La manche mondiale RX est de retour à Mettet.

Dimitri Haulet, Philippe Haulet    2023-08-10 08:23:44   

Une fois encore, Mettet est envahi.

Par des gens venus d’ailleurs ?

Que nenni, c’est le rendez-vous des amateurs de rallye-cross pour la manche belge.

Et pensez-vous que la ‘drache nationale’ les décourage ?

Et bien non, ils sont présents pour ce spectacle presque permanent.

Les manches se suivent et ne sont troublées que par la pause méridienne et les interventions indispensables.


Alors, prenons le pouls de quelques gladiateurs des temps modernes.

 

 

 

Romuald Demelenne.

J’ai 16 ans et je suis en compétition depuis 2021. La saison 2020 était l’apprentissage calme sur un simple kart et déterminer si c’était le sport que je recherchais.

Convaincu, j’achète un TN5 que j’utilise toujours. Mécaniquement fiable, il est performant avec les réglages qui me conviennent.

TN5.

Je suis venu dans ce monde de compétition mécanique par mon papa qui a couru en rallye.

Je nourris toujours l’espoir d’arriver à un niveau plus élevé.

Surtout, j’attends mes 18 ans pour me tourner vers le rallye. J’espère que mon talent ouvrira des portes.

Être présent sur un circuit au volant est toujours un moment de bonheur.

 

 

 

Patrick Donovan.

J’ai 19 ans et mon père a roulé longtemps avant moi en rallye-cross. J’ai toujours connu et apprécié ce sport, le meilleur du monde.

J’ai commencé à rouler à 14 ans en rallye-cross britannique. J’aime chaque seconde au volant de mon buggy.

J’ai un tas de mauvais souvenirs mais il faut apprendre de ses erreurs. Ce sont de bonnes leçons pour l’apprentissage.

Je pense particulièrement à un saut à Spa en 2021. A la réception, un élément de la suspension casse et je heurte fortement le mur.

Un très bon souvenir est, sans doute le meilleur, en décembre 2022 quand je gagne le championnat de rallye-cross britannique. Je deviens le plus jeune vainqueur de ce championnat.

British Rallycross 2022.

 

 

 

Enzo Ide.

Je participe au championnat d’Europe RX1, toujours en moteur thermique. Personnellement, j’ai plus de sensations avec une boîte de vitesses et un moteur thermique.

Le rallye-cross en électrique ou en thermique est le même sport mais la voiture est tout à fait différente. Le bruit fait partie de la compétition. Si un spectateur ne consulte pas le programme, il peut ne pas réaliser que les voitures électriques tournent sur le circuit.

Les moteurs thermiques font un bruit terrible, c’est une autre sensation pour le pilote et les spectateurs, un élément du plaisir.

Depuis 2009, je roule en circuit avec une GT3. En 2016, je deviens champion d’Europe en GT3.

C’est alors que Matthias Ekström m’invite à tester une de ses voitures de rallye-cross. Cet essai m’a littéralement enchanté et voilà comment c’est parti.

Le circuit et le rallye-cross sont des disciplines différentes et il m’a fallu un temps d’adaptation. Je suis satisfait de mes résultats. Je ne suis pas le meilleur car je roule avec des pilotes du championnat d’Europe qui ont beaucoup plus d’expérience que moi. J’apprends à chaque course. Donc plus je roule, plus j’apprends.

Je connais un mauvais souvenir en 2022 à Spa.

Je roule pour la deuxième place au championnat d’Europe mais l’équipe fait une erreur lors du remplacement de l’embrayage.

Le nouvel embrayage a un défaut et je reste troisième.

Un bon souvenir est lié au Portugal : ma première victoire en GT3 et ma première victoire en 2022 en rallye-cross.

Cette année, je gagne aussi au Portugal.

 

 

 

Kobe Pauwels.

Lors de notre rencontre en 2022, tu ignorais l’orientation de carrière pour 2023. Nous savons que tu as choisi le TCR.

TCR Europe.

Kobe, interview 2022.

