Les Spa Six Hours, c’est aussi pour les avant-guerres ! (première partie)

Benoît Piette    2018-09-27 10:55:09   

Ce mercredi 12 septembre dernier, rendez-vous a été donc pris avec le FBVA qui, pour cette occasion, avait invité la presse. Après un briefing succinct, l’occasion nous a été donnée de faire quelques tours sur le plus beau circuit du monde comme passager à bord de ces vénérables voitures au passé chargé d’histoire.


Trois Bugatti en enfilade...

Parmi les 35 véhicules présents, le choix fut cornélien : difficile en effet de choisir entre une Bugatti, une Bentley, une Lagonda ou même une Rolls…

Bentley 4L½ - 1927

Mais finalement, votre serviteur a fait preuve d’éclectisme en choisissant trois véhicules correspondant à des catégories bien particulières : un véhicule d’avant 1914, un autre de l’immédiat d’après guerre (la première, bien évidemment) et enfin un cyclecar.

Rosengart LR2 Sport - 1928

Le premier véhicule était un véhicule de fabrication belge : une Nagant Racer de 1907. Comme pour la FN, la société Nagant s’était spécialisée dans la construction automobile et d’armes de guerre.

Succédant à la firme Léon Nagant fondée à Liège en 1859, les frères Nagant ont débuté la fabrication automobile par la construction sous licence de voitures Gobron-Brillié de Boulogne sur Seine près de Paris.

Le véhicule présenté était un Racer propulsé par un énorme quatre cylindres à double allumage de huit litres.
Comme la plupart des véhicules de l’époque, les roues arrière sont encore entraînées par chaînes à galets et il n’y a pas de freins aux roues avant.

Vu sa cylindrée monstrueuse, le circuit a été avalé sur le même rapport : le changement de vitesses s’est avéré superflu…

Le deuxième véhicule était une Ballot 10/11CV type 2.0 LS de fin 1921. La société Ballot située à Paris s’est d’abord lancée dans la fabrication de moteurs marins (d’où son emblème frappé d’une ancre) pour finalement s’orienter dans la construction de voitures de compétition à partir de 1919 et d’automobiles de tourisme dès 1921.

Cette Ballot a pris part à des courses en 1922 notamment à la Targa Florio . Elle est propulsée par un moteur de 1995 cm3 de cylindrée et ses roues avant disposent déjà de freins.

Puissante et efficace, elle n’a pas fait que de la figuration dans les courses de l’époque, notamment avec Jules Goux à son volant.

En 1931, la firme Ballot a été reprise par Hispano-Suiza et un an plus tard, elle fermait définitivement ses portes.

Et enfin, pour terminer la journée rien de tel qu’un cyclecar : votre serviteur a jeté son dévolu sur une BNC 527 Montlhéry de 1927. Légère et nerveuse, elle démontre déjà un potentiel intéressant malgré la faible cylindrée de son moteur SCAP et l’absence de différentiel aux roues arrière (ça use méchamment les pneus, surtout après quelques passages à l’épingle de la Source !).

La "Bollack & Netter Compagnie", (en abrégé BNC) fondée en 1923 par Lucien Bollack et René Netter a vécu ses heures de gloire pendant la seconde moitié des années vingt notamment au Bol d’Or et aux 24 heures du Mans.

Ce vénérable cyclecar qui a fait toute sa carrière au Portugal, était exposé au Heisel lors de l’ Interclassic 2017 .

Pendant cette journée, le privilège m’a été donné d’être le passager de voitures peut-être moins connues, mais qui m’ont fait vivre une époque révolue où piloter une automobile était un luxe qui n’était pas donné à tout le monde.

Jaguar SS 100 - 1938

En leur temps, entre des mains expertes, elles ont pu donner tout ce qu’elles pouvaient pour accéder aussi au panthéon automobile.
Un coup de chapeau à tous ses pilotes qui les maîtrisaient car leur comportement routier était à cent lieues des véhicules actuels où bientôt, le conducteur ne sera même plus nécessaire...
Car à cette époque, il fallait pouvoir dompter son véhicule, en connaître ses forces et ses faiblesses, bref, il fallait savoir piloter, un art qui n’est hélas plus à la portée l’automobiliste actuel.

Je ne puis que remercier MM Verbiest (Nagant), Plasch (Ballot) et Cordemans (BNC) de m’avoir fait partager leur passion sur ce beau circuit ardennais.

Saluons aussi cette initiative qui a permis de reprendre contact avec les réalités de l’automobile ancienne.
Rendez-vous est déjà pris pour l’année prochaine.

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