné de 5 ans. Mon frère sur une petite moto et moi, sur un petit quad, roulions pour le plaisir. Je suis venue à la moto sur une Piwi 80. (Yamaha PW 80)

Vers 12-13 ans, nos parents nous ont acheté des CR 80 pur cross et nous roulions au terrain de Rognée. (Honda CR 80)
Sans vraiment participer à un championnat, nous avons couru quelques endurances comme les 4 heures de Vitrival.

Chaque année, nos parents nous amènent au Superbiker. Ainsi est née la volonté d’y participer. De plus, c’est à la maison !

En 2018, je commence le Supermoto. Malheureusement, le Covid met fin prématurément à la saison. Ensuite, je participe aux ‘Track Days’ en hiver et au championnat de Belgique.
Et mon frère me suit. Aujourd’hui, il participe à son premier Superbiker et moi, au troisième.

Un mauvais souvenir est la course de Battice où, après une chute en cascade au départ, mon frère doit s’arrêter et je le percute. Nous sommes tombés tous les deux. Je suis légèrement blessée à la jambe, rien de grave. Mais c’est suffisant pour que naisse l’appréhension. Heureusement, le départ ici s’est bien déroulé.

En championnat de Belgique, nous roulons classés par catégorie avec des pilotes du même niveau. Ici, ce n’est pas le cas et certains vont très vite.

La course des filles organisée l’an dernier est un bon souvenir et être présent au Superbiker avec la famille et les amis est toujours un très bon moment.

Je suis à Mettet avec un ancien bus des transports en commun transformé en pizzeria mobile, le four est installé à l’intérieur. Depuis environ 14 ans, je participe à des événements.

Fan des sports mécaniques, je suis présent à la Chinelle, au circuit de Gedinne, à Mettet pour les ‘Ducati Days’, les ‘Suzuki Days’... Quand j’ai été sollicité pour le Superbiker, j’ai répondu ‘Oui’ immédiatement et avec enthousiasme.

Preuve encore de mon intérêt pour les mécaniques, je me suis fait plaisir avec une "belle bleue", la nouvelle Alpine A110. Elle me procure beaucoup de plaisir aussi sur ce circuit, circuit dont elle porte fièrement l’autocollant.
Je voulais une voiture sportive, je l’ai essayée et ai été emballé par le travail accompli : châssis, moteur, …Passons rapidement sur les commodos, mais le châssis est exceptionnel, sans oublier la ligne qui rappelle si bien la berlinette d’époque. (Alpine A110)

Cette saison a été très compliquée pour moi. Je suis dans les 5 premiers au début. Puis, je me suis blessé. Une fracture du poignet m’oblige à abandonner le championnat.
Après 3 mois, je reprends la compétition mais c’est difficile avec peu d’entraînement. Je suis un peu mieux préparé pour Mettet mais pas au top.
Après ce deuxième entraînement, je vais encore affiner les réglages et je pense que ce sera bien.

Pour la saison prochaine, j’aimerais participer aux championnats du monde et de France. Je sais que le niveau mondial est encore plus élevé.
L’an dernier, j’ai gagné le championnat du monde Junior. Cette année, je suis senior. La concurrence est plus forte. L’adaptation est un peu difficile mais je veux toujours faire les choses bien. J’ai à cœur de m’entraîner et d’acquérir de l’expérience.

Je suis à pied car j’ai une fracture de la clavicule en préparant les Nations en Italie. Le chirurgien a pris un bout d’omoplate pour la renforcer. (Supermoto des Nations - 2023)

J’avais le choix entre rouler, opération par après ou rester sage et attendre. Comme cela fait deux fois qu’on ouvre, qu’on trifouille, je préfère éviter.
Pour le championnat du monde, c’était encore possible mathématiquement mais très difficile.
Et sans rouler, je peux rester troisième.

Je suis aussi déçu pour les Nations mais ce n’est pas comme si je ne les avais jamais gagnées.

Parmi les pilotes français, tu as un des plus beaux palmarès. Que sera la saison prochaine ?

Elle se discutera lors des Nations. A 35 ans, je ne voudrais pas terminer ma carrière maintenant.
Ceux qui sont devant vont très vite et me battre avec eux me permet de continuer à dominer en France. Je veux surtout m’amuser pour les dernières années.

