Lundi 31 janvier, le téléphone sonne et j’entend la voix de Raymond au loin, entre deux spéciales du Monte Carlo, il m’annonce les dernières nouvelles « les belges sont biens placés ce matin, Lopes est devant et Reuter est en 8è position, nous on est un peu derrière mais tout va bien. Il y-a beaucoup de neige et des endroits difficiles et piègeux. Georges fait une navigation parfaite, et on se permet même de rattraper des concurrents dans les spéciales, ce qui nous pénalise un peu parce qu’on perd facilement 20 sec à chaque pointage ». Je suis rassuré, ils ont le moral et c’est certainement un atout des plus importants pour faire un bon résultat en rallye historique. « La Volvo tourne comme une horloge, et cela malgré le froid. C’est fantastique ! » et oui, merci Jean-Claude pour la préparation de la belle suédoise, une auto bien préparée et équipée de bon pneus à clous... ça aide.

Le Monte Carlo c’est l’occasion de se replonger dans cette épreuve mythique ou l’on côtoie les « grands » de cette formidable famille du sport automobile. Les « pètés » de l’auto, ceux-là qui ne roulent pas pour la gagne, mais qui prennent du plaisir à piloter sur la neige, comme Jean Ragnotti sur l’Alpine A110. Jean l’acrobate on l’appelle, « quand je vois des spectateurs, hop je mets une secousse dans le travers » il est là pour faire le spectacle et réchauffer les spectateurs.

Réchauffer c’est le bon mot, il fait -12°C ici sur le parcours du Monté, et malgré le froid, les spectateurs sont là, sur le bord de la route à acclamer les voitures historiques qui font le spectacle. « C’est incroyable... » me disait Raymond par téléphone « ...les gens sont en masse sur le bord de la route, ils sont vraiment dedans, et quel accueil dans chaque village ou l’on passe les flashs des appareils photos crépitent et le public nous applaudit ». Applaudir, le public le fait et c’est de bon droit, car tous ces gens massés sur le bord de la route par -12° ne se doutent pas que nos compères Raymond & Georges à bord de leur belle suédoise rouge vont faire le meilleur temps du général dans cette étape enneigée, probablement la plus difficile du rallye, la spéciale 5 qui va de Saint Jean-en-Royan à Vassieux-en-Vercors par le col de l’Echarasson et le col du Carri. Vous pouvez imaginer les têtes de nos gaillards lorsqu’ils apprennent la bonne nouvelle... c’est fiers comme Artaban et le couteau entre les dents qu’ils reprennent la route pour les étapes suivantes qui les amèneront vers Monaco.

Mardi, 1er février, il est 17h15 et Raymond vient de m’appeler : « nous sommes arrivés à Monaco, pas de problème tout va bien... » je pense en moi-même : quelle équipe tout de même, « tout va toujours bien pour eux ! » et Raymond ajoute plein d’entrain « nous sommes remontés de la 31è à la 13è place au général ! » aaahhh ça c’est l’excellent parcours dans la neige qui est payant « oui, me dit Raymond on a vraiment fait des étincelles dans ce tronçon, mais la VOLVO c’est une suédoise qui aime la neige hein ! » oui, c’est vrai aussi, encore faut-il savoir la piloter avec souplesse et être concentré sur le road-book. Bravo Raymond & Georges vous avez étés formidables, « mais attention ce n’est pas encore terminé, il reste la dernière spéciale de nuit qui ne va pas être des plus simples ! ».

La dernière étape se déroulera ce soir de nuit, départ à 20h15 pour un parcours verglacé avec le fameux col de Turini ou il faudra doser ses efforts et surtout garder toute sa concentration pour terminer en beauté.

Rendez-vous demain, mercredi 2 février pour les résultats de notre équipage Automag Collignon-Chalsèche, sur leur belle VOLVO 122S n°175.

Humm... 175, je vais retenir ce numéro pour mon prochain jeu de lotto !

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