THIRY - GILSOUL : Victoire de la quattro dans des conditions favorables !
2010-03-01 23:23:25
Legend Boucles de Spa 20 février 2010.
Plateau exceptionnel pour ces boucles 2010, tous les espoirs sont là, le chat mystère identifié, les Blomqvist, Rovenpera, Vatanen et Waldegaard sont là, leurs montures respectives ont fait l’objet d’un soin particulier. Les belges aussi sont là avec nos mousquetaires Duez, Snyers, Droogmans enfin réunis dotés des voitures qu’ils ont choisies.
Outsider aux quatre roues motrices, l’Audi de Thiry espère jouer son va tout malgré un coefficient constituant un handicap important, Duval et Loix sur des Fiat du musée Abarth de Moerenhout à Lier, tenteront de vaincre le signe du scorpion. Chez les jeunes Neuville et Soulet découvrent l’Escort GR4 de leur enfance, mais ils ne sont eux aussi pas venu pour une promenade touristique, comme nos amis du Nord Stouf, Vanwijenberghe, dont les Escort n’ont rien à envier aux locales de Mathy, Clause et Heckters.
Ajoutez les Porsche de Vandepoele, Bouvy, et les 914/6 des locaux Paisse, Reuter, voire parmi les extrêmes, la Mini de de Spa et la Mercedes de Van Parijs, les historiques ambitions de Spa peuvent entrer dans la légende.
La météo reste incertaine, les conditions des derniers jours ont prédit un redoux général.
Perdu ! La région spadoise comprend entre autre le point culminant de notre plat pays, elle n’a pas complètement troqué neige et glace pour la gadoue. C’est un terrain piégeur qu’ils ont certes pu reconnaître que les concurrents des « Legend » vont parcourir tandis que les « Classic » partent découvrir les mêmes embûches à la moyenne de 50, en sens inverse, avec 16 RT de part et d’autre.
Victoire de la quattro dans des conditions favorables !
Dès Stoumont, la course est lancée, Thiry fort des quatre roues motrice de l’Audi s’impose immédiatement. Heckters , Melse et Waldegaard viennent ensuite. Le haut plateau de Rahier voit virevolter les ténors, mais c’est dans le village suivant de Chevron que Duez perd de précieuses secondes et son capot arrière. Cols père et fils en voiture ouvreuse n’ont pas eu cette chance, comme Duval, les Fiat se révèlent frileuses et leur latines mécaniques habituées au soleil, laissent en plan leurs pilotes.
Le ton est donné, la balance fixée à 80 va sanctionner les plus rapides comme les plus lents durant 15 RT passionnants. L’Audi Quattro est donnée en pâture à une horde de Ford Escort, qui constitue la grande partie du plateau. Les RT se suivent et ne se ressemblent pas, la poisse s’acharne sur DUEZ qui emporté par son élan signe un tour de trop. Marc n’ira plus au paradis cette année. C’est Waldegaard qui constitue la principale menace. Il revient sur Bruno, bien co-piloté par Stéphane Prévot. L’assistance est au top sur l’Escort, même si les embrayages souffrent et seront remplacés épisodiquement.
On attendait Snyers, et c’est Droogmans qui se montre le plus menaçant. Robert a vite repris ses marques même s’il est toujours mécontent de ses freinages. Le moteur injection qui équipe l’Escort entretenue par Pol Lietar est certes plus puissant, mais sa plage d’utilisation entre 5 et 9000 tours est un peu handicapante vu les conditions. Droogmans est venu pour s’amuser, on n’en attendait pas moins. Surprise : de voir le jeune Neuville s’habituer rapidement à l’ Escort et signer des temps plus que corrects. Le Chatriot est trop rapidement contraint à l’abandon embrayage cassé. Dans Ster Thiry réplique et se maintient en tête, Neuville signe un exploit devant Droogmans et Loix. La Fiat Ritmo fait merveille. Les époux Loix s’amusent à la perfection sur une voiture couvée par Willy Plas et Isabelle.
La clémentine à toujours son succès ...
La clémentine surpeuplée attend les « legend » de pied ferme. Thiry malgré qu’il a du lever le pied y signe le meilleur temps, bien aidé par une monte pneumatique adaptée. Il y avait des gens comme j’en ai vu rarement. C’est réellement une haie de spectateurs qui serpentait la spéciale.
Dans Theux Waldegaard revient, devant Loix et Vande. Dans Stoumont, Droogmans s’impose. Snyers et Droogmans sont survoltés. Ils signent les deux RT suivants au point que Patrick en oublie qu’il est en régularité. Il signe le scratch et prend 13 secondes … d’avance sur le temps idéal !