Dès la sortie du calendrier 2023, je savais que ce serait difficile. Plusieurs circuits ne correspondent pas à mes attentes. Les deux premiers, oui. Les autres, bof !
La Bulgarie a été une bonne surprise car j’y mieux roulé que je ne l’espérais.

Après la claque monumentale en Espagne l’an dernier, une meilleure préparation m’a permis de mieux performer.
En fait, avec l’âge, il devient difficile de prendre 110% des risques. Sur les circuits bien connus, oui. Ailleurs, de plus en plus difficile. A Mettet, les aménagements apportent plus de sécurité.

Je suis présent aussi pour supporter le team, notamment Steve Bonnal qui joue le titre de champion pour les Rookies. ( Et le remporte, interview réalisée samedi. )
J’apporte mon expérience pour lui faciliter la découverte du circuit. (Steve Bonnal)

La semaine prochaine, je serais sans doute le capitaine pour les Nations.
Pour la Superpole, la pression est énorme. Le pilote roule seul et sait que le public n’a d’yeux que pour lui.

Le Supermoto décolle péniblement après les belles années début 2000. Le marché est restreint malgré la mode des pilotes motoGP qui s’entraînent avec de telles machines.

Une suggestion pour les organisateurs de Mettet : faire revenir les anciens pilotes connus serait sympathique et plairait au public.

Dans quelques jours, ce sera ton anniversaire. Quel cadeau souhaiterais-tu recevoir ?

Le titre de champion du monde et la sixième victoire au Superbiker.

Comment se passe cette saison 2023 ? Satisfait ?

La saison s’est bien déroulée. J’arrive en tête du championnat du monde avant la dernière course à Mettet et je suis champion d’Allemagne.

Tu es champion d’Allemagne. Que représente ce titre ?

C’est un titre supplémentaire, c’est toujours agréable.

Si tu gagnes le Superbiker, tu seras le plus titré, c’est un objectif important pour toi ?

Oui je veux battre le record de victoires et être le plus titré.

Tu dois être présent à Mettet ?

Oui c’est la course de l’année. Les nombreux spectateurs présents sont tous des passionnés. C’est une course prestigieuse que j’apprécie beaucoup.
En Belgique, je suis un peu à la maison. J’y ai énormément de supporteurs, c’est génial !

La saison se termine, connais-tu déjà ton programme 2024 ?

Oui. Pour 2024 et 2025, je suis sous contrat avec TM et ce sera le championnat du monde.
Pour 2024, nous n’avons pas encore choisi entre les championnats d’Allemagne et d’Italie en complément du mondial.

As-tu une intersaison chargée ? Entraînement physique ou vacances ?

Après le Supermoto des Nations mi-octobre, je vais prendre 4 à 5 semaines de repos.
Ensuite, je repars pour des essais en Espagne où le climat est agréable fin novembre, début décembre. Je m’y poserai pour 3 à 4 semaines.

Tu as déjà pensé à l’après Supermoto ? Une carrière en sport auto ou comme coach ou .. ?

Non je n’y pense pas, je suis trop jeune.

Quand tu étais beaucoup plus jeune, avais-tu une idole parmi les pilotes ?

Bernd Hiemer d’Allemagne, 2 fois champion du monde Supermoto. Quand j’étais enfant, il était mon idole et au top du monde Supermoto. (Bernd Hiemer)

Frites ou pâtes ?

Frites en Belgique sinon, les pâtes.

Bière ou vin ?

Bière !

Les vacances, à la montagne ou à la mer ?

La montagne pour faire du VTT. Après quelques jours sur la plage, je m’y ennuie.

Courir ou pédaler ?

Le vélo.

Pour l’usage quotidien, voiture ou moto ?

Je roule beaucoup à moto mais pour son côté plus pratique, la voiture.

Ta couleur favorite ?

Le bleu.

Quel endroit du monde préfères-tu ?

Mettet est un de mes endroits favoris, j’y ai énormément de beaux souvenirs.

Marc-Reiner Schmidt en un mot ?

Puissance !!

Personnellement, j’ajouterai ‘Showman’. 😊

Encore une fois, nous sommes venus enthousiastes et repartis comblés.

Que cette fête du Superbiker est belle !

Texte, Interview & photos : Philippe & Dimitri HAULET