La ’’Mille Miglia’’

Didgé    2006-07-02 11:35:00   


Départ des Mille Miglia 1930, Nuvolari et Guidotti sur une Alfa Roméo 6C 1750 GS

Brescia, 1921, l’Automobile Club local organise le premier Grand Prix d’Italie qui rencontre un franc succès. Ceci donne l’idée à son homologue milanais de reprendre l’épreuve à son compte. Pour ce faire, l’Autodrome National de Monza est construit dès 1922.

Les Bresciani se sentent frustrés. C’est pour cela qu’en 1926, le jeune comte Aymo Maggi aidé de Giovanni Canestri de Franco Mazzotti et de Renzo Casagneto conçoit une course automobile reliant sa ville à Rome.

Mille Miles romains

Dans l’Italie des années 20, l’organisation d’une compétition d’envergure, nécessite l’appui du parti fasciste, au pouvoir depuis 1922. Mais pour ce dernier, l’arrivée ne peut avoir lieu qu’à Rome.

Cette idée chagrine les organisateurs car c’est ’’leur’’ Brescia qu’ils veulent mettre à l’honneur. La distance entre les deux villes n’est que de 800 kilomètres, ils proposent donc une course son forme d’aller-retour.

Le mille romain ayant une valeur approximative de 1,6 kilomètre, l’appellation ’’Mille Miglia’’ suggérée par Mazotti est rapidement adoptée.

La première édition

OM 665 S

25 mars 1927, Il est 9 heures. La première des 77 voitures participantes, pilotée par l’organisateur en personne, prend le départ. En fonction de leurs puissances, les autres suivront toutes les minutes. Tous les concurrents sont italiens.

3 Alfa Roméo RL SS sont présentes. Celle de Brilli prend rapidement la tête de la course. Aux environs de Rome, elle ’’sent le souffle’’ de l’OM 665 S de Ferdinando Minoia. Elle doit finalement abandonner sur ennuis de boîte.

En un peu plus de 21 heures, L’équipage Minoia - Morandi franchit la ligne d’arrivée en vainqueur. 54 voitures terminent l’épreuve.

Tout le long du parcours, prenant souvent des risques inconsidérés, les spectateurs sont venus encourager leurs favoris avec une ferveur toute méditerranéenne.

La domination Alfa Roméo

Mercedes SSKL

Dès la seconde édition, débute la domination d’Alfa Roméo. De 1928 à 1939, la firme milanaise va aligner une suite de victoire qui ne sera interrompue qu’une seule fois, en 1931. Avec des moyens réduits, puisque ne disposant que d’une femme, trois hommes et une voiture comme assistance pour 90 mécanos à sa rivale italienne, la victoire revient à une Mercedes SSKL pilotée par Caracciola.

Monza 1934, Tazio Nuvolari sur la 22 et Achille Varzi sur la 4
Les deux champions avaient une interprétation bien personnelle du pilotage, Varzi est impassible et tempéré, en totale harmonie avec sa voiture et la vitesse ; Nuvolari quant à lui n’hésite pas à lancer sa voiture dans le virage, dérive des 4 roues, il se penche hors de l’habitacle pour faire contrepoids

Mais c’est l’édition 1930 qui restera dans les mémoires à cause de la lutte ’’fratricide’’ que se livrent Nuvolari et Varzi, deux pilotes prestigieux. Durant la deuxième journée de course, le second nommé domine l’épreuve quand il aperçoit les phares de son adversaire dans le rétroviseur. Il pense qu’il va être dépassé mais rien ne se passe et les lumières disparaissent. Ce qui lui fait croire à un abandon. A quelques kilomètres de l’arrivée, alors qu’il pense la course gagnée, il est surpris par des coups de Klaxon. Nuvolari le passe sans coup férir et remporte la victoire. L’astucieux avait suivi Varzi tous feux éteints pendant des kilomètres et des kilomètres.

les champions Tazio Nuvolari et Achille Varzi

1938, la première tragédie

BMW 328 coupé touring

C’est en 1938 que la course connait sa première tragédie. Dans la traversée de Bologne, une Lancia Apprilla conduite par deux pilotes amateurs sort de la route fauchant 10 personnes dont 7 enfants. Devant le tollé général, le gouvernement décide d’annuler l’épreuve l’année suivante.

A Brescia, les organisateurs essayent de trouver une solution alternative. Ils envisagent même de transférer leur organisation en Afrique du Nord. Devant l’opposition d’ Aymo Maggi, aucune compétition n’est organisée en 1939.