On se dirige vers un match surréaliste entre Thiry et Waldegaard. 25 ans plus tôt Waldegaard a marqué de son empreinte le palmarès des Boucles de Spa sur Audi Quattro c’est dire s’il connaît le terrain et les avantages de l’Audi. Il grignote point par points l’avance de Bruno et Nicolas. L’arrivée de la neige, bouscule tous les pronostics. La glace recouverte de neige, rend les conditions de course impossibles à gérer. Bruno joue maintenant le tout pour le tout d’autant que le coefficient 4 roues motrices un instant perdu de vue par nos autorités nationales, risque de handicaper définitivement la Quattro.
Dans des conditions frisant le déluge, Bruno et Nicolas prennent tous les risques. Dans ces conditions difficiles de ne pas fauter, Droogmans tape dans Creppe, Vande sans essuie glaces ne peut éviter une sortie de route. Dans la clémentine dernier RT Bruno fait le forcing. Il devance Snyers et Bodson.
Dans le parc de Spa, on attend les classements et les éventuelles annulations, qui pourraient compromettre la victoire de Bruno. Mais le sourire aux lèvres, Dewilde et Lux saluent la victoire de « moustique ». Thiry et Gilsoul inscrivent leurs noms sur les tablettes des « Legend Boucles de Spa », devançant Waldegaard – Prevot et Snyers - Vermeulen. Les Loix viennent ensuite avec la Rithmo et Kurt Heckters qui a redonné goût au co-pilotage au pharmacien fou Eric Greesens.
Podium final des Legend, c’est la fête !
Sur le podium final c’est la fête. Thiry et Gilsoul sont sur un nuage : « C’est une belle réussite, mais nous avions préparé les Boucles de longue date. Nous avons eu le soutien de Philippe Bouvier pour régler les plans d’assistance. Nous avons, sur 15 assistances, changé 13 fois de pneus et nous n’en manquions pas. Nous avons des slicks, mixtes, neige larges, étroits, terre ». Bruno avait même fait venir des pneus scandinaves pour sol très froid. Gilsoul qui a copiloté Bruno en 2004, est particulièrement heureux : « Nous savions que nous pouvions faire quelque-chose et nous nous sommes donnés à fond, en préparation, avant et pendant le rallye. Tout a ensuite été super ».
Si les premières places ont été âprement disputées, saluons la présence de Neuville 6°, l’incroyable François de Spa 8° sur la Mini.
En 1600 Kurt Vanderspinnen et sa Cortina ont joué de prudence en vue de l’arrivée. Nous avions tout à perdre dans des conditions très difficiles. Nous avons pu bénéficier de pneumatiques spécifiques Bridgestone fournis par Mr Debock, sur la neige et la glace c’était vraiment efficace. Même avis de Steven Debock et Depuyt Olivier sur la seconde voiture du team. Ils ont réussi sans autobloquant à garder la Cortina sur la route. C’est très contraignant nous avouait le patron de Bridgestone Belgique. Même en liaison il fallait attaquer car les conditions ne nous permettaient pas de souffler. C’est une belle expérience pour moi et mon co-pilote nous n’avions plus roulé depuis Ypres 2002 en Peugeot 106…
Satisfaction aussi chez Reuter – Vandevorst : « Les trois dernières spéciales ont été faite au pas, c’était l’enfer, le moindre coup de gaz et on partait en tête à queue. Il y a des choses à faire, mais en Willy Lux, nous avons un interlocuteur. Je crois qu’il faut en revenir à un départ arrivée humain avec des points de contrôle Tripy. La technique a parfois ses limites. L’ambiance était vraiment au top, on assistait au championnat du monde de la propulsion. Le risque est de voir arriver d’autres 4 roues motrices que la Quattro. Le public était en nombre, on se serait cru au Portugal, les gens s’ouvraient, pour nous laisser passer. Mais attention dans les épingles on a cru rouler sur les pieds des gens, comme dans le temps……
Une chose est sûre les Legend Boucles de Spa ont marqué 2010. On attend 2011 avec impatience ».
CLASSIC : LAREPPE - LAMBERT 3° victoire consécutive après Andorre et le Monte Carlo
Aussi motivés que les « legend », les « classic » débutaient par Ster et découvraient un parcours qui n’allait pas s’avérer des plus faciles. Truffés de contrôles, les RT couverts de glace et neige, allaient contraindre les équipages à une attention de tous les instants pour éviter les pénalités.
