Le weekend du 10 au 11 février 2024, Per Ardua ad Infinitum a donné le coup d’envoi de l’année de rallye d’HERO-ERA, avec une compétition intense en trois étapes au cœur du rallye britannique.

Rendez-vous au Pays de Galles, à travers l’adversité sans fin !

Basés à l’épicentre des championnats nationaux et mondiaux de rallye au Pays de Galles, les 650 kms ont commencé et se sont terminé au célèbre Metropole Hotel de Llandrindod Wells et le parcours exigeant passait beaucoup de temps sur Epynt, un nom qui donne la chair de poule à ceux qui s’y connaissent. Il s’agit en effet de pistes sacrées du championnat du monde.

Le slogan est "Per Ardua ad Infinitum" (à travers l’adversité sans fin), mais le nom de l’événement se traduit bien mieux par "toujours prendre le chemin le plus difficile", et c’est bien pour cette raison que les concurrents sont venus se tester, eux et leurs machines, contre le rallye. Contre la route. Contre la fatigue de trois étapes éprouvantes au volant et contre la carte.
Du lever du soleil à la nuit tombée, c’étaient 36 heures de persécution à quatre roues, et c’était formidable.

Au départ une petite cinquantaine d’équipages, dont la crème de la crème des spécialistes en matière Britannique, comme Willan/Frost et Dyas/Taylor sur des performantes Volvo PV544, Crosby/Johnson et Profitt/Ryal sur Porsche 911, mais aussi King/Waldock sur Toyota MR et l’infatigable Peter Rushford. Quelques équipages allemands avaient fait le déplacement, ainsi qu’un belge, Kurt Vanderspinnen, qui alignait la fiable Lotus Cortina, avec l’expérimenté Iain Tullie à ses côtés.

Les régularités (20) étaient punitives par leur complexité et les tests (18) étaient exaltants, mais les pilotes et les navigateurs étaient sur le fil du rasoir et le rythme était implacable. Pas de répit, pas de temps pour se détendre, pas de place pour l’erreur.

La compétition commençait samedi matin, départ au Royal Welsh Showground, avec deux longues spéciales destinées à faire circuler le sang dans les bonnes zones. Les têtes de série se sont lancées à l’assaut de l’épreuve et le spectacle a été grandiose pour les spectateurs qui s’étaient rassemblés sur les berges pour assister au spectacle.

Après ces deux spéciales, le rallye se déroule dans la chaîne de montagnes de l’Epynt, dont les pistes mythiques étaient le théâtre d’une grande partie du spectacle. Les équipages n’ont pas tardé à en avoir un premier aperçu, avec trois régularités rapides sur les routes de gravier qui s’écartent de la route principale à travers le massif. Ces spéciales ont donné lieu à la première déception du rallye, lorsque la nouvelle Volvo de Dyas et Taylor s’est arrêtée, à cause d’une pompe à essence récalcitrante.

La chaîne de montagnes de l’Epynt, par l’escalier du diable !

La deuxième partie de la matinée a suivi, avec la traversée de Sennybridge et, après un arrêt rapide pour un café, il y avait une autre régularité, un petit RT délicat à travers Abergwesyn et en haut de l’escalier des diables. Ce n’était pas nécessairement un cauchemar pour la navigation, mais les routes étroites et la montée raide ont certainement rendu difficile le maintien de là moyenne.

Les résultats du milieu de l’étape ont montré une lutte serrée pour les honneurs, menée par la voiture numéro 1, Dan Willan et Niall Frost, avec la VW Golf de Thomas et Roger Bricknell en deuxième position et, après une performance matinale extraordinaire, la troisième place était détenue par John King et Oli Waldock, suivi de très près de Kurt Vanderspinnen et Iain Tullie.
La journée n’était pas finie pour autant, la deuxième étape étant prête à prendre le devant de la scène à la tombée de la nuit. C’est l’étape dont le directeur de course Guy Woodcock avait prédit qu’elle serait à l’origine d’une grande partie du résultat final et ses prédictions se sont avérées quelque peu exactes. La majeure partie de l’action se déroulait sur l’Epynt, avec quatre sections de contrôle horaire sur les pistes de gravier des champs de tir - dont plusieurs ont été utilisées par le Championnat du monde des rallyes au fil des ans. La deuxième de ces sections de contrôle du temps s’est avérée déterminante pour la Toyota MR2, qui a chargé un peu trop fort et est sortie d’un virage pour se retrouver dans le fossé. King et Waldock ont eu beau essayer, ils ne parviennent pas à sortir la machine en détresse et les cris de frustration de John résonnent encore quelque part dans l’obscurité. Ils ont fini par se dégager, mais le mal était déjà fait et au moment où les résultats suivants ont été compilés, et à la fin de la journée, ils avaient chuté à la 25e place.

