Dans la catégorie FBVA l’ING Ardenne roads est la seule épreuve disputée entièrement sur le territoire belge réunissant pareil plateau .Plutôt que de se perdre en conjonctures , pitoyables parfois, nous devrions être fier d’avoir ce genre d’épreuve sur notre territoire , et de laisser aux spectateurs et aux équipages présents le rêve d’avoir participé à un évènement à caractère historique.

Sans rêve , ni passion, nous ne serions rien , ni lecteurs, spectateurs, participants, organisateurs, traceurs, chronométreurs. Alors en ces temps moroses gardez la trajectoire et permettez nous encore de rêver et de nous faire admirer la belle automobile.Imaginez qu’une Bentley achetée par la famille SPENCER( les parents de Lady DI) , la Bentley DERBY SPECIAL qui est un châssis de 1938 , est au départ avec l’équipage JANSSENS BRESSELERS aux commandes.C’est cela aussi l’ING.

Pas facile pour les 120 voitures de découvrir road book et autres subtilités, car seuls quelques équipages sont aguerris aux principes de régularité. Même si l’épreuve compte pour le championnat FBVA, l’ING Ardenne roads n’a jamais départagé un titre de champion FBVA qui n’existe d’ailleurs pas.
Les voitures sont bien rutillantes dans le parc des 7 heures, leurs propriétaires peaufinent les derniers préparatifs, l’hiver a été long et les mécaniques ont encore peu roulé . Dans l’ordre des avant-guerre, les Bentley, Alvis, semblent ne pas vieillir et par leurs cuivres éblouissants laissent échapper une éternelle jeunesse , bien entretenue, il est vrai . Leurs pilotes sont aussi des artistes dans le genre car outre de solides connaissances techniques et physiques, la conduite des voitures d’avant guerre n’est pas de tout repos.
Sous un soleil d’avril donnant tous ses feux, les 120 équipages vont découvrir les dernières gelées de printemps avant d’être choyés par un soleil qui ne les quittera plus..

Sur un traçé parfait les voitures vont souffrir et rejoindre le château de Resteigne, au travers des Ardennes .Frôlant un long moment la frontière luxembourgeoise, les équipages vont apprécier le calme et la fraîcheur de cette halte . mais dejà les troupes sont décimées, quatre voitures l’alvis de Absillis – Brosens , l’ac cobra des Mestdagh , l’healey de Jansens Pienick et la 356 des Estenne.
Le retour vers Spa est brillant mais les mécaniques souffrent, les Alvis et Bentley vont connaître des maux divers. L’hiver a été long et ces mécaniques n’ont pas roulé suffisamment cette année. La longueur du parcours et les régions vallonnées visitées ont eu raison parfois pour des broutilles de ces valeureux moteurs et autres accessoires tels Hubert-Kocch dont l’échappement tient par habitude. Une après midi pénible aussi pour les pneumatiques, on ne relève plus les multiples crevaisons. Les routes ont souffert cet hiver, même si le parcours est parfait, la chaleur et le manque de roulage peuvent expliquer cette avalanche de crevaisons.
Pas étonnant dans ces conditions de voir les favoris Dolk Noelanders rentrer à Spa en frisant la perfection. Ils devancent KEGELS Proot sur une TR4 et Malherbe Grandjean .

Repos des mécaniques et des équipages , profitant de la cité thermale et d’un chaleureux repas au Radisson.
Après une nuit de repos, c’est à l’attaque du maquisart que les concurrents vont se lancer. Ils vont être à maintes reprises rejoints par des pelotons de coureurs venus supporter leurs idoles sur deux roues cette fois dans la classique Liège Bastogne Liège. La cohabitation s’est passée sans encombre et les spectateurs ont trouvé agréable le défilé inattendu de l’ING Ardennes road.

Au gré d’un road book plus que parfait, c’est maintenant le Condroz qui est visité par les équipages avec une halte au château d’Ocquier. Robert Rorive et son équipe y ont tracé un parcours de toute beauté, aussi bien technique que visuelle, pour les équipages et pour les suiveurs, du grand art que nous devions souligner.

Au final victoire incontestée de Dolk Noelanders, yves n’a pas tenu parole de gagner une année sur deux, les chiffres pairs lui convenant aussi bien que les impairs. Malgré un coefficient handicap du fait des victoires anciennes de 1.35, l’équipage est soudé et les qualité de Yves ne sont pas légion. Avec 5 victoires sur 8 participations en rallye historiques avec l’Alvis, ils étaient les favoris et le sont restés. Malgré leur expérience, ils ont su déjouer les pièges et même si le facteur chance a été des leur, nous n’avons pas eu de tracteur dixit Yves, ils sont fiers d’une nouvelle victoire à l’ING.

En classic victoire et 2° position au général Kegels -Proot sur la TR4 ;Schmitt –Chiapolino sur Aston Martin DB4e, 1après guerre et la 4° place de la famille Leempoel sur Lancia des habitués des rallyes de régularité.

Notons aussi le plaisir de voir Stéphan Schrauwen passer de la BMW 328 , à la Bentley avec aisance. Cela est nettement plus physique , mais quel couple. On doit beaucoup plus se battre avec la voiture qu’avec la BMW, surtout dans les épingles la voiture est beaucoup plus longue. Nous sommes vraiment satisfaits d’être là.

Tel fut la cuvée ING Ardenne road 2010. Cette épreuve est et doit rester un rallye, pas un défilé d’élégance. Sur que Jean-François Devillers pense déjà au 10 anniversaire de 2011, mais auparavant, il aura aussi rélaisé les 12 heures de Huy, mais c’est une autre histoire.

Eric Vanheurck, Brand Manager de Longines Belgique, a félicité le duo Frederik Claes/Bart De Vroe et leur Austin Healey 100/6 de 1957 qui ont reçu les faveurs du jury pour le prix d’élégance.