Un essaim de Solex dans le Calaisis !

Bob d’Automag    2005-07-10 00:00:00   


69 Solex au départ du Café de Paris à Calais.

Le Solex est à la moto ce que la 2cv est à l’automobile, un minimum de puissance, un minimum de carburant, mais alors un énorme plaisir de conduite que nous avons pu découvrir pour la première fois, puisque Vincent & moi-même nous avons participé à la « Rando Solex » du Solex Club Spirales de Calais ce 12 juin dernier.

Virus Solex...

Il existe de ces gens qui mettent tout en œuvre pour sauver et faire vivre le Solex. Jean-Maurice et son fils Philippe Duhaut sont de ceux-là, ils ont créé le Solex Club Spirales il y a plus de 10 ans maintenant et organisent régulièrement des balades et activités autour du Solex.
Jean-Maurice est aussi amateur de voitures anciennes et de rallye (un virus qu’il a attrapé de son frère), on le retrouve régulièrement lors de sorties rétro et il ne manque jamais un Rallye des Légendes avec son superbe coupé CG 1200S.

Vincent attache soigneusement les plaques de randonnée.

C’est justement lors des Légendes que Jean-Maurice et Philippe nous invitent à cette Rando en Solex... Vincent (qui travaille avec moi sur l’organisation du rallye) étant un passionné de vélomoteurs dans ses jeunes années me regarde en coin avec le petit sourire aux lèvres qui peut en dire long, et je comprends de suite que l’on va se retrouver dans une aventure à moteurs à galets à Calais qui risque de ne pas être triste !

Aventure à Galets !

5h30, c’est l’heure à laquelle je passe prendre mon compère pour faire les 240km qui séparent Charleroi de Calais. Vincent qui n’est pas encore tout à fait réveillé, s’installe dans le fauteuil du Pick-Up et bercé par le ronronnement du V8 replonge dans les bras de morphée. Le voyage se passe sans soucis et les routes sont désertes à ces heures là. Tiens un contrôle de douane, ça arrive encore de temps à autre. Lorsque le douanier m’a demandé ce que j’allais faire en France, j’ai simplement répondu « du tourisme » car si je lui avais expliqué que l’on allait à Calais pour faire 80km de Solex... il m’aurait certainement fait souffler dans le ballon et fouillé mon véhicule pour voir si je transportais pas des produits hallucinogènes !

80km en Solex, c’est tout de même beaucoup non ? Et en plus, du côté de Calais les routes ne sont pas toujours planes. Tu crois qu’il faut pédaler fort dans les côtes ? Sais pas ! Tu as des vêtements pour la pluie ? Bah il va pas pleuvoir ! ... les questions et inquiétudes remontent à la surface plus nous nous approchons de Marck, petite ville aux abords de Calais ou nous avons rendez-vous avec Jean-Maurice Duhaut.

Jean Maurice s’occupe de l’assistance avec la Renault 4 du Solex Club Spirales.

La Renault 4 du Solex Club Spirales est garée devant la maison familiale, nous sommes pile à l’heure et déjà quelques participants sont au rendez-vous. Un petit café préparé par la maîtresse de maison nous remet d’aplomb, et il est temps de faire connaissance avec « nos machines »... l’atelier de Jean-Maurice est une véritable caverne d’Ali Baba pour le Solexiste : des pièces de Solex alignées et classées par années et modèles, moteurs, et des modèles à restaurer et d’autres très spéciaux dont je ne pouvais même pas soupçonner l’existence.

La bicyclette qui roule toute seule !

Jean-Maurice nous a préparé deux machines de sa collection personnelle : 2 modèles 3800 (un noir et un bleu) datant des années ’70. La prise en mains de l’engin se fait assez facilement : déposez d’abord le moteur sur la roue - décompressez - courrez à côté de votre machine jusqu’à entendre le son pétaradant caractéristique du moteur - c’est prêt !

Vincent est sous le charme...

C’est vrai, ça roule tout seul, mais au fait il n’y a pas d’accélérateur... et les freins ?? Et oui, un Solex ça freine pas vraiment bien, donc il faut anticiper, et pour l’accélérateur il n’y en a pas tout simplement ! Le petit moteur tourne à son régime, mais lorsqu’il faut ralentir il suffit d’actionner la poignée de frein de droite qui « freine » la roue avant, mais aussi actionne une dépression sur le moteur, ça aide tout de même et puis ça permet au moteur de respirer un coup aussi !

Julie nous a guidé avec le sourire jusqu’au départ à Calais.

Bon, il est temps de rejoindre le lieu de départ de la randonnée à Calais. Notre guide sera Julie, une charmante Solexiste qui coiffe sa chevelure blonde d’un casque Cromwell d’époque qui dégage un atmosphère de nostalgie plaisante. Le dos légèrement courbé, le vent qui prend dans le blouson, les silhouettes des Solexistes se frayent un chemin vers le centre de Calais, au café de Paris ou nous attendent déjà les autres amateurs de cette randonnée. Petit déjeuner, remise des documents, plaque et numéro de participant, briefing par Jean-Maurice et c’est parti pour une première balade de 50km.