Ce sont naturellement les hommes en forme de ce début d’année qui allaient prendre la direction des opérations. Lareppe et Deflandre bien préparés par leurs succès respectifs au Monte Carlo et au Neige et Glace , justifiaient leurs positions. Delince et Horgnies jouaient la sécurité.
Guy Moerenhout, Mr ABARTH, avait choisi de s’aligner en classic avec son équipier habituel Filip De Munck afin de soulager l’organisation du team sur une Fiat 131 Abarth bien sûr !
Classic : conditions difficiles et début surprenant
Dans des conditions difficiles, Deflandre parvenait à prendre la tête devant Lareppe. Malheureusement son moteur cassait avant la mi - parcours. Parmi les bonnes surprise de ce début de rallye, on notait une certaine aisance du débutant Gaëtan Vigneron sur la Porsche 924, un début de parcours surprenant de Gravy sur une Cox , Delince sur Ford Escort , et Gengou avec la traditionelle Volvo. La famille Miroux était venue en force avec trois voitures dont une Datsun 2000 sport qui avait participé dans les mains de papa Miroux aux 1000 km de Spa en circuit.
Theux et Stoumont viennent ensuite. Dans des conditions très difficile, la petite Peugeot 305 de Balthus semble se déjouer des difficultés régulièrement classée dans le top 10, face à des historiques nettement plus puissantes, elle jongle réellement avec glace et neige à une moyenne de 50 bien sûr.
Van Rompuy, et Cédric Pirotte font une course en dents de scie. Dans Theux tir groupé des Datsun 240 Z avec Compère et Miroux. Van Peer aussi est dans le top 20 suivi par Damien Chaballe. Delince sur l’Escort victorieuse aux Boucles de Charleroi, fait mieux que se défendre, Dominique Holvoet et Bjorn Vanoverschelde aussi, Verhelle et Mossoux , tous des équipages habitués de la régularité .
Dans paradis Sax sur Alfa est le moins sanctionné, devant Verhelle et Aerts. En tête Lareppe, Delince, Gengou et Van Rompuy sont dans un mouchoir. Pour Lareppe la situation n’est pas facile. Avec le 201 José ouvre la route et à quelques reprises, il a fait les frais de sa position notamment dans Ster où la voiture 0 est allée au fossé. Bien secondé par Joseph Lambert, il passe au travers des embûches, mais Joseph n’hésite pas en cas de problème à contacter un Willy Lux à l’écoute des « classic », au gré des situations des solutions sont trouvées. Le système Tripy a parfois ses limites.
Gengou a profité du tourniquet de la redoute et de Saive pour prendre la tête. Avec une Volvo d’origine sauf l’arceau et une seule monte pneumatique des pneus lamellisés NOKIAN, il joue sur la fiabilité légendaire de sa suédoise. Gengou semblait bien apprécier Saive, il rajoutait même je suis prêt à la faire 10 fois. Dans Saive, aussi Lempereur signe le 2° temps non sans y avoir laissé l’aile arrière gauche. Pas toujours facile de suivre et les dépassements sur route étroite ne sont pas aisés. Retour à Ster, où Van Rompuy est le plus constant, Mathoul qui a choisi la Ford Escort cette année est troisième.
Van Peer avec des pneus qui ont fait la liaison au Monte Carlo fait un « tout droit ». Une aide du public sera nécessaire pour sortir la Bmw. Dans Creppe c’est Verhelle qui prend le moins de points devant Gengou toujours en tête. Lareppe et Van Rompuy sont au coude à coude. La neige fait son apparition dans le second passage dans la clémentine très difficile pour les « classic ». Les ornières creusées par trois passages, obligent les « classic » à lever le pied pour éviter la casse. On s’achemine vers une fin de rallye passionnante lorsque la neige déjà de retour sur les hauteurs de Spa redouble d’intensité et vient bouleverser la donne. Afin de garder un même nombre de RT entre les « classic » et les « legend », Willy Lux a gratifié les « classic » de deux RT sur routes ouvertes. Dans ces RT surprise, notamment Wanne, 13 prises de temps sont prévus.
Lareppe et douze rescapés arriveront péniblement à se frayer un chemin malgré des conditions très difficiles. La neige a recouvert la glace et complètement recouvert les routes. De réelles bourrasques balaient toute la région de Spa, c’est un véritable calvaire pour les « classic ».
Surpris par ces éléments, le rallye bascule. Dans Wanne, Chaballe dans un chemin étroit ne peut plus monter, la Bmw est en travers et la boîte de vitesse et la batterie out, compliquent largement le dégagement. Les autres voitures sont prises en otage.
Les 13 voitures qui sont passées, elles, établiront le classement final.
Outre Chaballe, Togaert et la Nissan 1600ss casse le démarreur entre des murs de neige et le scénario catastrophe se répète.