C’est beaucoup de nouveautés pour toi, voiture, team, circuits, …

Après plusieurs mois, comment vois-tu ton adaptation ?

Fin décembre 2022, nous avons une réunion à Bruxelles avec François et Jean-Michel du team ComtoYouRacing
et nous décidons de travailler avec eux.

ComToYou Racing.

Nous disposons ainsi de temps pour la préparation physique, la découverte de l’atelier, les tests de la voiture.

Je peux dire que c’était une bonne décision. Les résultats le prouvent, un podium dès la première course et trois victoires. Pour le moment, je suis le seul pilote avec 3 victoires.

Evidemment, j’en veux plus. Le team me convient. Je me sens à l’aise. A la fois professionnel et familial. C’est une grosse structure, avec des ingénieurs, des mécanos. J’éprouve le même sentiment que chez Volland, chez moi. Je suis content aussi de mes résultats car tout est nouveau pour moi.

La surprise est énorme car tu prouves que tu t’es adapté très vite et très bien. Tu roules avec des pilotes qui ont talent et expérience. Espérais-tu gagner face à eux ?

La situation pour moi est similaire à celle que j’ai connue en RX3 en 2021. Avant la saison, nous nous disions que si j’arrivais en finale d’une course pour la première saison, nous pouvions être contents.

A Barcelone pour la première course en RX3, j’avais la vitesse pour gagner. Pour la deuxième course, je suis sur le podium et je gagne la troisième.

En TCR, arriver dans le top5, c’est très bien. Au Portugal, je suis dixième en première manche et éliminé par un contact avec un concurrent en seconde. Portimao est un circuit que j’apprécie.

A Pau, circuit en ville, je termine deuxième et quatrième. Ma première victoire, je la connais à Spa.

Comme en RX3, je réagis et j’en veux toujours plus. J’oublie que c’est ma première saison et que j’ai beaucoup à apprendre. Je ne veux plus accepter une erreur par l’excuse de ‘la première saison’, ce que j’ai admis pour les deux premières courses.

Je veux apprendre sans faire de faute et je veux me battre avec les meilleurs. Le team me procure un excellent apprentissage, notamment mentalement pour ne me permettre que de petites erreurs. C’est pour moi, le team-spirit qui donne le meilleur résultat en TCR.

Comment gères-tu cette situation ? Les études ?

Heureusement, j’ai terminé mes études. Je travaille au garage de mon papa, c’est facile pour moi.

Ainsi, la semaine dernière, j’ai eu l’occasion de rouler en GT3 au Nürburgring. Pour la préparation, je dispose de toutes les facilités. Par exemple, le moulage du siège.

Ce serait plus difficile avec un employeur autre que mon papa.

Le TCR est prioritaire pour moi, le kart-cross me permet de garder le rythme et la concentration.

Pour la saison prochaine, je reste dans le même team, soit en GT3, soit en TCR WorldTour.

Cette décision viendra en son temps car je me concentre sur la saison 2023. Il reste 2 courses, Monza et Barcelone.

A cause de deux incidents, radiateur cassé à Spa et contact à Portimao, j’ai un handicap par rapport à mes concurrents directs : deux fois zéro point.

Je suis quand même troisième actuellement et je veux me battre jusqu’au dernier virage.

A t’entendre, nous réalisons que tu as beaucoup de maturité en plus d’un grand talent de pilotage. C’est l’apport de tes parents ?

Oui, mes parents, ma soeur sont toujours avec moi. Depuis 2014 en karting, je ne peux pas compter les heures qu’ils m’ont consacrées.

Sur une année, nous sommes partis pendant 47 week-ends ! Heureusement que tous aiment la course. C’est un effort familial. C’est grâce à eux aussi que je suis ce que je suis.

Trempés par les averses, nous quittons Mettet et son circuit.

Conscients que parmi toutes et tous croisés pendant ce week-end, nous avons sans doute rencontré un futur champion et surtout côtoyé des pilotes qui vivent leur passion.

 

 

 

Dimitri et Philippe Haulet.

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