RALLYE JEAN BEHRA 2011

Adrien Felot    2011-07-13 23:58:56   

Forts d’une longue expérience en rallye national (70ème édition) et en VHC (7ème édition), les organisateurs du Jean Behra réussissent leur 1er rallye VHRS !

NDLR pour les jeunes lecteurs : Jean Behra, dont on fêterait cette année le 70e anniversaire, est décédé en 1959 à l’Avus au volant de sa Porsche personnelle. Il avait piloté pour BRM, Maserati et Ferrari en Formule 1 et remporté les 12h de Sebring avec le grand Fangio.


Exploit de GALLI-RUF sans instruments sur Golf GTi qui l’emportent devant la Porsche AUTOMAG-GARAGE-PASSION de CHAVAN-FELOT à 4 secondes.

L’ASAC Nice a tenu parole : au moins une prise de temps intermédiaire était prévue dans chaque RT et c’est exactement ce qui fut appliqué : un pas dans la bonne direction aux yeux des promoteurs et des quelque 200 inscrits de la Retro-Cup. Et comme le terrain de jeu du quadrilatère Nice-La Turbie-Turini-Lantosque s’y prêtait à merveille, la lutte pour la victoire fut serrée jusqu’au bout.

Samedi 11 juin

Sur les quarante équipages VHRS présents aux vérifications, 17 (dont 10 sans instruments) ont choisi la moyenne haute et 21 la moyenne intermédiaire. Parmi les leaders de la Retro-Cup, on relève la présence de Bernard FIGUIERE-Nathalie EUVRAY (classés respectivement 1er pilote et 8e co-pilote) dans les baquets d’origine d’une très authentique Porsche RS, de Charles CHAVAN (classé 3e) au volant de la 911 d’Adrien FELOT (1er co-pilote) et des sympathiques Thierry GILLET (classé 4e pilote) et Christian GARNERO sur leur belle Alfa GT Veloce. Le leader du Trophée Bernard Hostein (moyenne haute), Berthauld DOYEN, au volant d’une Porsche également, est également au départ.

Dès 13h15, les 90 inscrits du Rallye National moderne s’élancent du parc de Lattre de Tassigny, tout à côté du centre de congrès Acropolis, suivis d’une dizaine de VHC tandis que les derniers VHRS ne quittent qu’à 16h15.

Après une courte liaison jusqu’à Levens, les concurrents VHRS s’apprêtent à en découdre sur le célèbre tracé vers Duranus et St Jean la Rivière mais les sorties de routes des modernes et VHC qui précèdent les obligent à une trentaine de minutes d’attente. Malgré les 2 prises de temps, 2 équipages passent à zéro en moyenne haute à 66km/h et 7 en intermédiaire, mais à 58 km/h. A ce propos, il est regrettable que les différences entre moyennes soient aussi importantes (de 7 à 10 km/h séparent les moyennes hautes des intermédiaires ici, parfois plus dans d’autres rallyes), privant ainsi les moyennes hautes de chances réelles de victoire au général et les moyennes intermédiaires de différences de points au classement plus significatives.

Vient ensuite la très belle RT LODA-LUCERAM, bien connue des habitués du Monte, qui, sur 20km, voit les seuls GILLET-GARNERO passer à zéro. Au parc d’assistance de Peille, les équipages et les engins profitent du temps imparti et d’une nouvelle neutralisation de 45 min pour cause de défaut de transmission radio dans la RT3 pour se restaurer en vue des étapes de nuit.

A notre grand soulagement, les VHRS sont autorisées à courir la spéciale des Cols des Banquettes et de la Madone. Malheureusement, elle se révèle moins difficile qu’escompté par l’organisateur
(moyenne intermédiaire ramenée à 48 km/h, moins que dans les régul. sur routes ouvertes) et, si nous passons à zéro, 9 autres équipages -dont 4 en moyenne haute- font de même.

La nuit commence à tomber et, après une nouvelle assistance à Peille et une longue liaison, la Porsche Automag-Garage Passion se retrouve au départ de Levens-St Jean la Rivière sans phare Longue-Portée ni Anti-Brouillard ! On remplace un fusible, on vérifie les connexions et les relais et on démonte la rampe de phares. Rien n’y fait … CHAVAN râle … mais, oh miracle, 2 km après le départ, les LP reviennent et les AB peu après : notre allemande préfèrerait-elle le rythme plus enlevé des spéciales ? Et en ne prenant que 2 points, nous restons parmi les meilleurs.