En 1940, rompant ses relations avec Maggi, Casagneto reçoit l’autorisation d’organiser une compétition sur des routes droites et rapides. Ce sera le Grand prix de Brescia. Sur un parcours de 165 km que les concurrents doivent boucler 9 fois. C’est le duo allemand Von Hanstein - Baumer, sur une BMW 328, qui remporte la course. (voir Nostalgie BMW)

L’après-guerre et l’arrivée de Ferrari

Ferrari 340 MM

La Seconde Guerre Mondiale interrompt l’évènement. C’est 1947, dans une Italie tentant de soigner les séquelles de la guerre, que la ’’Mille Miglia’’ renaît de ses cendres. Cette édition voit une nouvelle victoire d’Alfa Roméo. Ce sera la dernière.

Désormais, c’est Ferrari qui va dominer la course. Passage de pouvoir logique puisqu’Enzo Ferrari avait été pilote puis, directeur sportif à succès chez Alfa.

Transition également du côté pilote, Clemente Biondetti remporte les 3 premières éditions d’après-guerre. La première pour la firme milanaise, les deux suivantes pour celle au ’’cheval cabré’’.

En 1951, ’’Il Commendatore’’ aligne une auto de 240 ch. spécialement construite pour l’épreuve, la célèbre 340 MM, pour Mille Miglia.

Sa domination n’est battue en brèche qu’à deux occasions. D’abord par Lancia en 54, par Mercedes l’année suivante grâce à Stirling Moss.

Un drame de trop

Ferrari remportera encore les éditions 56 et 57, Piero Taruffi sera le dernier à inscrire son nom au palmarès.

La mort du pilote Alfonso de Portagon, de son co-pilote et de 9 spectateurs sonnera le glas des ’’mille Miglia".

Un fabuleux rendez-vous

En 1982, la ’’Mille Miglia’’ revient sous la forme d’une épreuve réservée aux voitures construites entre 1927 et 1957. 150 d’entre-elles sont présentes pour le départ à Brescia.

1984, elles sont 220 venant du monde entier. Parmi les pilotes ont peu y voir Fangio, Regazzoni, Alboreto ou encore Patrese.

618 journalistes et 40 chaînes de télévisions couvrent l’épreuve en cette année 88. La RAI retransmet le départ et l’arrivée en ’’ direct live".

La popularité de l’épreuve s’accroît d’années en années. Son image est employée dans de nombreux produits dérivés tels que des vêtements, des montres, du chocolat du vin, ...

Départ sur la place de Brescia, de nos jours.

Au fil des éditions, la ’’Mille Miglia’’ est devenue un évènement incontournable pour les amoureux des voitures anciennes. Cette année, l’Automobile Club de Brescia leur donnait rendez-vous du 11 au 14 mai.

Didgé

 Le website des Mille Miglia

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 La Carrera Panamericana, 5 ans pour entrer dans la légende

Vos commentaires

  • Le 3 juillet 2006 à 09:31 En réponse à : > La ’’Mille Miglia’’

    Bonjour ami du club,

    Heureux de lire cet article sur la plus belle des courses d’ancêtres au monde.Après avoir découvert en 2003 et vu en 2004 et revu en 2006.
    Je ne peux m’empêcher de vous envoyer quelques beaux souvenirs de cette fabuleuse journée.

    Merci à ma petite Ruletta d’avoir mis cette passion dans mon coeur

    A bientôt sur les routes avec nos plus beaux bijoux
    Comment vous envoyer quelques photos ?

    Sergio Vicini

  • Le 3 juillet 2006 à 11:32, par wapittee En réponse à : > La ’’Mille Miglia’’

    Bonjour à tous
    Que dire de plus, Sergio a raison, cet événement est magique, il nous replonge dans ce que l’automobile a fait de mieux avec toute la féérie des ancêtres. L’édition 2003 fut inoubliable, 2004 un plaisir pour ceux qui adorent les échappements qui sentent bon l’essence et ses "Gasa !" et 2006 exceptionnel !

    Libérons les passions, c’est bien ça ???
    Merci à mon gigante buono pour ce plaisir immense.
    Dominique

  • Le 8 décembre 2009 à 16:01, par Paul Bari En réponse à : La ’’Mille Miglia’’

    Je voudrais connaitre le parcours exacte des mille Miglia.Merci

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