Petit regroupement près du Cap Blanc-Nez.

Un essaim de Solex à Calais.

Et cet essaim de Solex prend la route de la plage, on se permet même de traverser la brocante installée en bordure de mer, et ceci sous les regards souriants des exposants et les applaudissements des promeneurs. A la sortie de Calais, lorsque apparaissent les premières falaises du Cap Blanc-Nez, nous quittons la mer pour nous diriger vers l’intérieur du pays, et avec ceci les premières côtes !! Et c’est là que ce fait toute la différence : les Solex qui ont de l’âge, ou ceux qui ont des kilomètres dans les pattes ont du mal et il faut aider le petit moulin avec quelques coups de pédales bienfaiteurs. Certains n’hésitent pas à courir à côté de leurs machines pour alléger la peine de leurs montures. En ce qui nous concerne, nos 3800 tournent de manière on ne peut plus régulière et nous remontons très gentiment la colonne de Solex épuisés.

Pour nos 3800, les côtes n’ont pas posé trop de problèmes.

Au bout d’une 20aine de kilomètres, le ciel nous tombe sur la tête. Une fine pluie vient nous gifler le visage et tout le monde se réfugie sous un pont : bah c’est l’occasion de souffler un peu et d’échanger ses premières impressions. Parmi les 69 Solex participant à la randonnée certains étaient venus de loin pour partager leur passion, dont nos compatriotes du Solex Club de Belgique (certains venaient de Bourg Léopold, de Gand, Beaumont, Bruxelles). Les « Pétochons du Bourbonnais » (organisateurs de l’Eurosolexine) étaient venus de Moulins, une équipe de la maison de quartier de St Nazaire (Transolexine), d’autres de Dunkerque, Berck ... et puis Vincent et moi, qui étions en pleine découverte de la passion Solex ! Quelle ambiance sympathique.

Solex à trois roues du Club des Pétochons.

Un rayon de soleil nous invite à reprendre la route vers Landrethun-le-Nord ou nous prendrons un pot au café « Vieux Jack ». Tous ces Solex garés en épi devant ce café, qui doit être en d’autres temps le rendez-vous des motards, semblait donner un air disproportionné à notre groupe de 2 roues à galets ! Et bien pas du tout, les Solex sont très bien acceptés par les autres motards. Une équipe de 4 motards nous a d’ailleurs escorté lors de notre balade, bloquant les carrefours dangereux, nous guidant dans les passages étroits, et aidant même ceux qui avaient de petits problèmes techniques. Je me suis même retrouvé, pendant un instant, à rouler côte à côte avec la Harley Davidson de Christopher ... une Harley et un Solex côte à côte sur les routes Calaisiennes, une image de rêve sympa non ?

Solex et motards font bonne famille.

Notre route se poursuit dans le Calaisis, de très jolies routes de campagne s’enfilent les unes après les autres, je me retourne et je ne vois plus Vincent... demi-tour et le Solex de mon compagnon de route est arrêté au bas de la côte. Panne sèche ? Non, le réservoir contient encore assez d’essence, et puis un Solex ça consomme à peine 1L/100km. Entre-temps voilà JC qui arrive avec son Solex d’assistance, en 3 questions il cerne le problème, sort de dessous de son blouson un mousqueton comportant 4 ou 5 clés (j’imagine que ce doit être le nécessaire minimal de réparation d’un Solex) , il démonte le gicleur nettoie, remonte le tout et c’est reparti ! Merci JC.

Les membres du Solex Club de Belgique.

Nous voilà reparti en direction du lac d’Ardres, l’endroit du déjeuner. Repos au soleil et repas au bord du lac en compagnie des amoureux de la « bicyclette à moteur ».

Arrivée en masse au Lac d’Ardres.
Le Solex, tout un art de vivre !

Le retour vers Calais se fera par les marais, sur les routes du plat pays (les mollets des Solexistes ont été épargnés) il nous restait 30km à faire pour refermer la boucle de cette randonnée et retrouver le Café de Paris à Calais. Un dernier regroupement a permis de rassembler tous les Solex pour faire la traversée de Calais en un « essaim de Solex ». Imaginez une soixantaine de Solex l’un à côté de l’autre sur le boulevard principal de la ville, cela ne peut qu’éveiller de beaux souvenirs auprès des passants et une certaine fierté dans le cœur des collectionneurs, et pour nous néophytes d’Automag, le plaisir d’être arrivé au bout et d’avoir partagé la nostalgie de cette bande d’inconditionnels de la transmission par galet.

Bob et Vincent, on l’a fait ! Et avec les liaisons de Marck à Calais, c’était 100km en Solex pour nous !

Merci encore à Jean-Maurice et Philippe pour cette invitation et l’organisation de cette journée. Bravo aussi à l’équipe des motards qui ont encadré les Solexistes durant cette randonnée. Et puis aussi merci à tous ces participants qui nous ont accueillis et expliqué leur passion du Solex.

Rendez-vous l’an prochain !

Vincent & Bob

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