Les Motos Classiques à Chimay - 2016.
, 2016-07-28 13:28:13
Pour les Motos Classiques, Chimay est un rendez-vous incontournable.
Certains pilotes viennent de loin, voire de très loin.
Mais au fait, pourquoi ?
Steve Lindsell.
« J’ai 61 ans depuis le 15 juillet.
Jeune, je roule à moto sur la route et la compétition ne m’intéresse pas. Un jour avec des amis, je vais à Brands Hatch pour une course de ‘vintages’ et je me dis : « Ouh, I could do that ». J’achète la Royal Enfield 350 Bullet pour 10 livres et je la remonte. Pour ma toute première course, je termine deuxième. Je connais ensuite plusieurs beaux résultats et c’est très bien pour moi.
J’ai pratiqué la compétition de 1977 à 2012.
Aujourd’hui, je roule à Chimay avec la moto sur laquelle j’ai commencé à rouler en compétition : la Royal Enfield Bullet 350cc.
‘Isle of Man’ représente mon rêve, la course sur route.
J’y ai pris 85 départs, entre 1981 et 2004 avec des deuxièmes et troisièmes places, 7 fois pour le TT, 5 fois pour le Manx Grand Prix. En 2007 pour le 100ième anniversaire, je participe avec une Paton 500cc 2T de 2001 mais sans terminer.
Mes deux fils roulent aussi à Chimay, Oliver et David.
Oliver participe également au TT. Malheureusement, il a connu un gros accident en 2009 qui a failli lui coûter la vie. Ce n’était pas sa faute, une moto l’a percuté. Quand il revient à la compétition, il est toujours aussi rapide mais un peu plus calme. Vous devez accepter les risques. Nous sommes ainsi faits. Si ce n’est pas la compétition moto, ce serait un autre sport dangereux.
J’aide mes fils et leur impose une seule règle : « No drugs ».
Mon fils Oliver roule sur la moto Royal Enfield 500 avec laquelle j’ai participé pour la première fois au TT en 1981.
Ah le Tourist Trophy de l’Ile de Man !
Si vous le faites et que vous y prenez du plaisir, plus rien d’autre ne compte : c’est vous contre la montre, contre le circuit. Vous voulez faire le maximum sur 60km et 264 virages. »
Marc Beltman.
« J’ai 20 ans, j’ai commencé la compétition il y a 12 ans par les courses de vélomoteurs. Depuis cinq ans je roule sur une moto et depuis un an, sur la BMW Becks qui appartient à mon grand-père.
Je suis déjà tombé, sans gravité mais pas avec la BMW. Je n’ai pas peur, je recherche les sensations. »
Sylvain Berneaux.
« Je suis Français de Saint-Quentin. Ma moto est une BFG, moto française fabriquée de 1982 à 1985, à Chambéry. ( BFG : Louis Boccardo, Dominique Favario et Thierry Grange ).
Cette moto de grand tourisme a une particularité : le moteur 1300 de la voiture Citroën GS.
J’en ai eu plusieurs, elles conviennent bien pour rouler avec un attelage et sortir la petite famille. Comme je dispose de cadres et de moteurs d’avance, j’en remonte une en café-racer.
Je suis passionné de mécanique.
Je prépare une autre moto BFG, plus performante avec des carburateurs de 40 Veber verticaux et des arbres à cames de compétition d’époque car ces moteurs étaient montés sur des mini Formules 1, les Formules MEP X27. Cette moto roulera uniquement sur circuit.
Je viens d’acheter à M. Poyer, une Peugeot 515 de 1934 avec une culasse exceptionnelle. Je veux aussi en faire un proto destiné à la piste. Je fais tout ça pour la passion de la mécanique. »
Jean-Pierre Poyer.
« Ma moto est une Gnome-Rhône ABC Barthélémy, de 1922 à 4 vitesses. Le préparateur Barthélémy a monté des grosses soupapes, des culasses en bronze, deux carburateurs. Si la boîte de vitesse est d’origine, la partie cycle est totalement différente de l’ABC normale.
C’est une moto de compétition, un modèle unique.
Elle est présente en compétition de 1925 à 1930 ou 1935, je n’ai pas d’historique précis. Elle est à moi depuis une trentaine d’années. Je suis passionné par la moto et par la mécanique. La compétition ne m’intéresse pas. Je suis venu à Chimay pour rouler avec elle mais une opération au genou me l’interdit. Je reste simple spectateur. Les deux années précédentes, je suis venu et à chaque fois, la mécanique m’a lâché. »
Simone van Berckel, side-car N° 39 avec le pilote Ian Salter.