On arrive à déplacer les voitures et la colonne repart vers la redoute.
Depuis longtemps déjà les 13 premières voitures, ont pu passer dans cet ultime spéciale.
Lorsque le peloton des rescapés arrive, les commissaires ne laissent pas prendre le départ aux voitures restantes et leur conseillent de rentrer à Spa car les routes sont transformées en patinoire géante et il serait trop dangereux de lancer ces rescapés dans ces conditions.
De retour à Spa, on assiste à un ballet, où manifestement au niveau de la direction de course on a du prendre des décisions.
Le classement Classic, Willy Lux explique !
Le classement établit la victoire de Lareppe - Lambert, devant Holvoet - Vanoverschelde et Verhelle - Thirionnet.
Les grands perdants de cette sanction de 2250 points sont Gengou et Van Rompuy, confirme Willy Lux qui s’en explique : « Nous avons appliqué le règlement. Avec les 4 derniers RT, qui n’ont pas été réalisés ou en partie. Les routes étaient très difficiles et les RT sur route ouverte de Wanne et Basse Bodeux ont été perturbés par des voitures qui ont bloqué les autres. La pénalité forfaitaire prévue est de 2400 points par RT. Elle a été ramenée à 600 points par RT manquant. Il s’agit d’un fait de course, comme il en arrive sur les rallyes hivernaux tels que le Neige et Glace ou le Monte Carlo historique.
Les deux RT sur route ouverte ont été nécessaires car avec le nombre de participants, le premier « 8 » était facile à faire, mais pour une arrivée commune des « legend » et des « classic » ,j’ai du élargir. Sur les 20 km, il y avait 20 contrôles. Les plus rusés devaient y arriver. Je tiens aussi à signaler que j’ai toujours été à l’écoute au téléphone ainsi que Eddy Borremans, le relation concurrents, qui est allé sur place. Le système Tripy n’a pas eu gros problèmes, il y a quelques soucis, qui vont être analysés. La venue tardive de la neige nous a un peu ennuyés, surtout pour les 50. Pour le reste dans l’ensemble je suis satisfait. C’était magnifique. »
Le podium saluait la victoire de Lareppe - Lambert. Les deux compères ont depuis janvier trusté les épreuves sur neige. L’habilité de José bien tempérée par les directives de Joseph en font des machines à gagner. Même situation pour Holvoet après le Monte Carlo, il s’aligne avec Vanoverschelde Bjorn le co-pilote champion FBVA 2009 : « Ce n’est pas toujours facile de changer de co-pilote. Je roule avec Christophe Hayez, et d’autres co-pilotes. Je suis très satisfait de Bjorn. Un prénom que j’affectionne comme celui de…Waldegaard ».
Bravo aussi à Verhelle et Thirionnet. La Cortina a toujours préfiguré l’Escort. En classic, après avoir découvert l’épreuve sous la neige en 2009, 2010 les voit sur le podium.
Delincé et Minguet (le cousin de Nicolas Gilsoul) aussi sont aux anges. La régularité ils connaissent, mais pour Jean-François c’est exceptionnel. Sensation similaire pour Baltus et Schoonbroodt sur une Peugeot 305. Bertrand et Chapa se retrouvent bien classés. C’est la dernière pour la Mexico. Le sel de cet hiver et la clémentine sont autant de calvaire pour la valeureuse Escort MKI : « C’était holiday on ice. Nous sommes partis trop lentement et dans Ster nous avons été gênés par Aerts. Portant le n° 206, nous avons eu beaucoup de chance. L’ Escort manque cruellement de puissance. Nous allons passer à la MK II au Costa Brava ».
Epilogue ...
Nous nous devions de donner la parole aux décideurs. Il est sûr que des décisions à 23.00 heures lorsque les voitures sont dans le parc et que les premiers des deux catégories sont arrivés, et qu’un classement est en cours de réalisation pour le passage commun sur le podium ne doit pas être un exercice facile. Il faut en peu de temps vu les évènements prendre une décision. Elle fut prise. Même si elle n’est pas parfaite et ne répond pas aux attentes de tous les concurrents, elle a le mérite d’exister. Par une sanction moindre, cette décision a tenté de compenser les avatars climatiques en sanctionnant moins les derniers RT manquants. D’autres solutions telles moyenne des 13 premiers, ou annulation des RT auraient pu être prises. Les organisateurs ont choisi une voie, respectons leur décision.
Dans un sport il faut des gagnants et des perdants, tous les participants sont arrivés à Spa, c’est déjà une victoire.
Eddy Coppee.
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