On enchaîne avec LODA-LUCERAM que nous terminons en tête avec 2 pts, ex-aequo avec les très réguliers GAROSI (5e pilote Retro-Cup)- LENOIR sur la Mazda RX2, puis re-assistance et longue neutralisation à Peille où nous apprenons que la dernière RT est supprimée et que nous rentrons en convoi à Nice pour cause de retard sur l’autorisation préfectorale.

Dimanche 12 juin

Au moment de s’élancer pour rejoindre les 3 spéciales du jour, le soleil de la veille continue à briller et il brille d’autant plus pour les 4 équipages en tête du classement VHRS, séparés chacun d’un seul petit point de son suivant immédiat :
 1 GILLET Thierry/GARNERO Christian Alfa Roméo GT Veloce : 6 pts
 2 OUAZANA Jean Louis/OUAZANA Serge Lancia Beta : 7 pts
 3 CHAVAN Charles/FELOT Adrien Porsche 911 : 8 pts
 4 GALLI Olivier/RUF Fabrice Volkswagen Golf GTI : 9 pts

En 5 étapes et 10 prises de temps, ces 4 équipages prennent donc moins d’une seconde de pénalité en moyenne !

Parcourue à froid, la première spéciale LUCERAM-COL DE BRAUS en surprend plus d’un mais CHAVAN, en grande forme ne prenant que 6 sec , s’empare de la 1e place du général où il devance maintenant GALLI de 3pts, GILLET de 10 pts et OUAZANA de 32 pts.

La spéciale suivante MOULINET-TURINI-LA BOLLENE, la plus longue du rallye, se révèlera moins favorable pour le nouveau leader pénalisé de 7 points contre 0 à GALLI, qui prend la tête et la garde à l’issue de la dernière étape LODA-COL ST ROCH qui n’est autre que la deuxième étape de la veille raccourcie de 8 kms et d’autant plus exigeante sur cette distance.

La caméra embarquée, Chavan au volant et Adrien Felot aux notes...

En résumé, un rallye VHRS comme on les aime : un parcours exigeant, une organisation sans faille, une remise des prix rythmée et le soleil de la Côte d’Azur … What else ? Peut-être, des moyennes plus resserrées, davantage de prises intermédiaires et les VHRS en tête du rallye (plutôt qu’en queue) avec, pourquoi pas, des assistances VHRS plus courtes ce qui permettrait de raccourcir la durée du rallye pour tous ?

SANS INSTRUMENTS ! Vous avez dit SANS INSTRUMENTS ?

Intrigués par la victoire d’Olivier GALLI et Fabrice RUF dont la Golf GTi n’est pas équipée de l’habituel fourbi d’ATB et autres BRANTZ, BLUNIK, RETRO-TRIP ou LA SOLUTION, nous avons demandé à quelques régionaux et aux intéressés comment une telle performance est possible.

« Ils ont véritablement « limé » le parcours… Ils ont littéralement dormi sur le tracé… Ils prennent des repères tous les 200m comme on en prend au Monte » ou encore, de la bouche du maître, ce très laconique « De bonnes recos » !

Cela signifierait-il que si l’on veut performer sans instruments pendant la course, il faut en (ab)user durant les reconnaissances ?

Découverte !

Par rapport au rallye de régularité traditionnel sur routes ouvertes dont le parcours est tenu secret, le rallye VHRS sur routes fermées offre au pilote des moyennes plus élevées, au co-pilote l’opportunité de repérer le parcours à son rythme, et aux deux la joie de profiter des paysages et des restos sympas !

L’Aubergerie del Campo, découverte par hasard au sortir de reconnaissance de la spéciale N°1 nous a laissés pantois. Imaginez une bergerie d’avant la Révolution Française sur la route de la Madone d’Utelle, au bout d’un chemin de chèvres bordé de merisiers et dont la terrasse accrochée à des oliviers bicentenaires surplombe le vide. Rencontrez-y Sylvain MOREAU, une sorte de Jean-Pierre Coffe entouré de ses 2 chiens de berger, pourfendant lui aussi la malbouffe et les excès vécus de St Tropez, tout en vous « offrant » un crespéou d’anthologie gastronomique locale et un choix de desserts à vous couper le souffle, tout comme la vue sur la fin de la spéciale…

Ce fut un moment exceptionnel à ranger dans les bons souvenirs du Jean Behra et de la belle région du Mercantour.

ARF.

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