Cela montre à quel point les choses peuvent changer rapidement, et c’est peut-être la raison pour laquelle Paul Dyas avait à nouveau le bec dans l’eau. Martyn Taylor et lui se sont efforcés de changer leur sort et ont réalisé de bonnes performances dans les tests tout au long de la journée. Avec le troisième meilleur temps de l’étape 2 réalisé par la Volvo bleue, ils ont enfin réussi à remonter dans le classement. Le deuxième meilleur temps de l’étape est revenu à Mick Valentine et John Thornley, qui se sont hissés à la deuxième place du classement général après avoir réalisé un temps total de seulement 2:15, la conduite dans l’obscurité convenant parfaitement au style flamboyant de Mick au volant de son Escort. Leur performance a fait reculer l’autre Escort de Dunning et Carr à la troisième place, tandis que Bloxidge et Canavan occupent désormais la quatrième place dans la VW et Vanderspinnen et Tullie à la cinquième place. Le duo Willan et Frost est toujours en tête et semble intouchable avec deux minutes et demi d’avance sur ses plus proches rivaux. Mais la lutte pour le podium reste très promettante avec des différence minimes entre la 2émé et 7émé place du classement.

Les VOLVO favorites, mais la CORTINA fait la remontée !

La matinée de dimanche est radieuse et les voitures partent une à une pour s’attaquer à une pléthore de régularités, contrairement aux essais incessants qui ont débuté la veille. La grande nouvelle était que Paul Dyas et Martyn Taylor ne participeraient plus à l’épreuve, un réservoir d’essence fendu les contraignant à l’abandon. Simon Arscott et Emily Anderson ont également été contraints à une sortie prématurée, la suspension de leur Porsche 911 s’étant brisée. Tous les autres sont partis pour une matinée dans les petites routes et les collines au nord de Llandrindod, et leur progression le long de la route a souvent été partagée avec des spectateurs appréciant le festival des voitures roulant entre les haies.

En milieu de matinée, Kurt Vanderspinnen et Iain Tullie ont bien progressé et sont passés de la cinquième à la troisième place, délogeant John Dunning et Henry Carr du podium provisoire. La meilleure performance de la matinée revient à Stephen Owens et Nick Bloxham, qui n’écopent que de 9 secondes de pénalité au volant de leur magnifique Porsche 356B.

D’autres régularités ont suivi, puis, au cas où quelqu’un s’endormirait, deux tests sur le Royal Welsh Showground, qui, après la pluie de la nuit, était devenu encore plus glissant que le jour précédent… Lorsque les résultats de la mi-journée ont été publiés, la lutte pour la deuxième et la troisième place a encore changé. Kurt Vanderspinnen et Iain Tullie ont pris la deuxième place après avoir été les meilleurs le matin et Paul Bloxidge et Ian Canavan ont repris la troisième place, mais pas de beaucoup. Les deux Escort susmentionnées se tenaient à l’écart et, avec un après-midi largement dominé par les essais, elles pouvaient espérer un podium à la fin de l’épreuve.

L’après-midi était consacrée à un retour à l’Epynt pour une dernière occasion de profiter des fameuses vieilles routes, avant deux derniers tests au Royal Showground. Les Escort étaient en pleine forme, les deux pilotes faisant tout leur possible pour rattraper le temps perdu au classement général.

Au final, il ne devait y avoir qu’un seul champion, Dan Willan et Niall Frost triomphant avec 2 minutes et 38 secondes d’avance sur leurs concurrents, dans une lutte incessante vers la plus haute marche du podium, le tout avec un grand sourire sur le visage pendant toute la compétition. "Nous sommes aux anges", a déclaré le navigateur Niall Frost, qui a également remporté le prix Clock Watchers pour la meilleure performance du navigateur. "La section de nuit a été le point culminant, un bon mélange de vitesse et de technique et tout ce que nous voulions qu’elle soit". Le pilote Dan a abondé dans le même sens : "La section de nuit était incroyable. La voiture a été impeccable une fois de plus, elle s’est comportée brillamment. Quand on pense qu’elle a 62 ans et qu’elle n’a pas raté une miette".

La victoire était au rendez-vous, qui pour compléter le podium ?

Kurt Vanderspinnen et Iain Tullie s’emparent de la deuxième place, une ascension bien méritée après avoir été les meilleurs sur l’étape, avec seulement une minute et deux secondes de pénalité pour la journée. Kurt a déclaré qu’il avait vraiment apprécié le week-end et que l’événement était fantastique, tandis que Iain s’est épanché sur le privilège qu’il avait eu de passer autant de temps à "jouer" sur les champs de tir. La troisième place revenait finalement à John Dunning et Henry Carr, après une superbe performance sur le dernier test de l’événement, battant Bloxidge et Canavan, quatrième, de 18 secondes.

Texte : HERO-ERA by KVDS
Photos : HERO-ERA by Will Broadhead

Résultat final :
– 1. Dan Willan and Niall Frost - 1962 Volvo PV544
– 2. Kurt Vanderspinnen and Iain Tullie - 1964 Ford Lotus Cortina
– 3. Jon Dunning and Henry Carr - 1980 Ford Escort RS2000

Per Ardua Ad Infinitum 2024 News 2 from HERO-ERA on Vimeo.

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Will Broadhead Photography