« J’ai 47 ans, Ian 52 ans. C’est notre quatrième saison ensemble. Auparavant, Ian a roulé avec sa femme mais elle a changé de team et accompagne un autre pilote. La mentalité, l’esprit sont excellents, tous les pilotes et passagers de side-cars forment une grande famille.
J’ai commencé le side-car en 2004
et j’ai roulé longtemps avec un pilote néerlandais. Ensuite, une saison avec mon mari, à nouveau le pilote néerlandais et Ian maintenant. Ce sport est difficile surtout au début. Mais avec l’expérience, il apporte beaucoup d’adrénaline, d’énergie. C’est mieux que la moto, les sensations sont plus impressionnantes qu’à moto. Pour moi, c’est bien parce que je ne roulerais pas en solo. Je n’ai pas peur mais je suis incapable d’aller vite. Donc, en side-car, le pilote va vite pour moi. La confiance doit être absolue entre les deux personnes. Quelques essais, quelques courses sont nécessaires pour connaître le pilote et le side-car et former une équipe.
J’ai d’abord été spectatrice
et j’ai pensé : « La moto, c’est amusant mais le side-car est tout-à-fait différent. » Je suis tombée amoureuse du side-car. Ce qui fait la différence pour moi, c’est le fait qu’à deux, il faut former UNE équipe. Un ami m’a permis d’essayer le side-car et il m’a dit : « Deux options se présentent : « Vous êtes mort de peur et vous abandonnez ou vous aimez et vous ne pourrez plus vous en passer. » J’ai aimé et j’y suis depuis 2004. Si nous sommes sur le podium, c’est un plus mais ce qui compte pour moi, c’est de rouler. »
Sabine Scoupe.
« A bientôt 50 ans, je suis à Chimay avec une Honda CB 175, moto avec laquelle je roule pour la première fois. Elle est préparée par Fred mon compagnon et mécano. Il l’a entièrement revisée, il a même refabriqué certaines pièces. C’est un travail qui dure depuis trois ans. La cylindrée est passée de 125 à 175cc.
Avec les copains, je venais à Gedinne assister à la course
et l’envie est née de courir moi-même. Première course en 2013 à Gedinne avec une Honda CB 125, sans mécano, sans assistance. La moto dans le coffre de la voiture et en route pour l’aventure.
L’année suivante, Fred a préparé la moto pour Chimay et en 2015, pour Chimay et Gedinne. Le circuit qui me tient à cœur est Gedinne car c’est là que tout a commencé.
Sur route, je roule avec une Impulse de 1988, par tous les temps.
Je suis mordue depuis mes seize ans quand j’ai étrenné une Yamaha DT50 d’enduro. Comme mon compagnon aime la mécanique, nous sommes complémentaires et partageons la même passion. L’an dernier à Gedinne, j’ai été classée troisième au challenge et c’est un beau souvenir. J’ai toujours envie d’aller plus loin. Aujourd’hui, la moto fait ses maladies de jeunesse et j’ai terminé la course. Je suis contente. L’an prochain, j’aimerais faire le championnat complet.
Ma première course reste LE bon moment de ma carrière.
Je me suis dit que je pouvais continuer, que j’y avais ma place. Le stress est présent avant la course mais dès le départ, je suis là où je veux être.
Quant à notre fils Elliot, 15 ans en octobre,
il rêve de participer tout comme moi à sa première course. Telle mère, tel père, tel fils ! Selon le règlement de Gedinne, il pourrait rouler l’an prochain en parade pour commencer. Fred pense déjà sérieusement à lui préparer une Honda 50. La relève est assurée et je pense que nous serons encore présents sur les circuits pendant quelques bonnes années ! »
Eh oui, vous avez compris.
Que le pilote soit connu ou pas, ait un palmarès ou pas, roule sur une moto, un side-car au mieux de sa forme ou pas, chacun y vient pour exprimer et assouvir sa passion. C’est ce sentiment ressenti au contact de tous qui permet de se relever après la chute, de passer outre des mauvais moments et de repartir de l’avant.
La passion, quel beau moteur pour la vie et que Chimay vous présente de bons carburants !
Dimitri et Philippe Haulet.